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La tombe de Robert Badinter à Bagneux dégradée par des tags injurieux


Thomas SAMSON / AFP
Thomas SAMSON / AFP
Bagneux, France | AFP | jeudi 09/10/2025 - La tombe de l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, qui doit entrer jeudi au Panthéon, a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux, a-t-on appris auprès de la mairie de cette ville des Hauts-de-Seine et de source policière.

Selon une source policière, les mots "Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République le (Robert Badinter, NDLR) sanctifient" ont été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l'ancien avocat, décédé en février 2024.

Un journaliste de l'AFP a constaté en milieu de journée que la tombe avait été nettoyée par les services de la ville de Paris.

Une dizaine de policiers étaient présents sur les lieux, mais se sont refusé à tout commentaire.

Une enquête, confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, a été ouverte du chef de profanation de sépulture, a indiqué le parquet de Nanterre dans un communiqué. Des faits punis d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende.

La dégradation de la tombe de l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France survient quelques heures avant son entrée au Panthéon jeudi soir, lors d'une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron.

"Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire", a aussitôt réagi le chef de l'Etat. "La République est toujours plus forte que la haine", a-t-il écrit dans un message publié sur X.

La maire communiste de Bagneux Marie-Hélène Amiable a condamné un "acte lâche".

"Les inscriptions retrouvées par la police mettent en accusation ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l'homosexualité", a accusé l'édile. "Elles sont indignes de cet ancien ministre et sénateur, porteur des avancées historiques qui ont permis d'abolir la peine de mort en France en 1981 et de dépénaliser l'homosexualité en 1982", a-t-elle dénoncé dans un communiqué. 

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a également condamné un "acte de lâcheté et d'indignité". "La Ville de Paris a adressé ce matin un signalement auprès du parquet afin que le ou les auteurs puissent être interpellés et condamnés", a-t-elle déclaré à la presse.

"On peut profaner une tombe, pas une conscience", a réagi sur X Juliette Méadel, ministre démissionnaire de la Ville et élue à Montrouge, commune voisine de Bagneux. "Robert Badinter est la conscience et le visage de la République et ça: personne ne nous l'enlèvera."

"C'est abject. Ces propos immondes démontrent malheureusement que rien n'est jamais acquis et que les combats qu’il a menés avec tant de courage et de détermination sont encore d’actualité. Nous sommes ses héritiers et nous ne laisserons jamais la haine gagner", s'est indigné sur le même réseau social le bâtonnier de Paris Pierre Hoffman.

Rédigé par RB le Jeudi 9 Octobre 2025 à 02:48 | Lu 342 fois