Tahiti Infos

La dette au plus bas en 2020


PAPEETE, 16 octobre 2019 – La collectivité prévoit d’emprunter 11 milliards de Fcfp en 2020 pour soutenir son programme d’investissements. Mais elle s'apprête surtout à atteindre un endettement qui touchera  plus bas depuis 2010, à 80,01 milliards de francs.

L’encours de la dette polynésienne devrait atteindre son niveau le bas de la décennie en 2020, à 80,01 milliards de Fcfp. Il devrait être en retrait annuel de 3,4 milliards par rapport à 2019. L’information est donnée dans le document préparatoire au débat d’orientation budgétaire (DOB) que Tahiti Infos s’est procuré et qui devrait occuper les représentants de l’assemblée pendant les semaines à venir, avant le vote du budget primitif 2020 prévu début décembre.

Ce recueil de plus de 300 pages expose les priorités et les évolutions de la situation financière de la collectivité et donne aux élus la possibilité de s’exprimer en connaissance de cause. Ainsi, pour ce qui concerne l'encours de la dette, la politique de désendettement progressif initiée depuis 2015 par le gouvernement demeure d’actualité, peut-on y lire, "en attendant le lancement des opérations de grande envergure", qui sont aujourd'hui en phase d'étude.

Pour l'instant, ce chantier a permis de réduire l’encours de dette de la Polynésie française de 14,2 milliards, en l’espace de 5 ans. Entre 2014 et 2019, l’encours de la dette de la collectivité est passé de 94,2 milliards de Fcfp à 83,4 milliards. La durée de vie résiduelle de la dette de la Polynésie française sera de 9 années et 2 mois en 2020. Elle était de 10,5 années en 2014. La durée de vie résiduelle de la dette mesure le temps restant avant son extinction totale. 

L’annuité de cette dette, c’est-à-dire son coût budgétaire, est de 11,8 milliards Fcfp en 2019, dont 3 milliards pour les intérêts et de 8,8 milliards pour le remboursement en capital. Cette annuité prévoit d’être à 12,2 milliards en 2020, dont 9 milliards de Fcfp de remboursement du capital.

Pour 2020, le niveau d’emprunt envisagé est de 11 milliards de francs, mais pourra être revu en cours d’année au vue du résultat de l’exercice en cours.

Par ailleurs, "et compte tenu des taux historiquement bas", souligne le document préparatoire au débat d’orientation budgétaire, "une étude est en cours afin d’évaluer l’opportunité pour le Pays de rembourser, par anticipation, certains prêts contractualisés à des taux élevés". Cette opération permettrait d’arriver à échéance sur des emprunts concédés à des taux 3 % alors que la Polynésie emprunte aujourd’hui autour de 1,6 %. Une mesure de "bonne gestion" pour Christian Montet. Car pour le professeur d’économie émérite à l’Université de Polynésie française ces taux d’intérêts historiquement bas peuvent également être mis à profit par la collectivité pour "gonfler les investissements et soutenir l’économie" à moindre coût.

A fin décembre 2019, sur les 12 bailleurs de fonds du Pays, les principaux sont l’Agence française de développement (27,7 %), la Société de Financement Local (21,2 %), la Caisse d’épargne d’Île-de-France (10,9 %), la Banque Socredo (9,3 %). Les emprunts obligataires de 6,8 milliards émis en juin 2014, représente 8,5 % de l’encours de la dette.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 16 Octobre 2019 à 16:42 | Lu 8431 fois