Tahiti Infos

Laetitia, Marquisienne, étudiante et engagée à la MCPF


Tahiti, le 24 mars 2021 – Originaire de Nuku Hiva aux Marquises où elle a passé son enfance, Laetitia Teikitohe est étudiante en dernière année de licence de droit à l'UPF. Le 18 février dernier, la jeune femme a signé un contrat de service civique de huit mois avec la Maison de Confiance et de Protection des Familles (MCPF) de la gendarmerie et intervient chaque semaine dans les écoles et collèges pour dialoguer et mener des actions de prévention sur les stupéfiants et les violences intrafamiliales.
 
Du haut de ses vingt ans, Laetitia Teikitohe ne perd pas son temps. Cette jeune marquisienne, aînée d'une famille de quatre enfants et fille d'un guide de randonnée et d'une mère au foyer, effectue actuellement sa troisième année de licence de droit à l'Université de Polynésie française (UPF). Le 18 février dernier, l'étudiante a été recrutée via le service civique par la nouvelle Maison de Confiance et de Protection des Familles (MCPF) de la gendarmerie située à Papeete, et a signé un contrat de 30 heures hebdomadaires pour une durée de huit mois. Depuis, elle intervient dans les établissements scolaires de Tahiti et Moorea où elle est chargée de missions de prévention dans les domaines des stupéfiants et des violences intrafamiliales.
 
Après une enfance passée à Nuku Hiva, Laetitia Teikitohe a rejoint Tahiti où elle a passé un baccalauréat ES au lycée de Papara et s'est finalement orientée vers des études de droit : "Il a fallu que je vienne à Tahiti pour continuer mes études. Initialement, j'avais postulé pour une formation d'infirmière. Puis je me suis informée sur les métiers que je pouvais pratiquer en Polynésie et je me suis rendue compte que les études de droit permettaient de plus grands débouchés dans le domaine de l'emploi. C'était une filière plus généraliste."

Opportunité

Arrivée en troisième année de licence, l'étudiante s'est dit qu'il fallait allier "la théorie à la pratique" et s'est donc mise à chercher un stage ou un emploi qui lui permettrait de coller à la réalité : "Après la licence, nous, les étudiants, craignons souvent de ne pas trouver de travail et certains de nos professeurs nous ont conseillé de trouver des stages ou des emplois de vacances pour pouvoir aller sur le terrain et allier la théorie à la pratique. J'ai vu l'annonce de la gendarmerie pour la MCPF sur les réseaux sociaux qui recherchait un jeune s'étant engagé via le service civique." Après avoir réfléchi "à deux fois" en raison de son emploi du temps déjà chargé à l'université, Laetitia a finalement "franchi le pas" : “J'ai vu que cette proposition était étroitement liée à ce que j'étudie en droit et j'y ai vu une opportunité d'ouvrir mon esprit et de découvrir un autre monde. De plus, avoir un emploi rémunéré lorsque l'on est étudiant, cela aide beaucoup car nous n'avons pas toujours de gros moyens."
 
Il y a un peu plus d'un mois, la jeune femme a donc signé un contrat de huit mois avec la MCPF. Elle consacre désormais trente heures par semaine à effectuer des missions de prévention auprès des élèves des établissements scolaires de Moorea et Tahiti. “Avec d'autres gendarmes de la MCPF, nous nous rendons dans les écoles et collèges. Aux élèves de cinquième, nous parlons plutôt des substances psychoactives comme le paka. A l'inverse, nous faisons davantage de la prévention sur les violences lorsque nous intervenons dans les classes de CM1 ou CM2. Même si ce sont des enfants, ils ont du répondant et se posent beaucoup de questions."

Mise en confiance

Au fur et à mesure des interventions, Laetitia a pris "confiance" en elle et a appris à connaître son public : "C'est l'échange avec le public auquel je suis confronté qui m'intéresse. Les enfants et adolescents nous donnent leurs avis et ne sont pas toujours d'accord, nous avons peu de temps pour les mettre en confiance et les faire dialoguer ! Certains se confient aussi sur des choses plus personnelles et cela est enrichissant. Cette expérience m'aide aussi à m'exprimer en public, à attirer l'attention de ce dernier et à me sentir plus à l'aise."
 
Cette double casquette d'étudiante et de chargée de la prévention pour la MCPF nécessite une organisation qui impose de jongler entre ses différentes activités. Mais la jeune femme, qui compte entreprendre un master de droit public au terme de sa licence, s'est récemment découvert une vocation : "Le soir, je travaille sur mes cours, les TD à faire ou les fiches à rendre. Cumulé avec les missions de la MCPF, cela peut être parfois fatiguant mais c'est épanouissant. Depuis le début de mes études, je souhaite être juriste. Mais depuis que j'ai commencé à la MCPF, je me suis rendu compte que le fait de travailler avec des enfants et de pouvoir se refléter dans leurs expériences m'intéressait beaucoup. La protection des enfants est une chose, au regard de ma propre enfance notamment, qui me tient vraiment à cœur."
 
Notons que la jeune femme fait d'ailleurs partie des premières recrues du “plan 10 000 jeunes” par lequel le ministère de l'intérieur s'est récemment mobilisé pour offrir plus de 10 000 stages et contrats d'apprentissage à des jeunes collégiens, lycéens, apprentis ou étudiants.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 24 Mars 2021 à 16:57 | Lu 3751 fois