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Le coup de gueule des acteurs du monoï


Les producteurs de monoï on exprimés leur mécontentement (de g à d): Manu Maunier de Heïva Cosmétique, Daniel Langy de la parfumerie Tiki et Olivier Touboul du laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud
Les producteurs de monoï on exprimés leur mécontentement (de g à d): Manu Maunier de Heïva Cosmétique, Daniel Langy de la parfumerie Tiki et Olivier Touboul du laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud
Tahiti, le 12 décembre 2022 – La décision du gouvernement d'annuler la taxe parafiscale sur l’exportation du monoï a été prise à l’insu des professionnels de la filière. L’association monoï de Tahiti, regroupant cinq sociétés du domaine, a mis en place d’urgence une “contribution volontaire” pour compenser cette perte. Trois de ces professionnels ont fait part du coup de gueule de l’association mercredi lors d’une conférence de presse.

Une “contribution volontaire” au même niveau financier que la taxe, voici la solution de l’association Monoï de Tahiti suite à une décision des représentants de l’assemblée, prise à leur insu. Lors du débat sur la TVA sociale du 23 décembre, le Pays en a profité pour faire voter en urgence la suppression de la taxe parafiscale sur l’exportation du monoï. Ce projet de loi portant sur “la simplification et la performance du système fiscal” était prévu pour la période 2023/2024, et a finalement été votée pour une entrée en vigueur dès 2022, sans consultation des professionnels concernés. Le Pays y voyant une “mesure en faveur de la compétitivité” du monoï polynésien. Or, cette taxe était reversée par le Pays à l'association pour financer les actions de valorisation et de protection de la filière. Depuis sa mise en place en 1992, elle représente une manne de 40 millions de Fcfp par an. Elle sert à l'association à financer ses actions de protection et défense de l’appellation d’origine de la marque Monoï de Tahiti, la recherche et le développement des ingrédients et des créations de formules, ainsi que la promotion par des événements ouverts au public.
 
“Tentative de déstabilisation”
 
Ainsi prise au dépourvu, l’association (qui regroupe Heïva cosmétique Tahiti, le laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud, la parfumerie Tiki, la parfumerie Sachet et Tahiti oil factory) a poussé un coup de gueule à travers une lettre adressée au gouvernement. La loi concernant la suppression de la taxe parafiscale sur l'exportation stipule : “Après concertation avec les professionnels du secteur, il est proposé la suppression de la fiscalité à l’exportation sur le monoï (…). Or, aucune des cinq entreprises de production n’a été consultée par le gouvernement avant le vote. Les producteurs ne perçoivent plus la taxe, ne la reverse plus au gouvernement et ne perçoivent donc plus de subventions du Pays pour leur association. L’association considère que cette décision du gouvernement est “une tentative de déstabilisation de la filière monoï”.

Une rencontre entre l’association et les représentants du ministère de l’Économie est prévue jeudi.
 

Rédigé par Meleana CHE FAT le Mercredi 12 Janvier 2022 à 17:41 | Lu 2089 fois