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La vaccination repart


Tahiti, le 5 décembre 2022 – Le vaccinodrome de la présidence a été pris d’assaut mercredi et plusieurs raisons expliquent cette “forte affluence”. Beaucoup sont venus pour leur dose de rappel et quelques-uns pour leurs premières doses de vaccination. Au total, 720 personnes ont reçu un vaccin dans la journée.
 
L’arrivée du variant Omicron, l’obligation vaccinale, la mise à jour des vaccins pour prétendre au pass vaccinal. Les raisons qui poussent la population à se rendre au vaccinodrome sont variées. La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel était présente : "Il y a une forte affluence, il y a eu beaucoup de demandes et parmi elles, beaucoup de jeunes également. Les gens nous affirment que c’est un acte volontaire”. La présidence a donc rouvert son vaccinodrome sur trois jours afin de répondre à une “forte demande de vaccination”. Le vaccinodrome sera ouvert samedi de 8h à 16h et dimanche matin de 8h à 12h. Au total, 57 primo injections de Pfizer ont été effectuées mercredi à la présidence et 651 personnes ont reçu leur dose de rappel, dont 420 troisième dose. 12 personnes ont reçu une dose de Janssen. Au total, 720 vaccins ont été inoculés dans la journée.

Daniel Ponia et Jacques Raynal, respectivement responsable de la vaccination chargé de la plateforme covid et ministre de la Santé, se réjouissent du grand nombre de personnes venant se faire vacciner. Daniel Ponia se dit “très satisfait après avoir constaté une fréquentation importante des vaccinodromes depuis le début de la semaine”. Le ministre de la Santé relativise cependant : “On ne peut jamais atteindre les 100% dans les actions de santé, en raison des personnes qui ont des contre-indications, ceux qui ont été malades. La protection vaccinale s’opère lorsque le nombre suffisant de personnes vaccinées est atteint, empêchant ainsi le virus de circuler. On peut espérer atteindre 80% à 85% et c’est déjà bien”.
 

Les motifs de vaccination
 
La plupart des vaccinés sont venus pour les formalités. Le ministre de la santé Jacques Raynal explique : “Il y a des obligations qui sont faites pour la santé. Maintenant les gens veulent rentrer dans le cadre de ces obligations”. Ainsi, même si certains primo-vaccinés ont répondu présent, nombreux étaient ceux qui souhaitaient effectuer leur dose de rappel pour compléter leur schéma vaccinal et être à jour. L’autre principal motif est le maintien ou l’obtention d’un QR code valide, pour ne plus avoir à effectuer des tests en permanence. Un navigant de transports aériens justifie son choix : “Faire des tests 24 heures avant chaque vol, ce n’est pas évident”.

Deux échéances ont aussi vivement motivé la population à se rendre sur les lieux de vaccination. Rappelons que le 15 janvier, “la dose de rappel du vaccin sera intégrée au pass sanitaire pour toutes les personnes de plus de 18 ans éligibles à ce rappel. Le pass sera désactivé en cas de non mise à jour”. De plus, à partir du 23 janvier, “les sanctions pour non-vaccination dans le cadre de l’obligation vaccinale seront mises en application, après un mois de délai pour se mettre en conformité”.
Par ailleurs, la population prend conscience également de l’importance de la vaccination étant donné que la crise sanitaire prend toujours plus d’ampleur. Daniel Ponia constate que les Polynésiens, surtout les non-vaccinés, ont changé d’avis sur la vaccination après avoir perdu un membre de leur famille infecté par le covid. Ainsi, “notre but est atteint car les gens ont compris qu’il faut se protéger et protéger les autres”. Pourtant, la population paraît moins inquiète quant au variant Omicron par rapport au Delta, car il représente “plus de contaminés mais moins de cas aggravés”. Cependant, le ministre de la Santé prévient : “Ce n’est pas parce qu’il y a moins de formes graves que ce n’est pas dangereux”.
 

Délivrance du carnet de vaccination
Délivrance du carnet de vaccination
Passage du pass sanitaire au pass vaccinal
 
Selon les professionnels de santé, le pass sanitaire n’est pas assez fiable comparé au pass vaccinal. La présentation de tests négatifs n’est pas convaincante comparée à un schéma vaccinal complet. Daniel Ponia explique l’intérêt du vaccin : “Il y a deux types d’immunité. L’immunité acquise par le vaccin se définit par la reconnaissance du virus et va engendrer la fabrication d’anticorps spécifiques. L’immunité naturelle se manifeste après avoir contracté la maladie. La production d’anticorps naturels a donc été activée. L’intérêt du vaccin est que l’immunité acquise va renforcer le système et donc l’immunité naturelle”. Des études de perfectionnement sont en cours pour définir “le taux d’anticorps dans le sang suite à la contraction du virus”. Daniel Ponia met également l’accent sur la difficulté de diagnostic du virus sur les patients étant donné qu’il présente les mêmes symptômes que la grippe. “La grippe sévit et manifeste un point commun avec le covid, c’est qu’ils atteignent les poumons. Ce sont tous les deux des maladies pulmonaires. Cela porte confusion au diagnostic.” Il est d'ailleurs également possible de se faire vacciner contre la grippe au vaccinodrome de la présidence, 19 personnes en ont profité mercredi.

Les procédures pour obtenir son pass sanitaire sont consultables sur le site du haut-commissariat. Un bureau dédié à l’accompagnement pour le pass sanitaire et le pass vaccinal est prévu au vaccinodrome de la présidence dans les jours à venir.
 

Rédigé par Meleana Che Fat le Mercredi 5 Janvier 2022 à 19:11 | Lu 1432 fois