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L'hôpital condamné à indemniser la victime d'une erreur de diagnostic


PAPEETE, 9 mai 2019 - Le Centre hospitalier est condamné pour faute à verser 86,4 millions de francs d’indemnités et 13,5 millions de rente annuelle à un patient victime d’une pathologie cardiaque mal diagnostiquée.
 
 La justice a en outre condamné mardi l’hôpital public à rembourser 25 millions de dépenses de santé engagées par la Caisse de prévoyance sociale dans ce dossier en plus du versement d’une rente annuelle de 0,8 million Fcfp jusqu’en 2027.
 
La victime, ancien médecin urgentiste, est aujourd’hui gravement handicapée en raison de lésions neurologiques causées par un infarctus qui avait failli lui coûter la vie, en juillet 2015. Quelques jours avant, en proie à de vives douleurs au niveau de la poitrine, il avait pourtant consulté un spécialiste du service cardiologie du CHPF. Et malgré un examen clinique, une échographie et l’analyse de ces observations par deux cardiologues de l’hôpital, personne n’avait su déceler l’importante sténose artérielle dont souffrait ce patient. 

Au contraire, les résultats des examens réalisés ayant été considérés comme rassurants, le malade était parti en vacances en métropole le 27 juillet 2015. Cinq jours plus tard, lors d’une épreuve sportive, il avait été victime d'un arrêt cardio-respiratoire. Malgré le massage cardiaque pratiqué par un infirmier présent sur place et l’intervention rapide des secours, l’activité cardiaque de la victime n’avait repris qu’après 45 minutes au moins de low flow et 5 minutes de no flow.

Le patient avait été pris en charge du 2 au 12 août 2015 au service de réanimation du centre hospitalier de Bayonne, où une coronarographie avait révélé un rétrécissement de 90 % de l’artère interventriculaire proximale. Ce problème avait été traitée par la pose d’un stent actif.

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Le tribunal administratif a condamné mardi l’hôpital public pour faute, par manquement à son obligation de moyen. La grave affection dont souffrait ce malade aurait été décelée au moyen d’un examen complémentaire par coroscanner, a estimé l’expert judiciaire. Mais ce test médical n’avait pas été jugé urgent.
 
Le CHPF devra verser une indemnité de 86,4 millions de francs et une rente annuelle 13,5 millions, dont 8,3 millions temporairement jusqu’en 2027, en réparation de la grave invalidité dont souffre aujourd’hui la victime et en prévision des dépenses futures liées à celle-ci.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 9 Mai 2019 à 10:24 | Lu 5213 fois