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La valse des syndicats


Tahiti, le 16 juillet 2025 - Les responsables des syndicats de la fonction publique d’État se sont succédé ce mercredi après-midi au haut-commissariat. Ils ont tous eu des rendez-vous avec les conseillers du ministre Manuel Valls. L’occasion pour chacun d’entre eux de revenir sur l’attribution du centre d'intérêts matériels et moraux ou encore sur la cotisation volontaire au régime de retraite additionnelle qui remplace l’indemnité temporaire de retraite.
 
Ce mercredi après-midi n’a pas été de tout repos pour les conseillers du ministre Manuel Valls. Ils ont reçu tour à tour les syndicalistes de la fonction publique d’État, venus nombreux pour exposer leurs doléances.
 
L'Unsa a abordé plusieurs sujets avec la conseillère de Manuel Valls, Marine Gales-Mélo, dont “le plus gros, la cotisation volontaire au régime de retraite additionnelle” appelée à remplacer l'indemnité temporaire de retraite (ITR), explique le secrétaire général de l'Unsa, Thierry Barrère. “Nous avons demandé que la garantie des 4 000 euros soit ouverte au personnel en détachement ou en disponibilité.” Et ce n'est pas tout puisque le syndicat a également demandé que le “verrou de leur présence” au Fenua au 1er janvier 2024 soit retiré “pour permettre aux agents en stage ou autre d'accéder aux 4 000 euros”.

L'Unsa a également abordé le sujet du centre d'intérêts matériels et moraux (CIMM). “Dans l'éducation, on a de plus en plus de filières qui sont saturées et il faut qu'on fasse attention à la délivrance du CIMM”, assure le patron de l'Unsa. Il rappelle qu'en 2021, le syndicat avait demandé que “les critères soient majorés par rapport aux critères matériels et on espère que cela va être pris en compte”.

Eddy Teagai, de l’Unsa pénitentiaire, dénonce quant à lui “le manque d'harmonisation dans les pratiques interministérielles puisque ce qui se fait actuellement à la justice ne se fait pas à l'éducation, en tout cas pas de la même manière”. Le syndicaliste dénonce également “les règles changeantes dès qu'il y a un nouveau haut-commissaire”. Il assure que contrairement à ce qui se faisait avant, “aujourd'hui, on demande que le fonctionnaire qui souhaiterait faire reconnaître son CIMM ait été au préalable affecté en Polynésie. Comment fait-on pour nos collègues polynésiens qui n'ont jamais été affectés en Polynésie ? Ils ne pourront donc jamais faire reconnaitre leur CIMM.”

Krisia Sanquer, elle, est intervenue au niveau des congés maladie ordinaires des enseignants du privé. Elle pointe du doigt le “statut assez flou des agents contractuels de l'enseignement car nous sommes envoyés de gauche à droite entre le code de l'éducation et le code du travail polynésien”.

Le faible taux de promotion relatif aux psychologues de l'éducation nationale, aux conseillers principaux d'éducation et aux personnels administratifs a également été abordé. Le patron de l'Unsa a “l'impression qu'on n'est pas vraiment entendu, notamment sur le CIMM”. Il pense même qu'il faut adopter “la méthode Coué : il faut dire, redire et redire, puis un jour, ça sortira peut-être”. Il rappelle que pour l'indemnité temporaire de retraite (ITR), l'attente a été longue de quinze ans. “On a été hyper patient, on a pris des cheveux blancs et au final, on a eu quelque chose mais pas forcément ce qu'on attendait”.

En attente d'un arbitrage pour les problèmes à Tatutu

Pour les syndicalistes de FO pénitentiaire, le retour des originaires a été le principal sujet abordé. Le représentant de FO Justice Nuutania, Matahi Shigedomi, affirme que leur représentant régional Karl Manutahi “a fait des pieds et des mains pour permettre à deux conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation de revenir après leur stagérisation et de les affecter sur des postes à pourvoir à Tahiti et à Raiatea”.

Le syndicaliste précise d'ailleurs que l'une des deux personnes a déjà assuré ce poste en tant que contractuelle et de plus, “elle connaît la population, les personnes qui sont sous suivi et surtout cela permet d’alléger les personnes en poste qui ont plus de 140 dossiers”.

Le problème de changement d'établissement sans passer par le national a également été abordé. “On est déjà sur place mais on est mis en concurrence avec les métropolitains alors qu'on veut juste changer d'établissement pour se rapprocher de notre résidence”, insiste Matahi Shigedomi.

Les relations entre les fonctionnaires et la direction notamment de Tatutu ne se sont guère améliorées même si ces derniers “essaient d'apurer les problèmes par rapport au rythme de travail, aux relations par rapport au personnel. Et malheureusement, nous sommes toujours en conflit”, regrette FO pénitentiaire qui est d'ailleurs toujours en attente d'un arbitrage du directeur pénitentiaire de l'outre-mer. Matahi Shigedomi regrette qu’“aucun compromis durable” n'ait été trouvé.

Le syndicaliste précise qu'il n'y a que le politique qui peut débloquer les problèmes et faire avancer les doléances. “Nous avons la chance d'avoir un haut-commissaire attentif à nos demandes, mais il n'a pas forcément les possibilités d'action”, regrette-t-il.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 16 Juillet 2025 à 21:40 | Lu 2634 fois