Tahiti, le 10 mars 2025 - Les 15 et 16 mars se dérouleront les championnats de France de bras de fer sportif à Rouen. Six représentants du Fenua partiront jeudi pour défendre nos couleurs. Tous issus de la team Luiia Power Lifting, ils se sont entraînés durement pour aller chercher un maximum de médailles. L’occasion pour une discipline peu connue d’être mise en lumière.
Le bras de fer sportif est en train de se faire une place dans le monde de la force. Intégré à la fédération tahitienne de force, haltérophilie, musculation et disciplines associées, cette discipline est en plein essor en Polynésie et dans le monde. “En Polynésie, beaucoup pratiquent, mais ne savent pas que c’est une discipline sportive et pensent que ce n’est qu’un jeu. Il y a beaucoup de clubs qui se montent et nous, avec la fédération, on essaie de la promouvoir et surtout de faire comprendre que c’est un sport agréé, qui est, depuis cette année, reconnu comme sport de haut niveau. Certains clubs vont dans les écoles pour faire découvrir la discipline et montrer aux jeunes tout l’intérêt de la pratiquer en étant licenciés. On organise des compétitions toute l’année. On a trois tournois et un championnat de Polynésie. C’est grâce à ça que nous sélectionnons nos représentants pour le championnat de France”, explique le président de la commission de bras de fer sportif, Stéphane Serre.
Un sport qui prend de l’ampleur au niveau international puisque la WAF (World Armwrestling Federation) regroupe plus de 82 fédérations nationales, dont la fédération française de force, qui organise pendant trois jours les championnats de France les 15 et 16 mars à Rouen. “C’est la première fois que les championnats seront répartis sur deux jours car il y a de plus en plus de candidats. Nous serons représentés par six athlètes qui viennent du club de la Team Luiia et un qui sera déjà sur place, car il vit en France.” Une belle délégation qui a de fortes chances de ramener des médailles. Sous la houlette de l’entraîneur Ratia Eriatara, la Team Luiia a financé pratiquement tout son voyage, avec l’aide de la fédération polynésienne, pour permettre à ses athlètes de montrer leur qualité et de ramener des titres. “Ça fait un an qu’on se prépare. On a décidé, au nom du club, d’aller représenter le pays. On aurait besoin d’un peu plus d’aide, même si la fédération nous a bien soutenu pour ce déplacement. C’est un sport qui est en plein développement en Polynésie et qui permet un accès facile à sa pratique. Avec l’autre club de Tahiti, le Tahiti Armwrestling, on va dans les écoles et les collèges pour faire des initiations, et on sent que les jeunes s’y intéressent de plus en plus. Ils se retrouvent dans ce sport et on a de plus en plus de sollicitations de jeunes qui veulent venir au club”, explique le coach Ratia, très investi dans ce sport et son développement. Une génération qui s’amusait au bras de fer dans les cours d’école et qui a eu l’envie de le pratiquer en compétition. C’est le cas de Terai Avaeoru, le plus jeune de la team. À 16 ans, c’est la première fois qu’il participera aux championnats de France. “J’ai commencé le bras de fer sportif il y a sept mois. On en faisait entre copains et ça me plaisait de mesurer ma force. Quand j’ai su qu’il existait des clubs et des compétitions, je me suis tout de suite inscrit. Je suis content de partir vivre cette aventure avec les copains de l’équipe et on va tout donner pour ramener des médailles au pays.”
Après un an d’absence sur cette compétition, nos ‘aito tenteront de renouveler la très belle performance de Teua Tauraatea, qui fut champion de France en 2021 et 2022. “Malheureusement, Teua ne pourra pas participer cette année. Mais on a beaucoup travaillé et ils ont tous leur chance dans la compétition. On a insisté sur des détails du bras de fer sportif qui vont être importants, comme le top-départ, car la majorité des Français sont forts sur cette partie-là. Les garçons ont fait beaucoup de sacrifices pour être prêts”, analyse le coach.
Un investissement important qui est nécessaire pour un sport qui demande un travail spécifique du bras. “Le bras de fer sportif demande beaucoup d’entraînement du bras, d’avoir une connexion avec les dorsaux. Les poignets, les doigts comptent beaucoup. Donc on a travaillé musculairement toutes ces parties, mais aussi la réactivité sur le lancement du bras de fer.” Une préparation minutieuse pour un sport qui demande beaucoup d’application et de force. Des qualités que nos Polynésiens ont en eux et qu’ils comptent bien montrer durant ces championnats de France.