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Le bilan des inondations à Freetown passe à 400 morts et risque de s'alourdir


Genève, Suisse | AFP | vendredi 18/08/2017 - Plus de 400 personnes ont trouvé la mort dans les inondations qui ont frappé lundi la Sierra Leone et 600 personnes sont toujours portées disparues, a indiqué vendredi la Croix-Rouge, en lançant un appel aux dons en faveur de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest "dépassé" par l'ampleur de la catastrophe.
"Aujourd'hui, nous dénombrons plus de 400 morts", a déclaré le secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, Elhadj As Sy, devant des journalistes à Genève. 
Le bilan "pourrait encore grimper", a prévenu à ses côtés le porte-parole du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (BCAH) de l'ONU, Jens Laerke.
Le bilan officiel faisait état jusqu'ici de 312 morts. Quelque 600 personnes sont en outre toujours portées disparues.
Jeudi, plus de 300 victimes dont les corps n'ont pas pu être identifiés ont été enterrées à Waterloo, une localité proche de Freetown, en présence du président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et de la présidente du Liberia voisin, Ellen Johnson Sirleaf.
En prévision d'un nombre encore plus important des victimes de ces inondations, les autorités avaient creusé 400 tombes dans la terre rouge du cimetière, non loin de celles où reposent déjà des victimes de l'épidémie du virus Ebola, qui a fait 4.000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015.
Les enterrements collectifs devaient se poursuivre vendredi.
Lors de la conférence de presse, Elhadj As Sy a également estimé que la Sierra Leone était confrontée à une crise "qui dépasse ses capacités" et appelé la communauté internationale à apporter son aide.
Durement frappées par cette catastrophe, les personnes déplacées à Freetown dorment toujours dehors "car il n'y a pas suffisamment d'abris pour tout le monde", a-t-il dit.
Il a ajouté que la Croix-Rouge allait lancer vendredi un appel pour récolter des fonds en urgence, soulignant qu'il allait falloir "combiner les efforts de tout le monde" pour répondre à la crise née de cette catastrophe. 
 

- 'Tout perdu' -

 
Les habitants de Freetown - capitale surpeuplée de quelque 1,2 million de personnes d'un des pays les plus pauvres au monde - ont été surpris dans leur sommeil dans la nuit de dimanche à lundi quand, après trois jours de pluies torrentielles, des torrents de boue ont envahi les rues et que des pans de collines se sont effondrés sur les habitations.
Dans l'immédiat, les autorités et les agences internationales vont devoir éviter la propagation de maladies qu'entraînent habituellement les inondations, comme la dysenterie et le choléra.
Le Royaume Uni a annoncé une aide de 5 millions de livres (5,5 millions d'euros) pour financer diverses agences de l'ONU et ONG qui s'activent sur le terrain afin de fournir en particulier un toit et des enfants aux nombreux enfants privés de logement par la catastrophe, ainsi que de l'eau, de la nourriture et des médicaments pour des milliers de survivants.
"Notre nouvelle aide apportera des biens de survie essentiels tels que de la nourriture, de l'eau, un abri ou des vêtements à des gens qui ont tout perdu. La communauté internationale doit s'inscrire dans notre foulée", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique au Développement international, Priti Patel.
 

- Promesses de dons -

 
La Croix-Rouge a annoncé qu'elle allait lancer vendredi un appel aux dons, alors que la Chine a déjà promis un million de dollars (850.000 euros), le Togo 500.000 dollars (425.000 euros), la Commission européenne 300.000 euros et qu'Israël et des pays d'Afrique de l'Ouest ont fourni des fonds et des biens de première nécessité à Freetown.
Selon la Croix-Rouge, des éboulements de moindre ampleur ont eu lieu depuis lundi dans l'est de la capitale et à Bo, la deuxième ville du pays, alors que la saison des pluies est loin d'être terminée et que de nouvelles inondations restent possibles.
Jusqu'à présent, l'évacuation des sans-abri s'est faite sur une base volontaire, ce qui selon Elhadj As Sy, constitue "la meilleure méthode". 
"Imposer des moyens contraignants au milieu d'une telle épreuve n'est sans doute pas une bonne idée", a-t-il estimé.

le Vendredi 18 Août 2017 à 02:38 | Lu 388 fois