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Le Sang du corail adapté au cinéma


Pascal Galopin en tournage à Rodez.
Pascal Galopin en tournage à Rodez.
TAHITI, le 17 juillet 2023 - En 2022 paraissait Le Sang du corail, écrit par Monak et paru aux éditions Maia. Le réalisateur Pascal Galopin prépare aujourd’hui une adaptation de cet ouvrage. Il s’agira d’une fiction de cinéma qui sera tournée à Tahiti dans les mois à venir. Un casting est en cours.

Le réalisateur Pascal Galopin prépare un nouveau film, une fiction de cinéma tirée de faits réels. Cet enfant du fenua (lire aussi l’encadré) s’intéresse aux conditions de vie au sein de la communauté raerae de Tahiti. “J'avais très envie de décrire le quotidien, souvent méconnu notamment en métropole, de la communauté des raerae de Tahiti. Lorsque j'étais journaliste, j'ai vu de nombreuses affaires au centre desquelles il y avait la population des raerae aux prises avec la justice et leurs dures conditions de vie souvent.”

Après avoir produit des films courts et des documentaires, Pascal Galopin a souhaité se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un long métrage. Connaissant bien la Polynésie pour y avoir grandi et travaillé, il s’est penché sur un sujet encore jamais traité au cinéma. Via Facebook, il a rencontré Monique Akkari (alias Monak) et son compagnon Julien Gué. Ils sont proches de la communauté raerae. Monak travaillait à l'époque sur l'écriture de son livre Le Sang du corail.

Histoire vraie

Ce livre raconte l’histoire vraie de Pers. Sur son atoll minuscule des Tuamotu, Pers n’est personne : fruit défendu, elle subit. Elle est un raerae qui a beaucoup souffert et qui reste éternellement révolté par toute la souffrance enfouie. Forcée de se battre pour survivre, elle fuit. Qui est-elle ? Alien, l’Autre, la Raerae, la Trans, en butte à la réprobation ambiante, elle s’enfonce dans les nuits interlopes de Tahiti, ses menaces, son insécurité. Révoltée, sans point d’attache, elle échoue au rebut de l’Éden mā’ohi. Sortira-t-elle de la malédiction dont elle se croit poursuivie ? Recouvrera-t-elle son identité ?

Monak m'a fait lire son livre avant parution et je lui ai proposé de l'adapter pour en faire un film. Nous avons écrit un scénario au titre éponyme en quelques mois en travaillant en visio très souvent”, raconte Pascal Galopin. Les scénaristes, dans le film, reviennent sur l’enfance de Pers.

“Je cherche des personnages forts”

Le casting aura lieu en août, les prétendantes peuvent d’ores et déjà envoyer leur candidature. “Je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui, à Tahiti, des raerae qui soient comédiennes professionnelles à part entière. Alors je cherche des personnages forts qui joueront leurs propres rôles dans la vie.” Pour son film, Pascal Galopin fera appel à une dizaine de raerae que son équipe suivra dans leur vie de tous les jours, “dans leurs joies et leurs difficultés”. Il y aura un personnage central sur qui tout le film reposera. “C'est un défi que je veux bien relever : trouver la bonne personne qui saura être elle-même ! Je rentrerai en France avec elle pour la présenter au producteur.” Le tournage suivra, à Tahiti.

Pascal Galopin s’occupera du casting au mois d’août. Il a également prévu, à l’occasion de son séjour, de faire un repérage des lieux de tournage et de rencontrer des professionnels de l’audiovisuel pour nouer des partenariats. Pour conclure, il annonce : “J'ai aussi un autre projet de fiction en Polynésie que je souhaite un jour, peut-être après celui sur la communauté raerae, pouvoir produire avec le réalisateur Guillaume Levil. Mais c’est un tout autre sujet !

Pascal Galopin : des mots aux vidéos

Né à Papeete en 1965 où ses parents étaient restaurateurs, Pascal Galopin grandit à Tahiti jusqu'à l’âge de 15 ans. Après des études à Paris et des séjours professionnels aux États-Unis, il revient au fenua en 1994, intégrant la rédaction de La Dépêche de Tahiti en tant que journaliste spécialisé en faits divers et justice principalement. En 2001, il s'installe à Montréal au Québec pendant deux ans comme journaliste et chef de pupitre au magazine hebdomadaire Dernière Heure (groupe TVA Publications). De retour en France, il occupe des postes de journaliste et rédacteur en chef en Normandie quelques années, en particulier au Journal d'Elbeuf. Par la suite, il prend la direction de Paris pour travailler aux magazines de la chaîne France 5 à France Télévisions.

En 2010, il monte une société de vidéo-biographie dans le sud de la France. Six ans plus tard, il s’installe en Aveyron où il crée Terra Cinéma, une société spécialisée dans la production de courts métrages de fiction et de documentaires au début. En parallèle, il crée des festivals de cinéma en Aveyron (Festival du film d'Espalion, Festival du court métrage et de la mini-série On court la baleine à Onet-le-Château) et un ciné-club.

Avec la société Terra Cinéma, il produit une dizaine de courts métrages de fiction (dont plusieurs ont été télédiffusés et primés en festivals) et développe des projets de longs métrages et séries. Il réalise un documentaire (Claude Pinoteau, par amour du cinéma) pour Gaumont sur le parcours de son ami Claude Pinoteau (réalisateur de La Boum). “Claude et moi nous étions rencontrés au Festival de Cannes et lui et moi avions la Polynésie en commun, il y avait travaillé dans les années 60 et il y avait réalisé son court métrage Manureva”, explique Pascal Galopin. Il sera de retour dans quelques jours à Tahiti pour son nouveau projet, l’adaptation du livre Le Sang du corail.

Pratique

Pour participer au casting (rôles principaux) de l’adaptation cinématographique du Sang du corail, les candidates doivent envoyer par mail : deux photos (portrait et en pied) avec leurs nom, date de naissance, taille et coordonnées. Une convocation (date et heure) leur sera alors envoyée par mail pour venir participer au casting début août à Papeete (du 9 au 11), au siège de l’association Cousins Cousines. Un casting pour les rôles secondaires suivra.
Adresse : [email protected]



Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 17 Juillet 2023 à 16:00 | Lu 2190 fois