Tahiti, le 15 mai 2025 - D’une conférence de presse à une autre. Après celle du Tavini lors de laquelle les indépendantistes ont déposé leurs arguments pour justifier leur présence la semaine prochaine au Timor-Leste au Comité régional de la décolonisation du C24, le groupe Tapura a exposé ce jeudi les propres raisons de sa présence aussi.
Le Tavini ne sera pas le seul groupe politique polynésien au Comité régional de la décolonisation du C24, organisé la semaine prochaine au Timor-Leste. Côté Tapura, Benoît Kautai, en tant que tāvana, Moerani Frébault, en sa qualité de député, et Tepuaraurii Teriitahi, en tant que représentante de l’assemblée de la Polynésie française, seront également présents comme pétitionnaires. Un premier pas avant une autre audition à New York en juin et le compte rendu final du C24 dans le courant du mois d’octobre.
“Nous sommes conscients que ce déplacement n’est peut-être pas une priorité”, a d’emblée écarté, lors d’une conférence de presse, jeudi, la représentante du groupe Tapura dans l’hémicycle. “Mais ce qui nous a décidé, c’est une forme de radicalisation du Tavini.”
Et la représentante de citer les dernières décisions en date. L’apparition d’un projet de constitution de l’État fédéral de Mā’ohi Nui en commission de décolonisation à l’assemblée. Un texte qui devrait prochainement être porté en séance par le Tavini pour faire porter du poids de sa majorité, l’illusion que les électeurs polynésiens cautionnent la démarche. “On sait qu’ils vont se servir de ça à l’international”, prévient Tepuaraurii Teriitahi.
Le deuxième point de gêne est la possible création d’une commission d’enquête sur les potentiels économiques de la Polynésie. Une commission qui serait dotée d’une enveloppe de 25 millions de francs. Et enfin, en dernier lieu, la suppression toute récente du 29 juin de la liste des jours fériés. “Ils effacent 40 ans d’histoire de la Polynésie. Ils effacent Gaston Flosse et mettent tous les Polynésiens dans le même panier”, poursuit la représentante qui prolonge sa pensée : “La majorité des Polynésiens ne partage pas leur idéologie, mais ils l’imposent à tous.”
Donner “une autre vision”
Invités par la présidente du C24, Menissa Rambally, à faire entendre leur voix au Timor-Leste, les trois représentants autonomistes espèrent faire comprendre au comité qu’il n’y a pas qu’une seule voix au Fenua. “Notre présence donnera une autre vision”, explique pour sa part le député Frébault. “Si on n’y va pas, les indépendantistes pourront faire croire que les Polynésiens sont pour la démarche.”
Naturellement, la question du référendum revient en boucle depuis l’accession au pouvoir des indépendantistes en 2023. Mais même là, alors qu’elle est aussi réclamée par les autonomistes, cette question ne semble pas encore tranchée. “Il faudrait d’abord consulter les Polynésiens sur l’éventuelle tenue d’un référendum”, insiste Tepuaraurii Teriitahi.
Absent de ce déplacement, le président du Tapura, Édouard Fritch, est peut-être le plus sévère dans l’analyse de la situation. “Le Pays n’est pas destiné à l’indépendance. Nous avons aujourd’hui des dirigeants qui insultent l’État et qui vont après à Paris pour faire l’aumône pour financer les projets. Qui nous finance ? L’ONU ?”
Si seuls des représentants du Tapura seront de ce déplacement, Tepuaraurii Teriitahi assure pour sa part que la démarche se fait aussi avec l’assentiment du parti A here ia Porinetia et du sénateur Teva Rohfritsch, président du Ia ora te nuna’a, des partis ni tout à fait dedans, ni tout à fait dehors de la plateforme autonomiste qui tente encore et toujours de se constituer.
Le Tavini ne sera pas le seul groupe politique polynésien au Comité régional de la décolonisation du C24, organisé la semaine prochaine au Timor-Leste. Côté Tapura, Benoît Kautai, en tant que tāvana, Moerani Frébault, en sa qualité de député, et Tepuaraurii Teriitahi, en tant que représentante de l’assemblée de la Polynésie française, seront également présents comme pétitionnaires. Un premier pas avant une autre audition à New York en juin et le compte rendu final du C24 dans le courant du mois d’octobre.
“Nous sommes conscients que ce déplacement n’est peut-être pas une priorité”, a d’emblée écarté, lors d’une conférence de presse, jeudi, la représentante du groupe Tapura dans l’hémicycle. “Mais ce qui nous a décidé, c’est une forme de radicalisation du Tavini.”
Et la représentante de citer les dernières décisions en date. L’apparition d’un projet de constitution de l’État fédéral de Mā’ohi Nui en commission de décolonisation à l’assemblée. Un texte qui devrait prochainement être porté en séance par le Tavini pour faire porter du poids de sa majorité, l’illusion que les électeurs polynésiens cautionnent la démarche. “On sait qu’ils vont se servir de ça à l’international”, prévient Tepuaraurii Teriitahi.
Le deuxième point de gêne est la possible création d’une commission d’enquête sur les potentiels économiques de la Polynésie. Une commission qui serait dotée d’une enveloppe de 25 millions de francs. Et enfin, en dernier lieu, la suppression toute récente du 29 juin de la liste des jours fériés. “Ils effacent 40 ans d’histoire de la Polynésie. Ils effacent Gaston Flosse et mettent tous les Polynésiens dans le même panier”, poursuit la représentante qui prolonge sa pensée : “La majorité des Polynésiens ne partage pas leur idéologie, mais ils l’imposent à tous.”
Donner “une autre vision”
Invités par la présidente du C24, Menissa Rambally, à faire entendre leur voix au Timor-Leste, les trois représentants autonomistes espèrent faire comprendre au comité qu’il n’y a pas qu’une seule voix au Fenua. “Notre présence donnera une autre vision”, explique pour sa part le député Frébault. “Si on n’y va pas, les indépendantistes pourront faire croire que les Polynésiens sont pour la démarche.”
Naturellement, la question du référendum revient en boucle depuis l’accession au pouvoir des indépendantistes en 2023. Mais même là, alors qu’elle est aussi réclamée par les autonomistes, cette question ne semble pas encore tranchée. “Il faudrait d’abord consulter les Polynésiens sur l’éventuelle tenue d’un référendum”, insiste Tepuaraurii Teriitahi.
Absent de ce déplacement, le président du Tapura, Édouard Fritch, est peut-être le plus sévère dans l’analyse de la situation. “Le Pays n’est pas destiné à l’indépendance. Nous avons aujourd’hui des dirigeants qui insultent l’État et qui vont après à Paris pour faire l’aumône pour financer les projets. Qui nous finance ? L’ONU ?”
Si seuls des représentants du Tapura seront de ce déplacement, Tepuaraurii Teriitahi assure pour sa part que la démarche se fait aussi avec l’assentiment du parti A here ia Porinetia et du sénateur Teva Rohfritsch, président du Ia ora te nuna’a, des partis ni tout à fait dedans, ni tout à fait dehors de la plateforme autonomiste qui tente encore et toujours de se constituer.