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Le Super ‘Aito met l’accent sur la sécurité


Les co-fondateurs de la course, Charley Maitere aussi gérant du Te Aito Events et Mara Aitamai, président du comité organisateur du Te ‘Aito Tahiti @Vaite Urarii Pambrun
Les co-fondateurs de la course, Charley Maitere aussi gérant du Te Aito Events et Mara Aitamai, président du comité organisateur du Te ‘Aito Tahiti @Vaite Urarii Pambrun
Tahiti, le 23 juillet 2025 - Quatre-vingts seize ‘aito seront dans les starting-blocks, ce samedi à Taaone, pour le Super ‘Aito. Une édition avec un dispositif de sécurité renforcé, avec vingt bateaux et cinq jet-ski dédiés à la sécurité des rameurs et aucun bateau accompagnateur. “La vie n’a pas de prix et on ne badine pas avec ça (…). Même si cela nous coûte un peu plus d’argent, on préfère garantir la sécurité de tout le monde.”
 
Pour la 32e édition du Super ‘Aito, qui se déroulera ce samedi sur le plan d’eau de Taaone, les co-fondateurs de la course, Charley Maitere et Mara Aitamai, ont innové, que ce soit au niveau du déroulé de la course elle-même ou de la sécurité sur laquelle ils ont tout misé.  Des nouveautés qu’ils ont présentées ce mercredi à l’occasion d’une conférence de presse.
 
En préambule, le président du comité organisateur du Te ‘Aito Tahiti (Cotat) Mara Aitamai a rappelé que le Super ‘Aito est né “la même année que la Hawaiki Nui va’a (…) et il devait être la finalité du Te ‘Aito”. Et avec le temps, le Te ‘Aito a pris le pas le Super ‘Aito. Les organisateurs ont donc voulu lui redonner “ce label (…) qui fait du vainqueur du Super ‘Aito le champion des champions”.

Il a aussi rappelé que plusieurs Pays sont prêts pour le « World Tour 2030 » où plus de mille cinq cent rameurs dont cinq-cents étrangers sont attendus. « C’est un pari fou mais c’est un challenge qu’on s’impose et qu’on voudrait réellement mettre sur pied et réussir » indique Mara Aitamai. Selon lui, l’organisation des jeux du Pacifique en 2027 va leur donner un « gros coup de pouce » et leur permettre « d’aller plus dans le détail ».

“Se recharger pour faire la deuxième étape”

Et pour ce faire, la course se déroulera en deux étapes : la première aura lieu le matin (17 km) et la seconde (15 km) à 13 heures. “C’est pour maintenir la même distance que le Super Aito faisait tous les ans”, indique le directeur de course, Alfred Mata. Le classement se fera au cumul des temps effectués par les rameurs sur les deux étapes. Ils seront 96 ‘aito présents sur la ligne de départ, avec un coup d’envoi qui sera donné à 8 h 30 tapantes à Taaone direction la pointe Vénus puis retour à Taaone.
 
Quant à la performance attendue des athlètes, Mata Aitamai est confiant. “Les rameurs sont physiquement prêts.” Il rappelle que ces ‘aito “se sont entraînés toute l’année et appartiennent aux grosses écuries”. Et la coupure entre les deux étapes va leur “permettre de se reposer deux heures avant de reprendre les efforts”, indique Charley Maitere, le gérant du Te Aito Events. L’occasion aussi pour eux de “se ravitailler, bien manger et se recharger pour faire la deuxième étape”.
 
En revanche, Alfred Mata met en garde les rameurs : “Si vous ne pouvez pas faire la deuxième étape, il ne faut pas aller sur l’eau (…). Il faut que l’athlète soit honnête”. Cet appel à la responsabilisation s’adresse surtout à “nos amis vétérans. Quelques-uns ont 50, 60 ans et on va mettre plus l’attention sur eux”.

“Même si cela nous coûte un peu plus d’argent, on préfère garantir la sécurité”

En effet, les organisateurs ont une fois encore misé sur “la sécurité”, “une problématique” qui est de mise tous les ans. “On essaie de se rapprocher de la tolérance zéro, ce n’est jamais évident à atteindre mais on préfère prendre les devants plutôt que de pleurer après”, assure Mara Aitamai.
 
Le directeur de la course Alfred Mata indique qu’“il n’y aura plus de bateaux accompagnateurs qui vont suivre les va’a”. Seuls les bateaux des secouristes, de la sécurité et les jet-skis pourront s’approcher des rameurs.
 
Toujours dans un souci de sécurité, la flotte du comité organisateur a été renforcée. Il disposera de vingt bateaux, soit huit de plus que les fois dernières, et de cinq jet-skis au lieu de deux. Mara Aitamai précise : “Même si cela nous coûte un peu plus d’argent, on préfère garantir la sécurité de tout le monde, ce qui fait que les rameurs sont tranquilles, ils savent qu’ils sont accompagnés de la meilleure manière qui soit (…). On préfère finir la journée avec aucun blessé et aucune intervention (…). La vie n’a pas de prix et on ne badine pas avec ça.”
 
Autre engagement du comité organisateur du Super ‘Aito : la lutte contre la consommation d’ice. Il a d’ailleurs demandé à la Fédération de va’a que les organisateurs des prochaines courses s’impliquent également. Samedi, les rameurs seront invités à coller un sticker sur leur pirogue sur lequel il est écrit “no ice”. “C’est une manière pour nous de dire aux athlètes que la rame ne va pas avec la drogue.”
 
Enfin, côté budget, l’enveloppe globale de ce Super ‘Aito se monte à près de 3 millions de francs. “Si un junior venait à gagner le Super ‘Aito, il va rentrer avec le chèque de 500 000 francs plus son prize money à lui puisqu’il y a une dotation pour le Super ‘Aito, une pour les vétérans et une dotation pour les juniors. C’est une manière à nous de dire bravo et merci à tous ces athlètes qui s’entraînent pratiquement 365 jours par an.”

Mara Aitamai Président du comité organisateur du Super ‘Aito “On entend dire que l’ice a franchi une étape importante”

“Je pense que le va’a est une des disciplines les plus touchées par le phénomène de l’utilisation de produits, pas simplement la drogue mais également les produits dopants (…). Je pense que le va’a doit, à l’aube de 2027 (date des Jeux du Pacifique à Tahiti, NDLR), être sûr qu’on ne risque pas de se retrouver avec des athlètes qui vont être contrôlés positifs et qui vont décrédibiliser tout le travail de la fédération, des clubs et des organisateurs (...). On sait que dans le va’a, le pakalolo a déjà franchi les frontières. À un moment donné, on entendait la même chose pour la cocaïne mais cela n’a pas duré longtemps. Et là, depuis quelque temps, on entend dire que l’ice a franchi une étape importante. Il faut qu’on dise stop (…). J’ai cette tendance un peu malpolie à faire comprendre à certains rameurs qu’ils ne sont plus les bienvenus au Te ‘Aito (…). Tu ne dégages pas ce côté positif car tu es dans la drogue (…). Gagner en ayant pris des substances, on ne peut pas être fier et ce n’est pas le genre de mec que je vais mettre en avant (…). Il ne faut pas non plus se voiler la face, on sait qui joue avec ça.”    

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 23 Juillet 2025 à 19:12 | Lu 1624 fois