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Le collectif Nana sac plastique veut changer les habitudes


Geoffrey Van der Maessen est membre du nouveau collectif Nana sac plastique, il raconte : "Ça fait des mois qu'on travaille à la création de ce mouvement citoyen. On vient de créer la page Facebook."
Geoffrey Van der Maessen est membre du nouveau collectif Nana sac plastique, il raconte : "Ça fait des mois qu'on travaille à la création de ce mouvement citoyen. On vient de créer la page Facebook."
PAPEETE, le 21 mars 2017 - Un nouveau collectif est né : Nana sac plastique. Pensé pendant des semaines, sa page Facebook fête ses cinq jours. L'un des membres, Geoffrey Van der Maessen, détaille les objectifs de cette initiative citoyenne. "On veut changer les habitudes car on n'a plus le temps de rigoler avec l'écologie." L'écologie… "Le sujet est vaste", reconnaît Geoffrey Van der Maessen, "mais il faut bien commencer quelque part".

Geoffrey Van der Maessen est membre du nouveau collectif Nana sac plastique, il raconte : "Ça fait des mois qu'on travaille à la création de ce mouvement citoyen. On vient de créer la page Facebook." Les mois de travail ont consisté à rencontrer les acteurs du territoire, à faire un état des lieux de l'existant. "Alors que de nombreux pays et territoire ont déjà interdit l'utilisation des sacs plastiques à bretelles, il y a deux entreprises qui en fabriquent toujours au fenua." S'ajoutent à ces fabricants quelques importateurs.

Une charte pour réduire la distribution de ces sacs a été signée par un certain nombre de commerçants en 2004. "Mais dans les faits il n'y a pas eu beaucoup d'impacts. On continue à en donner partout dans les magasins, les roulottes..." Volatiles, non recyclables, non compostables, ni biodégradables ces sacs à usage unique se retrouvent dans l'environnement. Ils sont consommés directement par les animaux (oiseaux, tortues, dauphins…) ou pénètrent la chaîne alimentaire sous forme de microparticules.

"En fait", explique Geoffrey Van der Maessen, "sous l'action de la mer, du soleil et autres facteurs climatiques ils se fragmentent en particules de plus en plus petites, formant au gré des courants ce qu'on a appelé les continents de plastiques." Avant de rejoindre ces continents, les microparticules voyagent et sont consommés en route.

"On n'a plus le temps de rigoler avec l'écologie, ni d'attendre. Il faut agir, maintenant ! On sait que le sujet est vaste, très vaste, mais il faut bien commencer quelque part. Si chacun faisait un petit geste, celui de refuser les sacs aux caisses ou aux roulottes, l'impact serait énorme." Une petite goutte dans l'océan de la protection de l'environnement. "Mais une petite goutte qui paiera."

Dans le domaine de la lutte contre les sacs plastiques, rien ou presque n'a été fait en Polynésie. "Sur les réseaux sociaux, certains touristes se plaignent de l'état de la Polynésie, des déchets. Les plages, les parcs, les servitudes sont sales." Le collectif, pensant pouvoir s'appuyer sur les politiques, a été surpris par l'immobilisme des acteurs. "Une loi visant l'interdiction des sacs à bretelles devraient sortir avant la fin de l'année, mais sans sensibilisation des entreprises et de la population, elle ne servira à rien", assure Geoffrey Van der Maessen.

Dans ce contexte Nana sac plastique s'attèle à la rédaction d'une charte s'inspirant de celle rédigée par l'association nationale Surfrider Foundation Europe. "Nous sommes en contact avec eux", précise le collectif local qui annonce aller très vite à la rencontre des commerçants pour leur présenter la charte. "Pour qu'ils nous suivent, nous apposerons un label sur leur magasin et communiquerons pour les mettre en avant." Nana sac plastique cherche également l'appui de personnalités du fenua et imagine des événements pour faire parler de lui et rallier à sa cause un maximum de citoyens. L'appel est lancé.



Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 21 Mars 2017 à 10:24 | Lu 10936 fois