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Le CHPF du Taaone devient ambassadeur du don d'organes


Selon les professionnels, ce label a pour but de faire rayonner la culture du don. ©DM
Selon les professionnels, ce label a pour but de faire rayonner la culture du don. ©DM
Tahiti, le 17 octobre 2025 - Le CHPF a été labellisé “hôpital ambassadeur du don d'organes” par la fédération française Greffes+, “une première dans la zone Pacifique” selon l’association Un don de vie. Mais concrètement cela signifie quoi ? 
 
Derrière cette labellisation, il n'y a pas seulement un titre, mais un véritable engagement collectif”, a déclaré Marie Andro, infirmière coordinatrice des prélèvements d'organes au CHPF. “En devenant hôpital ambassadeur, le CHPF s'engage à faire vivre et rayonner cette culture du don.”
 
Alexandre Philbois, trésorier de l'association Un don de vie, s'enthousiasme : “Nous sommes le premier hôpital ambassadeur de la zone Pacifique. L'année prochaine, nous aurons la première ville ambassadrice qui sera Punaauia.” À titre de comparaison, la métropole totalise 950 ambassadeurs entre villes, hôpitaux, pharmacies et collèges.
 
Pour Hani Teriipaia, directrice du CHPF, cette labellisation est “une fierté, mais surtout une responsabilité. Il faut une équipe avec des compétences très pointues pour pouvoir offrir la greffe rénale. C'est comme un bijou au sein de notre établissement.”
 
Le ministre de la Santé, Cédric Mercadal, a rappelé l'enjeu : “Environ 700 personnes vivent sous dialyse aujourd'hui. Une centaine attendent une greffe qui leur redonnera une vie normale.”
Valérie Wong, présidente de l'association Transhépate Tahiti et ses îles, qui a reçu une greffe il y a 17 ans, décrit cette labélisation simplement : “C’est magnifique. Parce qu'en plus, aujourd’hui, c’est la Journée mondiale du don d'organes en hommage aux donneurs. Je remercie mon donneur et tous les donneurs du monde.” Pour l'association Un don de vie, l'objectif reste de “dire aux familles d'en parler”, explique Alexandre Philbois. “Si on n'en parle pas, le jour où l'infirmière pose la question, on est dans un état qui ne permet pas la réflexion. De ce fait, en général, on reçoit des refus. Quand on ne sait pas, on dit non.” Le taux de refus familial en Polynésie atteint 71 %, contre 35 % en métropole, mais l'association reste confiante dans une évolution progressive des mentalités.

Depuis 2013, le CHPF a effectué : 
 
  • 177 transferts dont 139 issus de donneurs décédés et 38 de personnes vivantes. 
 
En 2024, les taux de refus atteignent 71 % contre 35 % en France. 

Rédigé par Darianna Myszka le Vendredi 17 Octobre 2025 à 13:55 | Lu 1362 fois