Tahiti Infos

La Banque de Tahiti change de directeur et d’actionnaire


PAPEETE, le 18 juin 2019 – Après dix ans passés à la tête de la Banque de Tahiti, Patrice Tepelian va laisser sa place de directeur général à Frédéric Panigot. Une passation qui coïncide avec le changement d’actionnariat de la banque locale, désormais détenue à 97% par la Caisse d’Epargne d’île de France.
 
La Banque de Tahiti connaît aujourd’hui une double transition des plus importantes. Après dix ans passés à la direction générale de la banque locale, et six à la tête du comité local de la Fédération des banques françaises, Patrice Tepelian va prendre sa retraite le 30 juin prochain. Depuis le début du mois, il organise la transition avec son successeur, Frédéric Panigot, auparavant directeur adjoint à la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes.
 
« J’ai informé le groupe fin 2017 que je souhaitais faire valoir mes droits à la retraite dès que j’aurai atteint l’âge de 60 ans », explique Patrice Tepelian. Mais à l’époque, les dirigeants de la holding BPCE International, filiale du groupe BPCE et actionnaire majoritaire de la Banque de Tahiti, avaient demandé au directeur d’attendre le projet de cession de la banque en interne au groupe.
 
C’est en effet la deuxième grande transition qui vient de se jouer à la Banque de Tahiti. Le 11 juin dernier, la banque locale est officiellement devenue la propriété à 97% de la Caisse d’Epargne d’île de France. La plus importante des Caisses d’Epargne.
 
A l’origine de ce changement d’actionnariat, le groupe BPCE a décidé fin 2017 de céder ses participations en Afrique et dans l’Océan Indien. La Holding BPCE International, qui détenait ces actifs, n’ayant plus d’utilité, il a été nécessaire de trouver un « adossement  le plus efficace possible » pour les deux banques de plein exercice encore gérées par la holding : la Banque de Tahiti et la Banque de Nouvelle Calédonie. « C’est la Caisse d’Epargne d’île de France qui a été retenue », explique Patrice Tepelian.

"L'idée de m'inscrire dans la durée"

A compter du 1er juillet prochain, Frédéric Panigot sera donc officiellement le nouveau directeur de la Banque de Tahiti. Âgé de 54 ans, le dirigeant originaire de l’Aveyron a rejoint le groupe des Banques Populaires en 2000 après dix ans passés en région parisienne au CIC. « Mon parcours m’a toujours amené à avoir en charge le secteur des entreprises qui me connaît bien », explique-t-il.
 
Passé par les Banques Populaires de Bourgogne et Franche-Comté, Frédéric Panigot a été nommé directeur adjoint à Lyon en 2012 pour se voir confier aujourd’hui pour la première fois un mandat de directeur général d’une banque de plein exercice. Un mandat de trois ans, dont le renouvellement a déjà été discuté. Frédéric Panigot ne cachant pas avoir « l’idée de m’inscrire dans la durée ».
 
Rappelons que la Banque de Tahiti représente plus de 6 milliards de Fcfp de produit net bancaire et plus de 35% des parts de marché sur les crédits en Polynésie française.

Frédéric Panigot, nouveau directeur général : "Je ne suis pas de passage"

« Il y a plusieurs raisons qui m’ont poussé à candidater pour ce poste. Premièrement, la Banque de Tahiti a une bonne réputation comme banque de plein exercice. Elle a une belle image dans le groupe, parce qu’elle a su obtenir de bons résultats reconnus. La deuxième raison, c’est l’adossement à la Caisse d’Epargne d’île de France qui est la plus importante des Caisses d’Epargne. On a aujourd’hui un actionnaire majoritaire qui est, comme nous, un banquier. (…) Le projet, aujourd’hui, est un projet de développement et de continuité pour l’ensemble des acteurs économiques. La troisième raison c’est, pour moi, la possibilité de devenir dirigeant d’une banque de plein exercice, qui a vocation à le rester avec l’idée de m’inscrire dans la durée. Je ne suis pas de passage. »

Patrice Tepelian, directeur général sur le départ : "La Banque de Tahiti va ressortir renforcée"

Après dix ans en Polynésie, comment percevez-vous l’évolution de l’économie locale ?

« L’embellie que nous connaissons aujourd’hui est liée à l’évolution très favorable de l’économie du territoire. Depuis fin 2015 et début 2016, la stabilité politique, composante essentielle d’une évolution économique, a permis que les projets des entrepreneurs privés ressortent des cartons. L’évolution favorable du tourisme, qui est l’un des moteurs de l’économie polynésienne, a permis de générer à nouveau des emplois. C’est à dire qu’il n’y a plus de destructions d’emplois. Ceci permet de faire revivre des activités périphériques comme l’excursion, la restauration, etc… Et tout ça a des retombées favorables sur la consommation des ménages, qui est le premier moteur de l’économie polynésienne. De notre côté, on le constate avec une forte progression des stocks de crédits et des crédits à l’habitation notamment. »
 
Dans quel état d’esprit quittez vous ce poste de directeur de la Banque de Tahiti ?

« J’ai passé dix ans dans ce pays. Je suis arrivé le 2 janvier 2009. J’ai beaucoup appris au  contact de la culture et des cultures polynésiennes, ainsi qu’au contact de mes collaborateurs. Et j’ai l’impression d’être devenu meilleur au contact de ces cultures. Je suis très heureux d’assurer cette transition avec Frédéric Panigot dans ces conditions. Au delà d’être un grand professionnel, j’ai cru déceler en lui la capacité d’humilité qui me semble absolument nécessaire pour comprendre ce pays, s’y adapter et réussir avec la Banque de Tahiti. La banque va ressortir renforcée de ces évolutions, encore plus ambitieuse, combattive et avec plus de moyens. »

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 20 Juin 2019 à 08:37 | Lu 2690 fois