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La CPS envisage un second emprunt


TAHITI, le 5 novembre 2020 - Le conseil d’administration du régime général des salariés de la Caisse de prévoyance sociale est convoqué ce matin encore pour étudier le budget du RGS. Mis à mal par la crise Covid cette année, ce fonds d’assurance sociale pourrait nécessiter un second emprunt en 2021.   

Les membres du conseil d'administration se sont réunis hier matin pour étudier le budget de la branche du régime général des salariés (RGS). Un exercice des plus compliqués pour les administrateurs surtout en cette période de crise sanitaire. Difficile de joindre les deux bouts. En 2020, depuis le début de la crise Covid, on recense plus de 3 000 emplois détruits. C’est autant de sources de revenu en moins pour la caisse du RGS, alimentée par les cotisations sociales. 

Une situation qui cause l’inquiétude des administrateurs au sujet de l'avenir financier du RGS : "Tout cela va générer des problèmes de cotisations" assure le représentant de la CSIP Marcel Tuihani qui dénonce la différence de traitement fait par l'Etat avec le chômage partiel qui a permis en métropole d'atténuer la crise, "mais pour les Français qui sont loin, ce dispositif n'a pas été étendu et nous ne bénéficions pas des mêmes mesures de soutien à l'économie que dans l’Hexagone". Le représentant de la confédération A tia i mua, Dimitri Pitoëff,  assure que le budget du RGS de cette année est "un peu compliqué puisque la crise est passée par là. Il va y avoir beaucoup de cotisations en moins et pour équilibrer les comptes cela va être difficile". A moins d'augmenter les cotisations. Mais cela devrait se faire dans des proportions "inacceptables" selon lui. 

De son côté, un des représentant des organisations professionnelles d'employeurs, Luc Tapeta, considère que la pandémie actuelle "fait que les choses sont rendues un peu plus compliquées que d'habitude (...). Avec l'épidémie du Covid on a une baisse des recettes des cotisations donc toute la difficulté c'est de trouver l'équilibre". 

Un second emprunt " incontournable"

Pour Dimitri Pitoeff et Luc Tapeta, pour pallier ces problèmes financiers il n'y a pas d'autres solutions que de contracter un second emprunt. Le premier de 9,5 milliards de Fcfp a permis de renforcer la trésorerie et d’échapper à un risque de cessation des paiements. Mais les réserves de trésorerie de la Caisse sont toujours dans une situation précaire. "On va être contraint de trouver des solutions provisoires qui passeront par un emprunt en 2021 pour équilibrer les comptes", estime Luc Tapeta pour qui "l'emprunt est incontournable. Il faut se projeter dans l'avenir et puis faire en sorte qu'on puisse trouver les financements du remboursement de l'emprunt". Parallèlement, une réforme du système de protection sociale généralisée (PSG) est nécessaire. 
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 5 Novembre 2020 à 18:05 | Lu 910 fois