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Le coup de couteau mortel à Outumaoro jugé aux assises


Tahiti, le 14 février 2022 – Le procès d'un homme de 59 ans, poursuivi pour avoir involontairement tué le compagnon de sa fille le 28 décembre 2016 à Punaauia, s'ouvrira le 22 février prochain devant la cour d'assises de Papeete pour deux jours. Le jour du drame, l'accusé avait poignardé la victime de 21 ans alors que cette dernière voulait récupérer son scooter au domicile familial. 

La première session de la cour d'assises pour l'année 2022 se tiendra du 22 février au 3 mars avec une première affaire de “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”. L'ancien gérant d'une société de transports, un primo délinquant désormais âgé de 59 ans, sera jugé durant deux jours pour avoir poignardé le compagnon de sa fille.

L'affaire, largement relayée par les médias et à propos de laquelle le procureur de la République avait tenu une conférence de presse, avait débuté le 28 décembre à l'aube lorsque les gendarmes avaient été appelés pour intervenir dans une maison de Outumaoro suite à une rixe entre trois personnes. Un jeune homme de 21 ans se trouvant sur place avait été poignardé au niveau de l'artère fémorale et n'avait pas survécu à sa blessure malgré sa prise en charge au CHPF. 
 
Coup de pied circulaire
 
Les premiers éléments recueillis par les enquêteurs avait permis d'établir que la rixe avait eu lieu au domicile familial de la compagne de la victime. Le couple se fréquentait depuis plusieurs années mais le père de la jeune femme interdisait à ses enfants d'entretenir des relations sentimentales avant qu'ils aient réussi leurs études. Le matin du 28 décembre, le père de famille s'était donc levé pour aller acheter du pain lorsqu'il avait aperçu un scooter garé devant sa maison. Après avoir rentré le deux-roues dans sa propriété, l'accusé avait réveillé sa fille afin de lui demander des explications. La jeune femme avait fini par concéder qu'elle avait un petit ami et que c'est ce dernier qui était venu lui rendre visite durant la nuit. Quelques minutes plus tard, le jeune homme s'était présenté devant le portail de la maison afin de récupérer son scooter. 

Une bagarre avait alors éclaté entre la victime, le quinquagénaire et le fils de ce dernier, venu en renfort pour aider son père qui s'était saisi d'un couteau. Tel que cela est rapporté par la juge d'instruction en charge de l'affaire dans son ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises que nous avons pu consultée, l'accusé a expliqué aux enquêteurs que c'est en donnant un coup de pied circulaire que la victime s'était empalée sur le couteau. 
 
Revirement
 
Lors de ses premières auditions devant le magistrat instructeur, l'homme avait expliqué à plusieurs reprises qu'il avait pris le jeune homme de 21 ans pour un cambrioleur. Il avait cependant fini par avouer qu'il savait que la victime était le compagnon de sa fille puisque cette dernière lui avait donné cette information lorsqu'il l'avait réveillée quelques minutes avant le drame. 

Placé sous contrôle judiciaire le 4 décembre 2017 après avoir passé un an en détention provisoire, l'accusé va donc comparaître libre lors de son procès qui s'ouvrira le 22 février. L'homme, à propos duquel un expert psychiatre avait dit qu'il était “plus que probable qu'il n'était pas en pleine possession de ses facultés de discernement le matin du 28 décembre après s'être injecté une trop forte dose d'insuline entre 20 heures et 21 heures la veille”, encourt 15 ans de prison. 
 
Outre cette affaire, trois affaires seront au rôle de cette sessions : deux dossiers de viols incestueux qui seront certainement jugés à huis clos, et une affaire d'homicide volontaire sur conjoint (voir encadré).
 

Jugé pour avoir étranglé sa compagne

Lors de cette première session de la cour d'assises, les jurés jugeront également un ancien manutentionnaire de 58 ans poursuivi pour un homicide volontaire. Le 30 novembre 2018 à Tiarei, l'accusé avait reconnu avoir étranglé sa compagne rencontrée quelques mois avant le drame. Le tout sur fond d'alcoolisation du couple.

Les 24 et 25 février, un père de famille de 58 ans comparaîtra devant la cour d'assises pour répondre d'un homicide volontaire commis dans la soirée du 30 novembre 2018 à Tiarei. Ce soir-là, c'est l'accusé lui-même qui avait contacté les gendarmes en expliquant qu'il venait de tuer sa compagne en l'étranglant durant plusieurs minutes. Veuf de la mère de ses quatre enfants, l'accusé avait rencontré la victime quelques mois auparavant. 

Durant la journée qui avait précédé la soirée du drame, et tel que cela est rapporté par le magistrat instructeur dans son ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises – à laquelle Tahiti infos a eu accès – le couple avait passé quelques heures à la plage. Selon les déclarations de l'accusé, c'est en rentrant chez eux que l'homme et la femme se seraient disputés. Alors qu'ils étaient tous les deux alcoolisés, une dispute avait éclaté sur fond de scène de jalousie et l'accusé avait étranglé sa compagne sur le lit conjugal. Au terme de son procès qui durera donc deux jours, l'accusé encourt trente ans de réclusion criminelle. 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 15 Février 2022 à 17:22 | Lu 5140 fois