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Le Polynesian Kingdom enjoint de quitter le marae Arahurahu


Tahiti, le 21 août 2020 - Le tribunal administratif a enjoint vendredi aux représentants du Polynesian Kingdom of Atooi d'évacuer le marae Arahurahu de Paea appartenant à la Polynésie française sous un délai de 48 heures, à compter du jour où ils auront reçu l'ordonnance. Interrogés sur une éventuelle intervention des forces de l’ordre, les membres du Polynesian Kingdom indiquent qu’ils enverront les « forces du seigneur ».
 
Saisi en référé le 30 juillet dernier par la Polynésie française d'une demande d'expulsion du royaume autoproclamé "Polynesian Kingdom of Atooi" du marae Arahurahu de Paea, le tribunal administratif de Papeete a rendu sa décision vendredi matin en enjoignant aux membres du royaume autoproclamé de quitter les lieux sous 48 heures. Le jugement du tribunal enjoint aux occupants du site de l'évacuer "dans un délai de 48 heures, suivant la notification de l'ordonnance" et "sous astreinte de 80 000 Fcfp par personne occupant les lieux et par jour de retard". Il a également autorisé la Polynésie française, « passé le délai de 48 heures », à « faire procéder, au besoin, avec le concours de la force publique, à l’expulsion de l’ensemble des occupants du site et à l’enlèvement de tous véhicules, installations, équipements et matériels qui s’y trouveraient, aux frais et risques des occupants. »

« Des souverains et pas des souverainetés »

Pour justifier sa décision, le tribunal indique qu'il résulte de l’instruction que le site archéologique cultuel du marae Arahurahu "est la propriété́ de la Polynésie française, depuis le transfert par arrêté́ n° 02781CM du 8 avril 1993 des biens mobiliers et immobiliers acquis par l'Office de Promotion et d'Animation Touristiques de Tahiti et ses Îles, dont le site du marae Arahurahu, au Territoire de la Polynésie française". Le tribunal précise que "si sa propriété́ est revendiquée par (le) prétendant souverain du royaume d'Atooi et ses soutiens se disant descendant de la reine Pomaré, les défendeurs ne peuvent utilement pour en justifier opposer l’interdiction de vendre toute terre à Tahiti et Moorea qui résulterait de l’article 1er du code de loi tahitien (code Pomaré) de 1842, lequel est abrogé, et ne justifient ainsi d’aucun titre les habilitant à occuper le marae ou le parking d’entrée".
 
Après avoir pris connaissance de cette décision vendredi matin, les membres du Polynesian Kingdom, qui estiment qu’ils subissent une « ingérence illégitime dans leurs droits de propriété et diplomatiques, susceptible de donner lieu au versement d’indemnités en éparation du préjudice moral subi », se sont dit « déçus ». Comme l’a expliqué le directeur des Royal Atooi, Marchal Honu Pouira, les mrembres du royaume autoproclamé ne comptent pas quitter le marae Arahurahu : « Nous sommes en joie et en paix. Cette terre est la nôtre et la décision rendue aujourd’hui nous dénie encore une fois. C’est de l’outrage. S’ils envoient les forces de l’ordre, nous enverrons les forces du seigneur. Nous sommes des souverains et pas des souverainetés, même si nous respectons la République française. »

 

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 21 Août 2020 à 11:39 | Lu 3893 fois