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La BPCO, une maladie sévère des poumons


La BPCO, une maladie sévère des poumons
PAPEETE, le 20 novembre 2018. L'association Repmar, avec la participation de l'association Apair et Isis Polynésie, organise ce mercredi 21 novembre dans les jardins de la mairie de Papeete une journée d'information et de dépistage des maladies pulmonaires.

Dans les jardins de la mairie de Papeete, vous pourrez tester ce mercredi votre souffle. La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) fait 17 000 morts par an par asphyxie dans le monde. Cette maladie respiratoire détruit les bronches et les poumons. Elle rend donc la respiration de plus en plus difficile et conduit au handicap respiratoire.

Les fumeurs qui continuent de fumer après 65 ans ont un risque sur deux de développer une BPCO. Mais les victimes de tabagisme passif ne sont pas à l'abri non plus.

Une toux persistante, récurrente, grasse, avec des crachats, sont les premiers signes de l'irritation des bronches qui va conduire, ensuite, à une obstruction. Puis, un essoufflement s'installe, tout d'abord lors d'efforts physiques importants, puis lors d'efforts limités, et enfin même au repos. Mais il est possible d'y remédier. Le sevrage tabagique est indispensable. Il limite l'évolution de la maladie et allonge l'espérance de vie. Il doit s'accompagner d'une pratique sportive et d'un suivi médical.

Ce samedi 24, une marche au parc Vairai (ancien Maeva Beach) afin de sensibiliser la population sera aussi organisée. Le rendez-vous est donné à 9 heures. Ce sera l'occasion mercredi et samedi de faire le point avec des professionnels de la santé.

Une maladie encore méconnue

La BPCO, une maladie sévère des poumons
"L’enquête Baromètre Santé 2017, réalisée par téléphone, a inclus un échantillon de 6.347 personnes âgées de 18 à 75 ans et interrogées sur la BPCO au moyen de deux questions : « Avez vous déjà entendu parler d’une maladie appelée BPCO ou bronchopneumopathie chronique obstructive ? si oui, quelle est selon vous la principale cause de cette maladie ? » Les personnes ayant déjà entendu parler de la BPCO et ayant cité spontanément le tabac comme étant son principal facteur de risque étaient considérées comme connaissant la maladie", relève l'agence nationale de santé publique dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

"Alors qu’il s’agit d’une pathologie qui touche environ 10% des adultes d’âge moyen et qui est grave (environ 120.000 hospitalisations annuelles pour exacerbation), seul un cinquième (22,1%) des sujets déclaraient en avoir entendu parler. Parmi eux, près des trois quarts (73,4%) pensaient en connaître la principale cause, 32,3% citant le tabac (soit 7,1% du total de l’échantillon), 19,3% la pollution de l’air et 13,6% les infections respiratoires. Les autres causes invoquées étaient disparates (mauvais temps, manque d’activité physique, allergie, origine génétique, etc.). La probabilité de connaître la BPCO était plus élevée chez les femmes, les personnes de catégorie socioprofessionnelle supérieure ou intermédiaire et chez les fumeurs. Elle augmentait avec l’âge et le niveau de diplôme.

Les auteurs rappellent que d’autres enquêtes ont montré que les termes de bronchite chronique et d’emphysème sont beaucoup mieux connus. Ils ne sont cependant pas équivalents à celui de BPCO, qui indique une obstruction bronchique permanente, associée à des symptômes respiratoires chroniques et diagnostiquée par mesure de la fonction respiratoire. La bronchite chronique, qui peut être la première manifestation d’une BPCO, a une définition purement clinique (toux et expectorations chroniques). Son absence n’exclut pas la présence d’une BPCO. Quant à l’emphysème, il peut exister sans BPCO et la BPCO sans emphysème.

Les auteurs rappellent également que le sous-diagnostic de BPCO est très élevé, supérieur à 70% des malades, et que le diagnostic est souvent très tardif, porté à un stade avancé de la maladie. En effet les premiers symptômes sont souvent banalisés par les fumeurs comme par les médecins. De plus, l’évolution étant lente, les patients adaptent progressivement leurs activités sans prendre conscience de leur maladie.

Une des mesures essentielles de prévention est la réalisation d’une spirométrie chez les personnes symptomatiques (bronchite chronique ou dyspnée) ayant une exposition cumulée au tabac d’au moins 10 paquets-années. L’Assurance maladie réalise actuellement une expérimentation avec des médecins généralistes basée sur une mesure de la fonction respiratoire faite par eux. La spirométrie est en effet délicate à réaliser, la place des généralistes étant de ce fait débattue (réalisation ou orientation vers un pneumologue ?)."

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 20 Novembre 2018 à 09:48 | Lu 1006 fois