Tahiti, le 14 novembre 2025 - La confirmation, jeudi à l’assemblée, de l’abandon définitif de la grande pirogue double Te Rā Maramanui et Maramanui Te Rui a immédiatement fait réagir le Tapura Huiraatira. Quelques heures après l’échange tendu entre Édouard Fritch et le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, le parti rouge a publié un communiqué au vitriol accusant le gouvernement “d’acte contre la culture et l’identité mā’ohi”.
En dénonçant la décision de ne pas réinstaller la grande pirogue de Tū Mārama, le Tapura accuse l’exécutif Brotherson d’avoir laissé dépérir un symbole majeur et d’en travestir aujourd’hui l’histoire. Pour le parti d’Édouard Fritch, les explications avancées par Jordy Chan - coût initial du projet, dégradations rapides, rénovation trop onéreuse - relèvent d’un simple écran de fumée, loin de répondre à ce qui est en jeu : la place accordée au patrimoine polynésien. Le Tapura rappelle que la pirogue avait été conçue dans la dynamique de la reconnaissance du marae Taputapuatea par l’UNESCO. Un projet pensé comme un prolongement culturel. “Achevée en juin 2022, la pirogue avait été installée face à l’entrée de la passe de Papeete, à To’ata : un emplacement fort, pensé pour rappeler à chacun, polynésiens comme visiteurs, que la Polynésie s’est construite par l’océan, la navigation et le va’a, véritable emblème de l’unité polynésienne.”
Pour le parti, l’abandon de cette œuvre de 18 mètres, conçue à Raiatea par John Rere et de jeunes apprentis, dépasse largement un simple arbitrage budgétaire. La voir aujourd’hui reléguée sous un chapiteau à Motu Uta, appuyée contre des barrières et des portails démontés, n’est rien d’autre que le signe d’un “mépris” pour le patrimoine mā’ohi. Cet état de vétusté n’a rien d’inéluctable : il serait “le résultat d’un abandon pur et simple” depuis le changement de gouvernement. L’argument financier avancé par le ministre - 50 millions de francs pour rénover et protéger la pirogue - est jugé “scandaleux” pour un symbole de cette importance.
“Un mépris pour le patrimoine mā’ohi”
Le Tapura insiste par ailleurs sur le fait que l’embarcation était encore “en parfait état” au moment du changement de gouvernement en 2023. Contrairement aux affirmations du ministre, un projet de fare va’a avait bien été lancé, sous la plume de l’architecte Nguyen. “Les esquisses existent, les études étaient engagées : l’héritage était là”, martèle le parti, qui reproche à l’actuelle majorité d’avoir préféré “le dénigrement et l’inaction”. La décision de renoncer à la réinstallation au profit de “projets vivants”, selon les mots de Jordy Chan, traduit une vision réductrice de la culture, estime encore le Tapura. “La grande pirogue double n’est pas un décor que l’on démonte et que l’on oublie : c’est un symbole”, rappelle le communiqué.
Si le gouvernement dit vouloir privilégier une culture “qui se vit”, le Tapura y voit surtout la volonté de tourner la page d’un héritage qu’il n’a pas initié. “Un gouvernement qui se revendique de ce Pays ne peut pas effacer ainsi un symbole de l’âme mā’ohi”, insiste-t-il. Dans cet affrontement politique, ce n’est plus seulement le sort d’une pirogue qui se joue, mais l’idée même de continuité culturelle. Pour le Tapura, la disparition de l’embarcation sur la place Tū Mārama n’est pas un simple vide : c’est un signal d’alarme envoyé à toute une identité.
En dénonçant la décision de ne pas réinstaller la grande pirogue de Tū Mārama, le Tapura accuse l’exécutif Brotherson d’avoir laissé dépérir un symbole majeur et d’en travestir aujourd’hui l’histoire. Pour le parti d’Édouard Fritch, les explications avancées par Jordy Chan - coût initial du projet, dégradations rapides, rénovation trop onéreuse - relèvent d’un simple écran de fumée, loin de répondre à ce qui est en jeu : la place accordée au patrimoine polynésien. Le Tapura rappelle que la pirogue avait été conçue dans la dynamique de la reconnaissance du marae Taputapuatea par l’UNESCO. Un projet pensé comme un prolongement culturel. “Achevée en juin 2022, la pirogue avait été installée face à l’entrée de la passe de Papeete, à To’ata : un emplacement fort, pensé pour rappeler à chacun, polynésiens comme visiteurs, que la Polynésie s’est construite par l’océan, la navigation et le va’a, véritable emblème de l’unité polynésienne.”
Pour le parti, l’abandon de cette œuvre de 18 mètres, conçue à Raiatea par John Rere et de jeunes apprentis, dépasse largement un simple arbitrage budgétaire. La voir aujourd’hui reléguée sous un chapiteau à Motu Uta, appuyée contre des barrières et des portails démontés, n’est rien d’autre que le signe d’un “mépris” pour le patrimoine mā’ohi. Cet état de vétusté n’a rien d’inéluctable : il serait “le résultat d’un abandon pur et simple” depuis le changement de gouvernement. L’argument financier avancé par le ministre - 50 millions de francs pour rénover et protéger la pirogue - est jugé “scandaleux” pour un symbole de cette importance.
“Un mépris pour le patrimoine mā’ohi”
Le Tapura insiste par ailleurs sur le fait que l’embarcation était encore “en parfait état” au moment du changement de gouvernement en 2023. Contrairement aux affirmations du ministre, un projet de fare va’a avait bien été lancé, sous la plume de l’architecte Nguyen. “Les esquisses existent, les études étaient engagées : l’héritage était là”, martèle le parti, qui reproche à l’actuelle majorité d’avoir préféré “le dénigrement et l’inaction”. La décision de renoncer à la réinstallation au profit de “projets vivants”, selon les mots de Jordy Chan, traduit une vision réductrice de la culture, estime encore le Tapura. “La grande pirogue double n’est pas un décor que l’on démonte et que l’on oublie : c’est un symbole”, rappelle le communiqué.
Si le gouvernement dit vouloir privilégier une culture “qui se vit”, le Tapura y voit surtout la volonté de tourner la page d’un héritage qu’il n’a pas initié. “Un gouvernement qui se revendique de ce Pays ne peut pas effacer ainsi un symbole de l’âme mā’ohi”, insiste-t-il. Dans cet affrontement politique, ce n’est plus seulement le sort d’une pirogue qui se joue, mais l’idée même de continuité culturelle. Pour le Tapura, la disparition de l’embarcation sur la place Tū Mārama n’est pas un simple vide : c’est un signal d’alarme envoyé à toute une identité.



































