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La gérante d'une maison de retraite soutire 2 millions à un homme de 97 ans


Tahiti, le 15 mars 2022 – Le tribunal correctionnel a condamné mardi la gérante d'une maison de retraite de Punaauia à deux ans de prison dont six mois de sursis. En octobre 2017, cette femme déjà connue de la justice pour des escroqueries, avait soutiré deux millions de Fcfp à l'un de ses pensionnaires alors âgé de 97 ans.

 

Déjà condamnée pour une escroquerie en 2009 à un an de prison avec sursis, la gérante d'une maison de retraite de Punaauia a comparu devant le tribunal correctionnel, mardi, pour répondre d'un "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne vulnérable". En octobre 2017, cette femme avait accueilli un pensionnaire de 97 ans au sein de l'établissement qu'elle dirigeait. Elle lui avait fait ouvrir un nouveau compte en banque et lui avait fait signer des papiers afin que sa retraite mensuelle de 500 000 Fcfp soit désormais versée sur ce compte et non sur le compte courant du nonagénaire auquel ses enfants avaient accès. 

 

Retrait de 400 000 Fcfp, virements ordonnés sur son propre compte : en l'espace de deux mois, la gérante de la maison de retraite avait soutiré 2,4 millions de Fcfp à son pensionnaire auquel elle faisait signer des documents qu'elle avait au préalable rédigé.

 

"Elle lui a lavé le cerveau"

 

À la barre du tribunal mardi, la prévenue a vainement tenté d'expliquer que le pauvre homme, décédé trois mois après avoir intégré la maison de retraite, avait voulu lui faire des "dons" et qu'il s'était simplement montré "très généreux". Des affirmations contredites par l'avocat des enfants de la victime, Me Mourad Mikou, qui a évoqué une affaire qui fait "frissonner" en rappelant que le vieil homme était "grabataire" et "dépendant". "C'est une manipulation psychologique. Elle lui a lavé le cerveau et l'a éloigné de sa famille", a-t-il asséné face à une prévenue dans le déni. 

 

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l'intéressée à deux ans de prison dont six mois avec sursis assortis de l'exécution provisoire. Alors qu'elle gère encore une maison de retraite située à Taunoa, la prévenue a également écopé d'une interdiction d'exercer une activité en lien avec des personnes âgées pour une durée de cinq ans. 

 


Rédigé par Garance Colbert le Mardi 15 Mars 2022 à 18:40 | Lu 7344 fois