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La prison, « une sécurité physique et alimentaire »


PAPEETE, le 17 décembre 2018 - Un jeune sans domicile fixe de 29 ans a été présenté ce lundi en comparution immédiate. Le 14 décembre dernier, il avait volé un vélo appartenant à un commerçant du marché de Noël. Il avait également frappé l’ami de la victime qui tentait de l’arrêter. Pour ces faits, pour lesquels il était jugé en état de récidive légale, il a été condamné à six mois de prison ferme.

Le 14 décembre dernier, alors que les commerçants de Papeete décorent leurs vitrines, un individu s’empare d’un vélo appartenant à l’un d’entre eux. Rattrapé par un ami du propriétaire de ce vélo, l’auteur du larcin lui porte plusieurs coups.

Interpellé puis placé en garde à vue, il reconnaît les faits en indiquant toutefois qu’il pensait que le vélo n’appartenait à personne.

Pour ces faits relativement simples, le jeune homme, un sans abri de 29 ans, a été présenté ce lundi en comparution immédiate.


« Parcours chaotique »

A la barre, ce sans-abri hébergé et soutenu par le père Christophe, réitère sa version en indiquant qu’il n’y avait « personne autour du vélo » et qu’il pensait donc que ce dernier avait été abandonné. Selon le rapport du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) lu par le tribunal ce lundi, le jeune homme, qui a eu un « parcours chaotique », n’est pas opposé à une incarcération car cela lui permettrait de bénéficier d’une « sécurité physique et alimentaire », lui qui dit avoir « souvent faim » dans la rue. Son casier judiciaire présente six condamnations pour vols, vol avec violence et usage de stupéfiants.

Pour le procureur de la République, qui requiert cinq mois de prison ferme, le prévenu a fait preuve d’une certaine « mauvaise foi » : « il parle d’un objet abandonné alors que l’un de ses amis l’avait enjoint de ne pas commettre ce méfait. De plus, ses antécédents sont extrêmement inquiétants ».

« Il est facile de dire que ce jeune homme n’a pas d’avenir et que l’on ne peut rien faire pour lui, mais ce ne sont pas cinq mois passés à Nuutania qui changeront quelque chose », affirme l’avocate de la défense lors de sa plaidoirie. « La détention n’est pas la solution car il ne faut pas le couper de la société » affirme-t-elle avant de rappeler que son client vit dans la rue depuis plusieurs années, «livré à lui-même ».

Après en avoir délibéré, les magistrats condamnent finalement l’homme à six mois de prison ferme.



Rédigé par Garance Colbert le Lundi 17 Décembre 2018 à 16:16 | Lu 1844 fois