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La machine à trier les perles : une escroquerie ?


La machine à trier les perles : une escroquerie ?
PAPEETE, mercredi 21 août 2013. Il y a quelques années Temauri Foster, alors ministre de Polynésie française ayant en charge les ressources marines et donc la perliculture, avait annoncé avoir trouvé la perle rare pour révolutionner un des actes majeurs de la production de perles de Tahiti. L’objet de cette révolution : une machine à trier les perles, capable donc de répartir les perles dans différents bacs en fonction de leur taille. Rien à voir avec les machines à rayon X contrôlant la qualité des perles à l’exportation, vérifiant notamment l’épaisseur de la couche de nacre. Cette machine à trier des perles n’existait encore nulle part au monde et n’avait même pas encore été créée, mais le ministre des ressources marines de l’époque avait néanmoins fait affaire avec un artisan américain qui se disait capable de produire cette machine. La société Ritco s’était ainsi mise à l’ouvrage. Coût estimé de cette machine : 40 millions de Fcfp.

Au cours de l’année 2012, le Pays a ainsi fait deux règlements d’un montant total de 20 millions de Fcfp auprès de la société Ritco. 14 millions de Fcfp ont été versés en mai 2012 et 6 millions de Fcfp en octobre 2012. Pour faire avancer la modélisation de la machine, la moitié du prix a donc été payé par le Pays en acompte. Mais le nouveau gouvernement de Polynésie, arrivé aux affaires en mai dernier n’a «pas encore eu la garantie de recevoir une machine en état de fonctionnement» expliquait ce mercredi à l’issue du Conseil des ministres, le porte parole du gouvernement, Marcel Tuihani. Aussi, l’inspection générale de l’administration locale (IGA) a-t-elle été chargée d’une mission d’audit interne pour comprendre les moindres détails de cette affaire. Il est également prévu «des actions en contentieux pour rechercher les responsables de cet établissement et obtenir réparation».

Les recherches de responsabilité engagées par le nouveau gouvernement au sujet de cette machine à trier les perles pourraient ne pas se limiter au seul fournisseur qui n’a pas été en mesure de respecter le contrat passé avec le Pays, via son établissement public à savoir la Maison de la Perle. «Il est légitime de s’interroger au sujet de l’intérêt que les responsables politiques de l’époque avaient de se lancer dans cette aventure» précisait Marcel Tuihani. Affaire à suivre.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 21 Août 2013 à 15:21 | Lu 3478 fois