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Le RSMA “au plus près de la population”


Tahiti, le 12 décembre 2025 – Quinze jeunes du quartier Teroma de Faa’a ont bénéficié vendredi d’une séance d’informations animée par le RSMA en partenariat avec l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). Certains d’entre eux ont d’ores et déjà opté pour une formation qualifiante et débuté leur procédure d’inscription.
 
Ils étaient une quinzaine de jeunes du quartier Teroma à avoir répondu présent à la réunion d’information organisée à Faa’a par la conseillère de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), Constance Fournier. Le sujet : présenter le RSMA, le Régiment du service militaire adapté, avec qui elle travaille en partenariat. “C’est pour informer la population sur ce que fait réellement le RSMA, et donner la chance à nos jeunes qui sont sans emploi, qui ont des difficultés. Venir dans les quartiers c'est aussi pour toucher un maximum de jeunes pour qu'ils puissent avoir des clés pour s’en sortir dans la vie”, explique-t-elle. Pour encadrer et promouvoir cette présentation, Constance Fournier s’est appuyé sur l’association de quartier Te ui api no Teroma.

“C'est une chance pour eux”

Pour le recruteur au RSMA, Régis Baud, ces déplacements au sein des quartiers prioritaires sont essentiels pour “être au plus près de la population” et “donner la possibilité aux candidats de nous rencontrer, d'avoir les bonnes informations et de réduire les difficultés de transport qu'ils peuvent avoir”. Constance Fournier considère que cette initiative “est une chance pour eux” et note que les auditeurs ont été très intéressés par les différentes formations données par le RSMA. Quelques parents étaient présents lors de cette réunion d’information et selon elle “finalement ce sont les parents qu'il faut rassurer et quand je les ai vu hocher de la tête, ça m'a soulagée”. Lors de cette séance, Régis Baud a rappelé aux jeunes que le RSMA est un “organisme militaire axé sur la formation professionnelle. On propose une trentaine de formations, il y a beaucoup de choses intéressantes pour les jeunes de 18 à moins de 26 ans (…). J'ai eu au moins cinq candidatures ce matin, pour l'année 2026, pour eux, ça devrait être bon”. Lors de leur formation, les jeunes volontaires perçoivent une “rémunération” de l’ordre de 40.000 francs. “On ne s'enrichit pas financièrement, mais on s'enrichit sur les formations et sur la possibilité d'avoir un travail par la suite. Effectivement, en quelques mois au RSMA, on s'enrichit culturellement, on s'enrichit de connaissances et surtout d'avoir une vraie formation qualifiante pour pouvoir démarrer une vie professionnelle”, insiste le recruteur au RSMA, Régis Baud Chaque année autour de 600 volontaires choisissent d’intégrer le RSMA. Des majeurs de moins de 26 ans, aptes médicalement, passés par la journée Défense et Citoyenneté et portés par l’envie de se former afin de faciliter leur insertion professionnelle.

“J'ai envie de passer mon permis aussi”

Hinarau a été informée de l’organisation de cette séance d’information sur le RSMA grâce aux réseaux sociaux. “Au moins on a une opportunité d'avoir du travail”, se réjouit-elle. “En plus on n'a pas à se déplacer (…). On nous a donné des dossiers pour s'inscrire, il y a beaucoup de papiers à fournir.” La jeune fille a déjà identifié deux formations qui la tentent : aide à la petite enfance et aide à la personne. Elle ne pourra en choisir qu’une, mais “peut-être que plus tard je pourrai aider les personnes malades, les petits-enfants. Déjà j'ai un petit garçon. Je fais un peu ça, garder les enfants ; et j'aime bien”.
 
De son côté Hinerava a appris la venue du recruteur du RSMA par son grand-père, nous dit-elle. “Il voulait absolument qu'on vienne à la réunion.” Une réunion d’information à laquelle cette jeune maman ne regrette pas d’avoir assisté. “Je voulais entrer au RSMA. Et là j'ai eu toutes les informations qu'il fallait.” Comme beaucoup de jeunes, Hinarau est très intéressée par le RSMA car “j'ai envie de passer mon permis aussi. Après mon enfant ne va manquer de rien. Je vais travailler pour mon enfant”.
 
En effet, au RSMA tous les stagiaires passent le permis de conduire à l’issue de leur année de formation. Un document qui vient couronner leur apprentissage en facilitant leur capacité d’insertion professionnelle, comme l’explique Régis Baud : “Le permis de conduire est vraiment important parce qu'une entreprise a besoin d'un employé qui a le permis. Si on n'a pas de permis, souvent, on n’a pas de travail. Donc, il faut d'abord commencer par ça, avoir un permis. Ensuite, on a les qualifications dans un domaine professionnel. Là, on peut trouver du travail. Le permis est surtout validé sur la fin de la formation pour que le stagiaire fasse la formation jusqu'au bout (…). C'est aussi ce que veut le RSMA, c'est-à-dire qu'ils ressortent avec une vraie formation et surtout le permis.

Régis Baud, recruteur au RSMA “90 % trouvent du travail par la suite ”

“Le RSMA s'adapte entre les besoins du Pays et aussi l'évolution des métiers, de la jeunesse. Bientôt on va ouvrir une filière Mécanique aux Marquises. On est en continuelle adaptation et évolution au RSMA, sur les formations que l'on propose et la quantité qu'on en fait (…). Beaucoup d'entreprises viennent chez nous pour avoir des stagiaires, pour voir comment ils se comportent et compléter aussi la formation professionnelle qu'on propose. Et elles viennent aussi proposer les contrats de travail à nos futurs stagiaires qui sortiront de formation parce qu'elles connaissent la qualité de la formation qui est proposée au RSMA et sont vraiment intéressées par les stagiaires qui en sortent. Les contrats de travail, c'est effectivement beaucoup de contrats à durée déterminée, les entreprises sont libres de proposer ce qu'elles souhaitent. Pour certains, effectivement, il y a le CDI aussi (…). Parmi les jeunes qui viennent chez nous, 90 % trouvent du travail par la suite. Donc après, charge à eux de faire le dernier pas vers l'avant pour avoir tout ce qu'il faut.”

Constance Fournier, conseillère de l’Adie à Faaa “On a rencontré des personnes qui ont de l'or dans les mains”

“Ça peut paraître bizarre, notre partenariat, mais si on se concentre sur l'humain, on fait d'abord passer notre population. Oui, j'ai mon travail de conseillère en crédit, et je ne suis pas là pour endetter les gens. Au contraire, je travaille avec ces partenaires, je donne la chance à la population (…). C'est vrai que Faa’a, la première image qu'on a d'elle, c'est la délinquance, la drogue, etc. Mais nous ne nous sommes pas restés sur cette image, bien au contraire. Et on a rencontré des personnes qui ont de l'or dans les mains et ces personnes viennent des quartiers prioritaires et ils ont de la valeur. Après c’est eux qui prennent la décision finale, s'ils veulent ou pas entreprendre. C'est un parcours qu’on va faire ensemble et ce jusqu’à la fin de ce parcours. Ce serait vraiment bien de développer, on va dire, ces micro-forums d'emploi, pour les quartiers comme Teroma, qui n'ont pas forcément de moyens de transport et souvent, ils se déplacent en bus alors qu’ils habitent en hauteur. Et il n’y a pas de bus toutes les cinq ou dix minutes.”

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 14 Décembre 2025 à 11:47 | Lu 366 fois