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La troupe Hura Mai inspirée par l’arc-en-ciel


PAPEETE, le 4 juillet 2019 - Taputea, te hono a papa, c’est le thème que la troupe de danse Hura Mai, menée par Apetahi Duchemin, présentera sur la scène de To’atā, ce soir. Une histoire qui met en avant les bienfaits de Taputea, l’ancien nom de l’arc-en-ciel, selon l’auteure et chef de la troupe. Pour elle, Taputea représente l’alliance entre le féminin, le masculin, le divin et le terrestre.

Apetahi Duchemin est une danseuse confirmée. Elle a participé à plusieurs éditions du Heiva i Tahiti au sein du groupe O Tahiti E notamment. L’an dernier, c’est avec la troupe Tahiti Hura qu’elle a complété son palmarès en remportant le premier prix dans la catégorie Hura Ava Tau (amateur).

Si sa troupe Hura Mai a vu le jour en 2014, c’est la première fois par contre qu’elle participe au Heiva i Tahiti.

Apetahi s’est donc entourée de 130 éléments (danseurs, musiciens, choristes), et qui dit Heiva, dit thème à proposer. Femme douce et passionnée, Apetahi a décidé de parler de l’arc-en-ciel, vecteur de bienfaits dans ce monde. Dans son histoire, ce bienfaiteur porte le nom de Taputea.

"C’est vrai que, quelques fois au Heiva, il faut connaitre la culture polynésienne, il faut connaitre l’histoire, il faut connaitre les légendes pour comprendre le spectacle. Moi, je voulais un spectacle qui parle à tout le monde", explique la chef de groupe.

L’auteure relate ainsi une rencontre qui provoquera l’apparition de Taputea, "celle de Teraiterai, le jeune enfant, et de Moemoeā, la jeune fille." Ces deux personnages seront au centre de l’histoire (lire encadré ci-dessous).

"L’arc-en-ciel, c’est énormément de choses. C’est l’alliance entre le féminin, le masculin ; entre le divin, le terrestre", poursuit Apetahi.

Dans son spectacle, Hura Mai présentera quatre tableaux. "On va commencer avec le végétal frais, du vert, avec un groupe qui portera des tons jaunes, pour représenter le soleil, et un autre groupe avec des tons rouges, avec des 'ōpuhi, pour représenter la pluie. Dans le deuxième tableau, ce sera du végétal sec : plutôt dans les tons noirs, blancs, marron. Puis, dans le troisième tableau, ce sera du rouge 
et blanc, pour symboliser la découverte de l’amour. Et dans le dernier tableau, ce sera une dominance jaune, parce que dans le dernier tableau, on arrive à la sagesse. Le jaune, c’est la couleur de la sagesse. Donc, on arrive au moment du spectacle où nous sommes suffisamment matures, suffisamment prêts à apprendre de notre passé, de nos erreurs pour pouvoir transmettre et guider les générations à venir", précise la chef de groupe.

Taputea, te hono a papa, un spectacle à découvrir ce soir sur la scène de To’atā.
 

Le thème en résumé

Taputea, te hono a papa

"La trame naît d’une rencontre. Une rencontre qui provoque l’apparition de Taputea. Teraiterai, le jeune enfant et Moemoeā, la jeune fille sont à l’honneur. Une amitié se tisse entre les deux protagonistes. En grandissant, le jeune garçon se noie dans une fierté insurmontable et se détourne d’une des valeurs fondamentales qu’est le respect. Ils souhaitent sillonner avec dévouement cette destinée mais en vain. Plus tard, la jeune femme se résout à se retirer face aux actes malsains de Teraiterai. C’est alors qu’elle se remémore des paroles de sa défunte grand-mère, suscitant en elle le choix de regagner le chemin qui lui est sagement destiné à travers les éléments qui surgissent de chaque tâche auquel l’Univers conspire", indique le thème. "Pourtant, l’Univers décide de les réunir à nouveau. Moemoeā, à l’occasion, l’invite avec ferveur à baisser la garde et changer à savoir : mettre fin à toute cette calomnie et emprunter, ensemble, la même direction. C’est le devoir de Taputea. L’homme ne semble pas faiblir. Néanmoins, il reste attentif face aux propos de son amie qui s’avèrent bien ancrés dans un coin de sa tête. Un grand vide s’est installé en lui, notamment l’absence de cette amitié. Or sa fierté et son égoïsme le gagnent. Un jour, il rejoint le rivage et se retrouve pris dans ses pensées. Il prend le temps d’observer ce qui l’entoure et c’est le déclic !

Il renifle les effluves de la mer, le vent qui chevauche son corps et le bruissement des feuillages que le vent entraîne. Il voit des gens heureux autour de lui. C’est alors qu’il s’interroge : "Comment gagner le respect si je n’en éprouve pas moins à mon égard ni à celui d’autrui ?" Il se résout donc à lever le voile et témoigne sa reconnaissance éternelle devant les bienfaits de la vie, pour lui et son entourage. Une fois de plus, il retrouve Moemoeā. Là encore, l’arc-en-ciel se dessine. Toutes ces couleurs resurgissent bien plus que jamais dans ce firmament. Moemoeā comprend que son ami se résigne et accepte enfin leur destinée. Convaincus de marcher ensemble, ils ne forment plus qu’un en ce monde que peu prenne le temps d’écouter et d’observer."

 


le Jeudi 4 Juillet 2019 à 06:00 | Lu 588 fois