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Le bac sans le stress


Tahiti, le 25 juin 2020 – Les résultats du baccalauréat, passé cette année en contrôle continu, sont tombés jeudi. Et le moins qu'on puisse dire est que la formule n'a pas vraiment pénalisé les élèves : +15,5% de réussite avant le rattrapage.
 
Les résultats du baccalauréat général et technologique en Polynésie française sont tombés jeudi. Même si l'attente n'avait évidemment pas la même saveur cette année pour les 2 235 candidats inscrits dans les différentes filières. En raison de l'épidémie de coronavirus, les épreuves écrites du bac ont été annulées. Et c'est en fonction du contrôle continu que les élèves ont décroché le précieux sésame sanctionnant la fin des études secondaires. "Avant le coronavirus, on avait pu clôturer le deuxième trimestre. Donc le contrôle continu porte sur les deux premiers trimestres", détaille le directeur général de l'éducation et des enseignements (DGEE), Thierry Delmas.
 
Loin d'avoir pénalisé les élèves, la formule semble au contraire avoir plutôt bénéficié aux lycéens. Le taux de réussite a en effet bondi de +15,5%, toutes filières confondues, pour passer de 70,2% en 2019 à 85,7% en 2020. L'augmentation est plus forte dans les filières générales que technologiques et même l'attribution de mentions a progressé : +6% de mentions assez bien, +3,5% de mentions bien et +4,2% de mentions très bien. Pas moins de 194 élèves ont en effet décroché plus de 16/20 cette année. Et trois élèves polynésiens ont obtenu la note parfaite et maximale de 20/20 : un lycéen de Gauguin, une autre de Taravao et une troisième de Uturoa…
 
Rattrapage sur épreuve
 
Les épreuves ne sont pourtant pas encore terminées pour 275 élèves qui devront passer par le rattrapage. Une épreuve à l'oral qui, pour sa part, a été maintenue pour les 30 juin et 1er juillet prochain. Parmi ces élèves, 35 internes des îles sont en cours de rapatriement sur Tahiti pour passer leurs épreuves dans les mêmes conditions que leurs camarades. "Le choix de la ministre a été de limiter au grand maximum les visioconférences pour garantir l'égalité des chances à chaque candidat", explique Thierry Delmas. Un seul élève devrait finalement passer son rattrapage en visioconférence.
 
Quant à savoir si cette édition -si particulière- du baccalauréat aura la même saveur que les autres années ? La question ne se pose même pas pour le directeur de la DGEE, qui rappelle que la réforme du bac prévoit déjà une plus grande place pour le contrôle continu. "Quand vous avez travaillé pendant trois ans, que vous rendez régulièrement des devoirs, que vous êtes noté, que ces devoirs sont commentés par des professeurs et qu'ensuite un président de jury qui est un professeur d'université vous donne le baccalauréat, je ne vois pas pourquoi il serait dévalorisé."
 

Thierry Delmas, directeur de la DGEE : "C'est plus juste de s'appuyer sur le contrôle continu"

Y a-t-il eu une forme d'harmonisation des notes du baccalauréat cette année avec le contrôle continu ?
 
"Evidemment, il y a eu une harmonisation. Il y a eu deux étapes. La première, dans les établissements scolaires, consistait au recensement des moyennes avec les commentaires et appréciations par rapport aux notes. La deuxième, c'était la réunion d'un jury, ces trois derniers jours, qui a délibéré pour harmoniser en fonction des moyennes. (…) Chaque jury regarde les résultats. Si un élève est prêt de la moyenne et en fonction des appréciations sur les notes, le jury peut décider de rattraper l'élève. Mais ça se fait chaque année. La différence, c'est que cette année ça s'est fait sur les notes du contrôle continu."
 
Une session de rattrapage aura lieu, mais cette fois-ci avec une épreuve ?
 
"Comme prévu dans le calendrier, le rattrapage se déroulera les 30 juin et 1er juillet. (…) Et les élèves vont, comme les années précédentes, passer un oral. A ceci près que nous avons des internes. Et que tous sont en train d'être rapatriés par avion. Dès qu'on a eu la liste du second groupe, le choix de la ministre a été de limiter au grand maximum les visioconférences pour garantir l'égalité des chances à chaque candidat. On a donc 35 internes qui vont revenir ici pour passer leur épreuve. On a encore un doute sur la venue d'un élève, qui passera sans doute le rattrapage en visioconférence. Ce qui est déjà tout à fait autorisé. Les années précédentes, on faisait déjà des oraux en visioconférence."
 
Avez-vous rencontré des oppositions, chez les élèves ou leurs familles notamment, à ce système de bac par contrôle continu ?
 
"Non, honnêtement. A partir du moment où les chefs d'établissements ont bien fait passer l'information aux familles. D'ailleurs, la réforme du bac qui est mise en place à partir de l'année prochaine donne une place plus importante au contrôle continu. C'est finalement une répétition avant même l'année prochaine. Il y aura toujours des épreuves ponctuelles l'année prochaine évidemment, mais le poids des épreuves du contrôle continu est bien plus important avec la réforme. Donc, c'est la logique. C'est plus juste de s'appuyer sur le contrôle continu, puisque ça reflète le travail, le labeur et l'investissement dans la scolarité des élèves. D'ailleurs, vous voyez que les résultats augmentent. Ca veut dire que les élèves sous contrôle continu, quand ils travaillent régulièrement, ont des moyennes qui leurs permettent d'avoir le bac."
 
Ce bac ne sera pas dévalorisé par rapport aux autres éditions ?
 
"Quand vous avez travaillé pendant trois ans, que vous rendez régulièrement des devoirs, que vous êtes noté, que ces devoirs sont commentés par des professeurs et qu'ensuite un président de jury qui est un professeur d'université vous donne le baccalauréat, je ne vois pas pourquoi il serait dévalorisé. Et en même temps, c'est le sens de l'histoire que d'avoir un contrôle continu plus fort et on voit que ça favorise les élèves qui travaillent bien."

Les résultats en chiffres

 


Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 25 Juin 2020 à 21:04 | Lu 2456 fois