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Le ahimā'a de A à Z à Moorea


Moorea, le 15 juin 2021 - Les jeunes du CJA de Vaiare à Moorea ont préparé un grand ahimā'a mardi dans leur établissement. L'occasion pour les enseignants de remercier leurs élèves en leur offrant un grand repas de fin d’année et de leur donner l’opportunité d’apprendre cet art culinaire traditionnel, tout en concrétisant quelques connaissances acquises durant l’année scolaire.

Dans le cadre de leur tamāra’a de fin d’année, les élèves du CJA de Vaiare ont confectionné mardi, avec l’aide de leurs enseignants, un ahimā'a au sein-même de l'établissement scolaire. La préparation avait commencé quelques jours avant avec la récolte de plusieurs fruits et légumes tels que ‘uru, manioc, bananes, fē'i ou encore taro… que les élèves ont planté eux-mêmes. Tout comme le fare destiné au ahimā'a fabriqué lui aussi par les élèves qui ont collecté les pierres du four, creusé le trou et préparé l'installation.
Lundi, il s’agissait notamment pour les jeunes apprentis de découvrir les différentes étapes à suivre pour la cuisson du cochon (abattage, découpe, nettoyage, etc.) et de confectionner des assiettes en feuilles de cocotiers tressées. Mardi matin, enfin, les aliments ont été mis dans le four avec la parallèle, la préparation d'autres plats traditionnels comme le poisson cru ou le fāfaru.

Au-delà de l’apprentissage du four tahitien en lui-même, l’objectif pour les enseignants était surtout de concrétiser tous les enseignements transmis aux élèves durant l’année scolaire. “C’était important pour nous de faire cette journée culturelle car c’est non seulement prévu dans le programme du ministère, mais c’est aussi en lien avec tout ce qu’on a fait dans notre établissement, c'est-à-dire le parcours santé, la plantation des fruits… Il s’agit aujourd’hui de savoir transformer ce qu’on a récolté et comment manger ces aliments tout simplement. Il n'y a pas d’autre solution que de passer par la préparation d’un ahimā'a”, explique Tevaipaea Hoiore, un enseignant du CJA de Vaiare. Il ajoute que “les élèves apprennent aussi à consommer local et sainement conformément à notre projet CJA en santé. Ils consomment nos produits locaux et voient par exemple comment préparer le repas en n’utilisant pas trop d’huile. On va utiliser dans ce cas du miti ha’ari.

Enseigner cet art culinaire à ces jeunes est d’autant plus important que certains n’ont plus la chance d’acquérir ce savoir culturel dans leur famille. “On voit que quelques élèves pratiquent encore le ahimā'a, certains découvrent tandis que d’autres ont déjà mangé sans avoir jamais vu la préparation. C’est un public varié. On est là pour leur enseigner la bonne façon de le faire”, ajoute Tevaipaea. En milieu de journée, les élèves, leurs familles, l’équipe pédagogique ainsi que quelques invités ont pu apprécier ces plats traditionnels autour d’un grand repas convivial.

Rédigé par Toatane Rurua le Mardi 15 Juin 2021 à 19:02 | Lu 1968 fois