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La réplique de Galenon au président du COSR


Tahiti, le 27 juillet 2020 - Les explications de Dimitri Pitoeff, président du COSR, pour justifier les dysfonctionnements du conseil ont fait bondir le président du CA de la CPS. Voyant "une mise en cause du sérieux" de la caisse, Patrick Galenon s'est fendu d'une missive bien sentie à son attention.  
 
"Ça commence à devenir Kafkaien cette histoire !", s'impatiente Patrick Galenon à la lecture de notre édition du 22 juillet. Dans un article titré le "COSR tarde à rendre sa copie", Dimitri Pitoeff, président du COSR, dénonce un manque de moyen, l'arrêt couperet des réunions ou la difficulté à se procurer des données chiffrées pour justifier le retard de son rapport annuel public sur l'évolution du système de retraite. Des "excuses" qui ont fait bondir le président du CA de la CPS, y voyant "une mise en cause du sérieux" de l'institution.

Dans une missive, il lui répond. Les réunions suspendues depuis mars et le confinement ? "La dernière date du 6 juillet" note l'administrateur. "J'ai eu le regret, mêlé d'un certain déplaisir, de constater qu'étaient passées sous silence les réunions consacrées à accompagner les membres du COSR ".

Aux difficultés de se procurer des données chiffrées, comme l'assure le numéro un du COSR, il rétorque "les nombreux échanges de fichiers", le "soutien méthodologique reçu au cours des derniers mois, non seulement de la CPS, mais également de l'ISPF et de l'IEOM", reprochant au président du COSR sa "piètre considération," sur la "qualité" de leurs travaux. "On invite les instituts aux réunions pour l'aider justement, rappelle Patrick Galenon. Après il est membre du CA, président de la commission retraite à la CPS, et président du COSR, qu'est-ce qu'il veut de plus ?".

"On est inondé d'informations"

L'étanchéité entre la CPS et le COSR ? "C'est lui qui se l'impose" claque le responsable, soupçonnant plutôt le président du conseil de "ne pas savoir faire un rapport", ou de ne "plus savoir où donner de la tête", perturbé notamment par les divisions au sein d'un conseil devenu une "instance de négociation" plus qu'une "instance d'analyse" selon certains membres du COSR. "C'est sur l'approche qu'on n'est pas d'accord," abonde Lucie Tiffenat. Pour la secrétaire générale Otahi, les éléments chiffrés ne manquent pas. Au contraire. "On est inondé d'informations, le problème c'est qu'on ne sait pas par quel bout les prendre."

Tenu d'honorer la seconde deadline - repoussée au 1er septembre sur autorisation du ministre de la Santé - le COSR aurait enfin posé les bases d'un calendrier de travail. Preuve que les équipes commencent à s'entendre ? "Nous avons identifié trois rapporteurs sur huit, c'est un progrès" commente Lucie Tiffenat. Mais le COSR n'a pas vraiment le choix, fait remarquer Patrick Galenon : "S'il n'est pas capable de faire des préconisations dans ce rapport, c'est le pays qui va prendre la main". Or, pour beaucoup d'administrateurs, c'est déjà le cas. "Le pays a le dernier mot, glisse Patrick Bagur, vice-président du conseil d'administration. Il engage les dépenses, et c'est la CPS qui paye." Contacté par la rédaction, le président du COSR s'exprimera dans les prochains jours.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Lundi 27 Juillet 2020 à 22:12 | Lu 2616 fois