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L'écrivain Jim Fergus se confie avant sa rencontre avec les lecteurs polynésiens


La force de Jim Fergus : une double culture, héritée d'une mère française et d'un père américain.
La force de Jim Fergus : une double culture, héritée d'une mère française et d'un père américain.
PAPEETE, le 1er août 2017 - Jim Fergus, l’auteur du best-seller "Mille femmes blanches", est l'invité exceptionnel de la librairie Archipels le samedi 5 août, de 9 heures à midi, pour une rencontre inédite, des échanges et des dédicaces. Patrick Chastel, l'écrivain "local", se chargera de l’interviewer. Entre un amoureux des grands espaces américains et un passionné des Marquises, l’échange promet d'être savoureux, avec en toile de fond la nature.


Qu'est-ce que vous avez prévu lors de la rencontre à la librairie Archipels ? Vous avez hâte d'échanger avec vos lecteurs polynésiens ?
"J'ai fait un grand nombre de rencontres littéraires en France au cours de ces dernières années, et j'ai toujours aimé parler avec les lecteurs et écouter leurs réflexions sur mon travail, qu'elles soient positives ou négatives. Mais je ne prévois jamais rien d'avance, je laisse les événements se dérouler naturellement. Bien que cette région présente une culture différente - mais en même temps c'est une société tribale à l'origine -, je suis particulièrement intéressé par la réaction des Polynésiens à mes livres, notamment au sujet des Amérindiens."

Vous êtes toujours plus connu en France qu'aux États-Unis ? Et ailleurs ?
"Oui, dans les milieux littéraires, je suis certainement beaucoup plus connu en France qu'aux États-Unis. Cependant, comme mon premier roman, "Mille femmes blanches", a maintenant été vendu à plus d'un million d'exemplaires en Amérique, je suis assez bien connu par un certain groupe de lecteurs. En tout cas, je préfère être connu par mes lecteurs que par l'établissement littéraire de New York. Ailleurs, je ne suis pas du tout connu. Mais bon, je m'en fiche, je suis un peu reclus et j'aime bien rester aussi anonyme que possible."

Après "Mille femmes blanches" et "La Vengeance des mères", quel sera le titre de votre troisième volume et surtout le thème ?
"Je ne divulgue jamais le titre d'un travail en cours. Je ne parle pas non plus de la préparation ni de la progression d'un livre, même à mes intimes. C'est trop personnel et pas encore prêt à être diffusé au public. Mes romans ont tendance à être terminés lorsqu'ils sont terminés, donc je ne peux même pas vous dire encore la date de sortie…"

"Je trouve certaines similitudes entre la danse et la musique des Polynésiens et celles des Amérindiens…"

Pour écrire "Mille femmes blanches", il a sillonné seul avec ses chiens le Middle West, sur les pistes des Cheyennes.
Pour écrire "Mille femmes blanches", il a sillonné seul avec ses chiens le Middle West, sur les pistes des Cheyennes.
Où puisez-vous votre inspiration ? La Polynésie pourrait-elle vous influencer dans votre écriture ?
"J'écris mes bouquins avec mon cœur, et c'est là où je trouve aussi mon inspiration. Je m'inspire également de la nature et des paysages. Ayant assisté récemment au Heiva i Tahiti, je trouve certaines similitudes entre la danse et la musique des Polynésiens et celles des Amérindiens… Alors oui, je pourrai bien être influencé par tout cela."

Quelles sont les attentes de votre séjour en Polynésie ?
"C'est la troisième fois que je viens à Tahiti. Quand je voyage, j'essaie de ne pas avoir d'attentes, surtout dans un pays et une culture que je connais si peu. C'est toujours un processus de découverte et j'essaie simplement d'être ouvert."

Quelles îles avez-vous visité et quelles sont vos impressions ?
"Jusqu'à présent, je ne connais que Tahiti et Moorea. Je les trouve très belles et les Polynésiens exceptionnellement amicaux et accueillants. Parce que j'ai vécu la plus grande partie de ma vie adulte dans des régions de l'Ouest américain plutôt isolées, voire perdues, je cherche toujours une certaine solitude et un sens d'espace qu'on peut encore trouver ici, dans les montagnes et sur la mer. J'attends avec impatience de voir aussi les atolls."

Quels sont vos prochains projets professionnels ?
"Je ne considère pas de projets professionnels futurs lorsque je travaille sur un roman. Cela exige ma pleine concentration."

Un mot pour vos lecteurs et fans ?
"Oui, j'ai toujours été extrêmement reconnaissant envers mes lecteurs. Sans eux, bien sûr, mes livres n'existeraient

Échanges et dédicaces à la librairie Archipels

Samedi 5 août, de 9 heures à midi
Librairie Archipels
68, rue des remparts, à Papeete
Contact : 40 42 47 30

Une fascination pour la culture amérindienne

L'écrivain à succès passe ses vacances au fenua.
L'écrivain à succès passe ses vacances au fenua.
D'une mère française et d'un père yankee, Jim Fergus est né à Chicago en 1950. Héritant ainsi d'une double culture, il est fasciné par les jolies femmes de l'Hexagone, et notamment les rebelles et les artistes, tout en étant envoûté par l’Amérique et ses immenses espaces. Dès l'enfance, il se passionne pour les us et coutumes du peuple cheyenne. Lorsque ses parents décèdent alors qu'il n'a que seize ans, il part vivre dans le Colorado où il poursuit ses études. Il vit ensuite en Floride où il est professeur de tennis avant de revenir dans le Colorado en 1980. Il s'installe alors dans la petite ville de Rand, qui compte seulement treize habitants, pour se consacrer exclusivement à l'écriture.
Chasseur, pêcheur, et cuisinier talentueux, il est également chroniqueur dans de nombreux journaux américains. Il publie par ailleurs en tant que journaliste des articles, essais ou interviews dans la presse magazine. Son premier livre, "A Hunter's Road" ("Espaces sauvages"), mémoire de voyage et de sport, paraît en 1992. Son premier roman, "One Thousand White Women" ("Mille femmes blanches"), l'histoire de femmes blanches livrées aux indiens par le gouvernement américain pour partager leur vie, est publié aux États-Unis en 1998. L'ouvrage obtient le "Prix 1999 de la Fiction" décerné par l’Association Mountains et Plains Booksellers, ainsi que le "Prix du premier roman".

Pour écrire ce livre à succès, il sillonne seul avec ses chiens le Middle West, pendant plusieurs mois, sur les pistes des Cheyennes. Puis "The Wild Girl" ("La Fille sauvage"), en 2005, raconte cette fois l'histoire d'une Apache enlevée à sa tribu en 1932. Il sort ensuite "Marie-Blanche" en 2011, l'histoire de sa propre famille à travers celles de sa mère et de sa grand-mère. En 2013, "The Memory of Love" ("Chrysis" - Souvenir de l'amour") est le récit authentique d'une jeune peintre, Gabrielle Jungbluth, dans le Montparnasse des années vingt. Il plonge, cette fois, dans l’histoire franco-américaine, sans doute à la recherche de sa propre légende.
En 2016, il publie enfin, après seize ans d'attente, "The Vengeance of Mothers" ("La Vengeance des mères"), la suite de "Mille femmes blanches", phénomène d'édition en France. Encensé en France, celui qui était un ami de longue date de Jim Harrison (décédé en mars 2016), est moins connu aux États-Unis. Cependant, grâce au bouche-à-oreille, son livre "Mille femmes blanches", par exemple, s'est écoulé là-bas à presque un million d'exemplaires toutes éditions confondues.

Rédigé par Dominique Schmitt le Mardi 1 Août 2017 à 16:50 | Lu 1363 fois