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L’ex-chef de la police papoue écope de trois ans de prison


PORT-MORESBY, dimanche 12 juillet 2015 (Flash d’Océanie) – Geoffrey Vaki, ancien chef de la police nationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée et démis de ses fonctions il y a quelques semaines, a été condamné début juillet à une peine de trois années de prison, après avoir été reconnu coupable d’avoir empêché l’exécution d’un mandat d’amener visant l’actuel Premier ministre, Peter O’Neill.

Le mandat d’amener avait été auparavant obtenu à la suite d’une demande de la cellule anti-corruption de ce pays mélanésien, dans le cadre d’une opération « mains blanches » dont la version locale portait le nom de « Taskforce Sweep », rapporte le quotidien papou The National.
Cette cellule anticorruption venait juste de publier les résultats d’une enquête impliquant M. O’Neill dans une affaire de détournement de fonds publics et de trafic d’influence.

Les faits se sont déroulés courant 2014, sur fond de rivalités entre plusieurs figures prééminentes au plus hauts postes de la police nationale.
M. O’Neill avait alors répondu en limogeant le chef de la police de l’époque, Tom Kulunga, et en le replaçant par Geoffrey Vaki.
Ce dernier avait alors promptement annoncé qu’il ne donnerait pas suite au mandat d’amener.
La sentence de trois ans de prison comporte un volet travaux forcés.
Elle ne touche pas M. O’Neill, ce mandat restant non-exécutoire tant que la justice ne s’est pas prononcée sur une révision de cette enquête, à la demande des avocats du Premier ministre.

Geoffrey Vaki, qui dirigeait jusqu’ici la police nationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été relevé de ses fonctions de chef d ela police papoue mi-mai 2015, sur décision spéciale du conseil national de sécurité.
Il a été remplacé par celui que beaucoup considèrent comme son rival, Gary Baki.
Les deux hommes se disputent ce postent depuis plusieurs années, au gré d’épisodes parfois rocambolesques de tentatives d’arrestations en masse d’agents de police, parfois avec l’aide des forces armées.
Un ancien chef de la police, dans un passé récent, Tom Kulunga, nommé en 2011, avait lui aussi été relevé de ses fonctions après avoir lui aussi tenté de faire arrêter le Premier ministre Peter O’Neill, alors entendu dans une affaire de corruption.
Selon le nouveau chef des forces de l’ordre papoues, confrontées depuis de nombreuses années à des luttes intestines sur fond de criminalité rampante, l’un de premiers objectifs sera de « rétablir la confiance » du public dans sa police.
Peter O’Neill, pour sa part, a renchéri jeudi 7 mai 2015 en évoquant la nécessité pour son pays de disposer d’un outil efficace de maintien de l’ordre, en particulier à l’approche de la tenue, sur place, d’événements régionaux et internationaux comme les Jeux du Pacifique (juillet 2015) et, à moyen terme, de la phase finale de la coupe du monde FIFA féminines moins de 20 ans et en 2018 d’un sommet des dirigeants de l’APEC (association pour la coopération des pays de l’Asie-Pacifique).
La police papoue a par ailleurs été mise en cause à de nombreuses reprises dans des cas d’exécutions sommaires et de violences injustifiées sur des prévenus ou des coupables.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 13 Juillet 2015 à 06:14 | Lu 370 fois