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La campagne de démoustication s’est achevée fin mars


PAPEETE, le 6 mai 2014. Sans tambour ni trompettes, la vaste campagne de démoustication prévue par les autorités pour enrayer les épidémies de zika et de dengue et pour prévenir l’arrivée du chikungunya sur le territoire s’est arrêtée, il y a déjà plusieurs semaines. Même à Tahiti, où la mobilisation était intense, toutes les communes n’ont pas pu être traitées entièrement. Ce devait être un plan de démoustication généralisé avec dégitage préalable dans les quartiers, puis pulvérisation d’insecticide dans toutes les communes de Tahiti et de Moorea en priorité. Pour «agir dans la durée» les autorités expliquaient alors que le même mode opératoire serait reproduit à l’identique, quelques semaines plus tard.

Mais finalement, cette lutte anti-vectorielle généralisée s’est heurtée à une inertie inattendue, avec le refus notamment des pulvérisations sur certaines communes comme Teva i Uta. Aussi après dix semaines de travail sur le terrain, la mobilisation anti-moustiques s’est achevée fin mars, sans avoir réussi à achever de traiter tout ce qui devait l’être. A fortiori le deuxième passage de dégitage et de pulvérisation, qui semblait essentiel à l’origine, n’a pas eu lieu. Premier écueil de cette campagne : au lieu de commencer dès la fin du mois de décembre 2013, cette démoustication n’avait commencé que mi janvier, le temps que le personnel se forme. A cette date, le pic de l’épidémie de zika était passé. Dans certaines communes, les opérations de dégitage qui devaient mobiliser du personnel municipal pour apprendre les bons gestes aux habitants n’ont jamais eu lieu : c’est le cas notamment à Paea, où la désinsectisation n’a donc eu lieu que sur un seul secteur. A Faa’a, où la commune avait dans un premier temps refusé les pulvérisations, seuls deux ou trois secteurs ont été finalement traités. A Punaauia, dans le quartier de la résidence Taina, les pulvérisations d’insecticide ont eu lieu sans dégitage préalable.

Sans doute que l’objectif initial annoncé mi décembre, de traiter toutes les zones fortement urbanisées de Tahiti était-il trop ambitieux ? Quoi qu’il en soit, les autorités du Pays et de l’Etat qui insistaient fortement au début de ces opérations sur la nécessité d’éradiquer efficacement les moustiques pour faire face à l’épidémie de zika et de dengue, mais aussi en prévention de l’arrivée du chikungunya sur le territoire, paraissent en échec avec cette démoustication inachevée. Car la réussite de l’opération résidait justement dans la généralisation du traitement -doublé qui plus est-, ce qui est loin d’être le cas.

Certes l’épidémie de zika est à présent terminée, mais la dengue persiste et les hospitalisations ont été justement en hausse en mars 2014 quand les opérations de démoustication se sont arrêtées. Les services du Pays procèdent actuellement au retour d’expérience sur cette opération (dont le coût est au moins de 40 millions de Fcfp) qui laisse un sentiment d’inachevé à opposer à la rigueur affichée en début de programmation.



Dengue : 135 cas confirmés en avril

L’épidémie de zika a été déclarée terminée en Polynésie française, mi avril, après avoir officiellement atteint, en cinq mois, près de 9 000 personnes mais probablement cinq fois plus de personnes. La dengue persiste en revanche et les cas confirmés progressent : 127 en février, 125 en mars et 135 cas en avril dernier. On estime entre 15 200 et 31 400 le nombre de patients ayant consultés pour des cas suspects de dengue depuis le début de l'épidémie en février 2013.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 6 Mai 2014 à 15:28 | Lu 980 fois