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La tuberculose en Polynésie française


La tuberculose en Polynésie française
La tuberculose dans le monde

La tuberculose est une infection due au bacille Mycobactérium tuberculosis ou bacille de Koch. Cette maladie contagieuse se transmet de personne à personne par l’intermédiaire de micro-goutelettes diffusées lors de la toux . Elle peut affecter n’importe quel tissu du corps mais se retrouve souvent dans les poumons.
Dans le monde, la tuberculose reste une des premières causes de morbidité et mortalité, avec une incidence globale estimée par l’OMS de 140/100 000 habitants (hab.) et 1,8 millions de décès en 2009.

La tuberculose en Polynésie française

La tuberculose est encore présente sur l’ensemble du territoire de ¨Polynésie française, malgré sa décroissance continue depuis la moitié du siècle dernier. En 1998 la réorganisation du programme de lutte contre la tuberculose a permis, dans une premier temps, de stabiliser (année 2000) l’incidence annuelle de la tuberculose entre 21 et 27 cas pour 100 000 hab. puis de réduire par la suite cette incidence à moins de 20 cas pour 100 000 hab.
En 2010, le nombre de cas annuels a continué à décroître, avec 41 cas soit une incidence de 15,2/100 000. A titre de comparaison, cette incidence était de 8,1/100 000 en France et 15,8/100 000 en Ile-de-France en 2009. Elle était de 25,7/100 000 en Nouvelle-Calédonie en 2009.

Depuis les années 2000, les cas se concentrent essentiellement à Tahiti et aux Iles-Sous-Le-Vent. En 2010, 38 cas résidaient à Tahiti, et seulement 1 à Moorea, 1 à Raiatea et 1 dans les Tuamotu. La répartition des cas de ces deux dernières années à Tahiti montre un regroupement dans les zones d’habitation à forte promiscuité.

La surveillance de la tuberculose est basée sur les déclarations volontaires des médecins des secteurs public et privé. Elle est complétée par une recherche active des cas réalisée dans les services hospitaliers susceptibles d'accueillir des patients tuberculeux.

Les enquêtes de dépistage autour des cas sont réalisés par les services de la Direction de la santé (veille sanitaire, dispensaires, hygiène scolaire, ..), en collaboration avec les services hospitaliers et la médecine du travail. Il faut savoir qu’une enquête de dépistage est déclenchée systématiquement autour de tout cas de tuberculose, selon un protocole déterminé. En fonction de la contagiosité du cas et des risques individuels, le dépistage recherchera des cas de tuberculose maladie ou des infections débutantes dans l’entourage. Un traitement préventif est systématiquement envisagé pour les infections contractées par des enfants de moins de 15 ans.

En 2010, 26 patients ont été hospitalisés pour leur prise en charge initiale, en majorité (22 patients) au Centre Hospitalier de Pf. La prise en charge a été ambulatoire pour les autres cas, en consultation au CHPf, en clinique en dispensaire.

Le suivi du traitement est essentiellement réalisé par :
- les consultations de pneumologie et de pédiatrie du CHPf
- la consultation spécialisée en maladies infectieuses (CCSMIT de la Direction de la santé)

Le traitement qui doit être pris quotidiennement et de façon rigoureuse pendant 6 mois est supervisé par un membre de la famille, par une infirmière à domicile ou par les équipes des dispensaires.

Le programme 2011 de lutte contre la tuberculose en Pf

Le programme, rénové en 1998, est basé sur la supervision directe du traitement et sur les enquêtes de dépistage. Ila déjà démontré son efficacité. En effet, le taux de succès de traitement, de 91 % en 2009, dépasse maintenant la moyenne de la région Pacifique et même l’objectif de l’OMS. Il faut également noter que l’apparition de souches multi-résistantes a pour l’instant été évitée. Par ailleurs, la réalisation des enquêtes a permis le dépistage efficace des cas secondaires, avec 12 tuberculoses dépistées dans l’entourage des cas, en 2009 et 2010.

Cependant, le taux de récidives, de 10 % en moyenne, reste élevé, ainsi que le nombre de décès en cours de traitement. Ces indicateurs peuvent refléter un retard de la prise en charge et un suivi du traitement encore insuffisant. Mais la fréquence des ré-infestations intra-familiales ou communautaires explique aussi ce taux de récidive.

La proportion de cas survenant chez les enfants et jeunes adultes ayant été en contact avec des cas de tuberculose a augmenté récemment, Cela témoigne d’une prise en charge insuffisante des sujets contact lors des enquête de dépistage.

C’est pourquoi le programme de lutte contre la tuberculose va bénéficier en 2011 de la nouvelle édition du guide pratique pour l’organisation du dépistage et de la prise en charge des cas.

Ce guide met l’accent sur l’accès au diagnostic et au traitement précoce, l’optimisation et le suivi des traitements, le dépistage autour des cas et les traitements préventifs. Il insiste sur les aspects opérationnels de terrain. Les traitements préventifs deviendront systématiques pour les infections chez les personnes à risque : enfants de moins de 15 ans et surtout de moins de 5 ans, personnes immunodéprimées, insuffisants rénaux, patients sous traitements immunodépresseurs, ..

Les enquêtes de dépistage autour des cas de tuberculose respiratoires devront être encore plus rigoureuses, avec l’utilisation plus systématique de la radiographie pulmonaire, et le recours dans certains cas à des nouveaux tests sanguins. Le suivi des sujets contact non traités devra être poursuivi pendant 2 ans, avec des contrôles radiographiques si nécessaire.

La vaccination universelle par le BCG, très peu efficace chez l’adulte, a été abrogée en Pf en 2010. Elle reste cependant obligatoire jusqu’à l’âge de 3 mois et doit être fortement recommandée jusqu’à l’âge de 15 ans.

Rédigé par communiqué Ministère de la santé le Mardi 29 Mars 2011 à 14:14 | Lu 1442 fois