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La maladie d'Alzheimer mise en lumière


L'association Polynésie Alzheimer, présidée par Yolande Chevouline, organise la journée mondiale de la lutte contre la maladie d'Alzheimer au fenua
L'association Polynésie Alzheimer, présidée par Yolande Chevouline, organise la journée mondiale de la lutte contre la maladie d'Alzheimer au fenua

Tahiti, le 14 septembre 2022 – L’association Polynésie Alzheimer organise une matinée de sensibilisation et de prévention au sujet de cette maladie neurodégénérative, samedi prochain au lycée Don Bosco de Pirae. L'objectif : informer la population au sujet d’une affection courante et encore trop mal prise en charge. 

 

La maladie d’Alzheimer est une affection neurodégénérative, caractérisée en grande partie par des pertes de mémoire répétitives et des troubles du comportement. Une maladie qui frappe essentiellement les personnes âgées, dont on ne sait que peu de choses sur les causes, pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif et qui transforme souvent les malades en fardeau pour leur famille. Pour sensibiliser et informer le public à cette maladie, l'association Polynésie Alzheimer organise sa matinée de sensibilisation et de prévention, à l’occasion de la journée mondiale dédiée, samedi prochain au lycée Don Bosco de Pirae de 8 heures à midi. Plusieurs intervenants, dont des professionnels de santé, s’exprimeront sur “la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, l'état des lieux à ce jour et les préconisations” à travers des conférences et des stands d'information. L’occasion de s’informer sur les réseaux et ressources d'assistance en Polynésie pour aider au mieux les familles concernées et pallier le manque d'information au sujet de cette maladie. La présidente de l'association Polynésie Alzheimer, Yolande Chevouline, envisage d’ailleurs de profiter de cette journée pour demander la mise en place d'un service de gériatrie au sein du centre hospitalier de Taaone. 

 

Des malades “mis au placard” 
 

En Polynésie, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer sont généralement prises en charge à domicile avec les propres moyens de leur famille. Cette situation, aggravée par une carence d'encadrement social et médical, est jugée peu propice à une amélioration de leur état de santé. Pour supporter au mieux les pertes de mémoire liée à cette maladie neurodégénérative, il est primordial pour la personne atteinte d'Alzheimer de maintenir des repères spatio-temporels, pour préserver sa stabilité émotionnelle. Absence de structures spécialisées ou choix personnels, les raisons de cette prise en charge à domicile sont variées. Beaucoup déplorent cependant une perception erronée de la gravité réelle de cette maladie et le manque d’encadrement spécialisé qui en résulte. Le vice-président de l’association Polynésie Alzheimer, Alain Dusart considère même que ces malades sont bien souvent “mis au placard”.
 

Tout reste à faire” et l’association insiste en conséquence sur l’urgence de la mise en place de dispositifs d’accompagnement et appelle à une implication plus forte du gouvernement, sur ce problème de santé publique. Comme l’explique Alain Dusart, plus de 19% de la population sera composée par des plus de 60 ans en 2030. Et ce, dans un contexte où Yolande Chevouline insiste pour souligner que la maladie d’Alzheimer ne concerne pas seulement les plus de 60 ans, mais qu’elle atteint progressivement les personnes entre quarante et cinquante ans : “Le taux d'apparition précoce de la maladie augmente peu à peu”. Finalement, selon elle, personne n’est épargné puisque même les facteurs démographiques sont peu fiables.
 

En 2018, la Caisse de prévoyance sociale avait estimé à près de 500 le nombre de personnes atteintes d'Alzheimer en Polynésie. Mais selon Sabine Lazarevitch, infirmière coordinatrice à l'Établissement d'hébergement Les Oréades pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), “même pas un tiers des malades ne sont diagnostiquées” au sein des structures d'accueil. Pour elle, malgré la manifestation de signes caractéristiques de cette maladie, “beaucoup de personnes demeurent non étiquetés Alzheimer”.
 


Les actions entreprises par l'Ehpad Les Oréades
 

Au sein de cet Ehpad composé d'au moins 35 résidents, les infirmiers ont pour objectif de ralentir l'aggravation de ce que l’on considère comme les sept étapes de la maladie d'Alzheimer. Pour ce faire, des activités, essentiellement axées sur l'exécution des petites tâches quotidiennes et sur la stimulation de la mémoire, sont mises en place. Ainsi, les malades peuvent retrouver certaines capacités cognitives. L’établissement tiendra également un stand d'information lors de la journée dédiée à la lutte contre la maladie d'Alzheimer.
 


Infos pratiques

Les signes qui doivent alerter sont principalement : des pertes de mémoire fréquentes –notamment des oublis d'oublis– ou hallucinations ; des pertes d'autonomie et d'orientation ; des problèmes d'élocution ; des modifications de l'humeur ; et des baisses de la capacité d'attention.
 

En cas de doute ou de volonté d'effectuer un diagnostic, il est d'abord conseillé de consulter son médecin traitant. Par ailleurs, il est aussi possible de se rendre au centre de la mémoire du centre hospitalier de Polynésie française pour une évaluation.
 


Rédigé par Meleana CHE FAT le Mercredi 21 Septembre 2022 à 18:34 | Lu 983 fois