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La perle de Tahiti : un luxe plus rare et plus cher


Lors d'une vente de perles aux enchères à Tahiti en juillet 2013.
Lors d'une vente de perles aux enchères à Tahiti en juillet 2013.
PAPEETE, le 19 janvier 2015. Si la perle noire de Tahiti est un produit qui symbolise le raffinement dans le monde entier, elle est avant tout pour la Polynésie française son meilleur atout de sa balance commerciale. Après cinq années difficiles, la perle gagne à nouveau des points. En 2013, ses recettes à l'export ont même progressé de 10%.
Après une mauvaise passe durant près de dix ans, la volonté des professionnels de la perle de Tahiti était de redonner une image de noblesse à ce produit phare de notre territoire. Il a fallu travailler ferme, parfois naviguer à vue, mais la perle de Tahiti tire désormais –un peu- son épingle du jeu et gagne de nouveau le lustre du luxe et de la rareté. La preuve : la dernière étude sur la perle (Points forts) publiée, ce lundi, par l'Institut de la statistique de la Polynésie française indique que "après cinq années consécutives de baisse, les recettes des produits perliers à l’export progressent de 10 % en 2013 ; leur part dans le total des exportations locales remonte à 66% contre 60 % en 2012. Les volumes correspondants diminuent pour la troisième année consécutive, permettant au prix moyen de la perle de repasser au-dessus des 1 000 Fcfp, niveau le plus haut depuis 2008". 1 017 Fcfp, très précisément c’est le prix moyen d'une perle en 2013, le prix moyen du gramme de perle est passé à 570 Fcfp en 2013 (contre 490 Fcfp en 2012).
Cette évolution s’inscrit dans le sens d’une amélioration de la qualité du produit. Pour ne pas galvauder le produit, les producteurs ont dû faire des efforts et lutter contre l'inondation des marchés par des perles dont la valeur mercantile était contestable.

Les Tuamotu, plus gros producteur

En 2013, la production de perles de culture brute est réalisée en Polynésie française sur 25 îles et atolls. Le nombre de concessions maritimes concernées, accordées par le Pays (517 en 2013) est en hausse) pour la première fois depuis 2008. Seul l’archipel des Tuamotu est concerné par la cinquantaine de nouvelles concessions ouvertes sur le territoire maritime polynésien, principalement dans les atolls d’Apataki, Raroia et Takume. La surface totale exploitée diminue pour la troisième année consécutive (7 690 ha, - 4 %) se situant nettement en dessous de la limite de 10 000 ha fixée par le gouvernement depuis 2010.D'après les données du recensement général de 2012, 1 300 personnes déclarent travailler dans la perliculture, et 240 en tant que perliculteur exploitant. Ils sont situés à 70 % dans les Tuamotu-Gambier.

Depuis le dispositif d'encadrement de la production mis en place fin avril 2010 par les autorités locales, l’action publique porte essentiellement sur le développement des petites exploitations. Ces installations doivent, en outre, tenir compte de la concentration des fermes et sont soumises à des contraintes sur le nombre de lignes de collectage et sur la surface d’exploitation. Un plafonnement portant sur les surfaces totales susceptibles d’être accordées dans certaines îles a été fixé, afin de préserver l’équilibre des ressources.

La perle s'exporte en Asie

Depuis août 2010, les ventes aux enchères internationales (trois par an désormais) ont repris à Tahiti. Elles ont été favorables au prix moyen de la perle qui progresse depuis le troisième trimestre 2013. D’autres ventes aux enchères internationales ont régulièrement lieu à Kobe au Japon, ainsi qu’à Hong Kong. Délaissé au cours des dernières années au profit de Hong Kong, le marché japonais est redevenu en 2013, le premier acheteur de perles de Tahiti depuis 2012.Les États-Unis et la France demeurent respectivement les troisième et quatrième acheteurs, dont les ventes sont en hausse par rapport à 2012 (+ 3 % et + 27 %).

En 2013, les exportations de produits perliers ont rapporté 7,8 milliards de Fcfp à la Polynésie française (+ 10 %), soit la première hausse depuis 2007. Les recettes demeurent néanmoins encore à un niveau faible, pour représenter 66 % des exportations de produits locaux (contre plus de 90 % il y a 20 ans). Depuis 2011, les volumes de perles exportés diminuent mais à un rythme de moins en moins rapide. En 2013, 13,5 tonnes de perles brutes ont été exportées (- 4 %). Deux pays constituent l’essentiel du marché : le Japon importe 50 % du volume global et Hong Kong 46 %.


Pour lire l'étude au complet de l'ISPF sur la perle en 2013, CLIQUER ICI

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 19 Janvier 2015 à 10:47 | Lu 3779 fois