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La Sipac favorise les petits agriculteurs locaux


Deux fois par semaine, Vaiora livre plusieurs kilos de légumes à SIPAC
Deux fois par semaine, Vaiora livre plusieurs kilos de légumes à SIPAC
MAHINA, le 26/01/2016 - Depuis près de deux ans, ce grossiste a mis en place une filière en fruits et légumes, destinée à la production et à la consommation locales et qui met en valeur les petits producteurs du fenua. Des produits achetés par la Sipac et revendus chez ses nombreux clients.

Avec un nouveau directeur à la tête de la Sipac, depuis plus de deux ans, la filière de fruits et légumes a de nouveaux objectifs, à commencer par favoriser les petits producteurs locaux. "Nous les aidons à trouver des réseaux de revente parce que je pense que les gros producteurs ont déjà leur réseau", souligne le directeur de la Sipac.

Ce grossiste fournit chaque jour plusieurs clients, tels que les restaurants, les collectivités, l'hôtellerie ou encore les snacks, des clients exigeants sur la qualité des marchandises. "Nous recherchons de la qualité et nous favorisons surtout le local, cela reste quand même une priorité", prévient le directeurt et de rajouter : "Depuis deux ans, ça marche très bien, nous on paie cash ces producteurs locaux." La trésorerie d'achats par mois pour ces achats locaux est estimée en moyenne à 10 millions de francs. "Aujourd'hui, notre chiffre d'affaires fruits et légumes, c'est entre 20 et 30 %, que du local".

Cette filière a vu le jour en 2013, quand la société exportait alors la plupart de ses fruits et légumes. Le nouveau directeur a voulu rebondir et changer la donne : "On ne peut pas concevoir des fruits et légumes en ne faisant que de l'importation, ça n'a pas de sens, surtout dans un pays comme la Polynésie."

Depuis l'instauration de la nouvelle ligne directrice, ce ne sont pas moins de 30 petits producteurs qui sous-traitent avec le grossiste. Un appel est d'ailleurs lancé aux autres petits producteurs qui souhaiteraient écouler leurs produits régulièrement. "Toujours dans un cadre de qualité, on ne va pas acheter n'importe quoi juste pour leur faire plaisir, nous ce qu'on veut c'est acheter des produits qui sont contrôlés par notre service de qualité à l'achat." Un cahier des charges est d'ailleurs sur le point d'être écrit afin de mieux accompagner les petits producteurs, "cela permet d'élever un peu le niveau, de les obliger à avoir une certaine exigence sur la qualité de la production mais aussi une sécurité".

Cependant, le directeur insiste sur l'importance d'une production bien organisée, "c'est-à-dire qu'il faut produire ce qui se vend. Il ne faut pas surproduire ou sous produire". Concernant l'ouverture de Kai Hotu Rau, le commerçant espère que la ligne de conduite sera respectée : "L'origine du Kai Hotu Rau est une stratégie de politique agricole qui est d'aider les petits producteurs. Donner l'opportunité pour ces petits producteurs de trouver un point de chute où on peut redonner sa marchandise. L'idée est excellente. Maintenant, la mise en pratique est une autre étape. Le retour de Kai Hotu Rau, oui, à condition qu'elle soit dans sa vraie mission. Maintenant, je me pose la question de savoir si elle entrera vraiment dans sa mission quand on sait qu'elle va être gérée par de gros producteurs."

 

Vaiora, Chauffeur-livreur à Yuan Exploitation de Mataiea

"La tomate est en rupture de stock"


"Je suis dans le métier depuis cinq ans et je me charge de fournir le secteur de Papeno'o. Nous avons de la salade, des tomates, du pota et des concombres. Pour la Sipac, je livre plusieurs kilos de légumes, deux fois par semaine. En ce moment, je ne livre que de la salade puisque la tomate est en
rupture de stock, suite au mauvais temps.
"

Teahi Iorss (en tricot blanc) et son frère Matahi sont dans l'agriculture depuis leur plus tendre enfance
Teahi Iorss (en tricot blanc) et son frère Matahi sont dans l'agriculture depuis leur plus tendre enfance
Teahi Iorss, producteur de concombres, courgettes, pota

"Je peux fournir une tonne par semaine rien que pour Sipac"


"Cela va faire plus de 15 ans que je suis dans le secteur. J'ai repris l'exploitation familiale sur Afaahiti. Nous avons 9 à 10 hectares de plantations. Depuis que nous sous-traitons avec la Sipac, nous arrivons à écouler nos produits et c'est notre priorité. En ce moment, je travaille beaucoup le concombre, je peux fournir une tonne par semaine rien que pour la Sipac. Nous leur revendons à 200 voire 250 francs le kilo, tout dépend de la saison. Je fournis les grandes surfaces, les grossistes, on essaye de satisfaire un peu tout le monde. La pénurie, c'est quand il y a les intempéries, comme il y a deux à trois semaines, on a fait face à de grosses pluies, du coup, on a moins produit."

Matahi Iorss, producteur d'oranges

"Aujourd'hui, je n'ai même pas 1 000 orangers"


"C'est sûr que cette revente nous aide beaucoup, mais ce qui est alarmant dans mon milieu, c'est le champignon qui a été utilisé par le Pays pour éradiquer le miconia. Ce champignon a causé beaucoup de dégâts sur ma plantation. Aujourd'hui, je n'ai même pas 1 000 orangers. Mon petit frère, qui cultivait des mandariniers, était à 2 000 plants et aujourd'hui, il les a tous supprimés. Je dis que le gouvernement a toujours fait des bêtises et ça, depuis longtemps, sans consulter les producteurs locaux."

Le directeur de la Sipac : "Nous recherchons de la qualité et nous favorisons surtout le local, ça reste quand même une priorité. Depuis deux ans, ça marche très bien, nous on paye cash ces producteurs locaux. La trésorerie d'achats par mois pour ces achats locaux est estimée en moyenne à 10 millions de Fcfp, aujourd'hui, notre chiffre d'affaires fruits et légumes, c'est entre 20 et 30 % que du local".

Choux, concombres, carottes ou encore pastèques, les producteurs locaux sont ravis de ce partenariat. Après la livraison, chacun va récupérer son chèque au service comptabilité
Choux, concombres, carottes ou encore pastèques, les producteurs locaux sont ravis de ce partenariat. Après la livraison, chacun va récupérer son chèque au service comptabilité

le Mardi 26 Janvier 2016 à 17:01 | Lu 2126 fois