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La grève s’enlise à l’Intercontinental Moorea


TIAHURA (Moorea), 11 septembre 2019 - Après 15 jours d’une grève suivie par 80 % du personnel de l’hôtel Intercontinental Moorea, aucune sortie de crise ne se profile faute de négociation entre direction et syndicat.

A l’hôtel Intercontinental de Moorea, il n’y avait mercredi toujours aucun d’accord en vue pour mettre un terme à la grève initiée le jeudi 29 août, à l’appel de la confédération syndicale O Oe To Oe Rima. Depuis, lors aucune négociation n’a pu avoir lieu entre la direction du resort et les représentants du personnel.

Le principal point de désaccord est la demande de réintégration de quatre employés de cuisine mis à pied à titre conservatoire fin août dernier.

Ce point n’est tout simplement "pas négociable" pour Guillaume Epinette. "Nous restons dans une situation où des faits graves nous ont été reportés. Notre obligation est d’assurer la sécurité des employés sur le lieu de travail. Et il n’est pas question que nous ne prenions pas les mesures nécessaires que prévoit la loi et le code du travail", insiste le directeur régional du groupe hôtelier Intercontinental, pour qui aucune négociation ne pourra valablement avoir lieu sans le retrait pur et simple de cette demande de réintégration.

A la tête du mouvement de grève, pour le délégué syndical O Oe To Oe Rima, il est "hors de question" de renoncer à cette exigence. Tunia Terevaura affirme être convaincu de l’innocence des quatre personnes accusées.

La mise à pied à titre conservatoire qui vise les quatre employés au cœur du litige a été prise par la direction de l’hôtel de Moorea à la suite du signalement fait par une employée de cuisine. Elle dit avoir été victime d’un viol collectif, sur son lieu de travail. Les faits se seraient produits le 27 juillet en début de soirée. La plaignante met en cause ses collègues. De leur côté, ce pâtissier, ce cuisinier et ces deux commis de plonge clament leur innocence. Une plainte pour viol a été déposée à la gendarmerie de l'île. Une enquête est en cours.

"Ce mouvement peut durer 3 mois", menace Tunia Terevaura. "Tant que nous n’avons pas de réponse de la gendarmerie, nous ne bougerons pas d’un iota".
 
En attendant, le mouvement reste très suivi, mercredi après deux semaines. Le taux de participation est estimé par la direction de l’hôtel à 80 % au sein d’un effectif de 180 employés. Dans le même temps, l’établissement hôtelier de luxe doit gérer un taux d’occupation de l’ordre de "50 à 60 %" et de "sérieux problèmes d’organisation".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 11 Septembre 2019 à 16:56 | Lu 5474 fois