Paris, France | AFP | mercredi 28/10/2020 - Le reconfinement annoncé mercredi par le président de la République va aggraver la choc économique du Covid-19, mais si certains secteurs risquent leur survie, malgré de nouvelles aides publiques, d'autres sont mieux armés pour s'adapter au retour des restrictions.
L'impact du confinement sera-t-il aussi fort qu'au printemps?
En avril dernier, mois entièrement passé sous le régime du confinement, l'activité avait chuté de plus de 30% en France.
L'impact devrait être un peu moindre cette fois, les restrictions étant moins importantes, avec un télétravail généralisé autant que possible mais une activité qui se poursuivra, notamment dans les services publics, les usines, les exploitations agricoles et le BTP, a indiqué le président de la République mercredi soir.
En mars-avril, "on était pris au dépourvu: on n'avait pas de masques, on n'était pas organisé, on n'avait pas les ordinateurs portables pour faire du télétravail", juge aussi Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes.
Cette fois, les entreprises et l'administration sont mieux préparées pour poursuivre une partie de leur activité durant le confinement, avec des protocoles sanitaires définis.
Le secteur de la construction et une partie de l'industrie devraient être moins pénalisés.
"Par contre, pour les secteurs qui sont déjà fragilisés, comme la culture, le tourisme, là ça risque d'être un coup fatal", prévient Mme Ozyurt. Ou encore pour les commerces dits "non essentiels", dont les bars et les restaurants, de nouveau fermés durant ce reconfinement.
Ces entreprises entrent en effet dans ce deuxième confinement comme des "organismes affaiblis", avait aussi prévenu le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a évalué mercredi matin l'impact d'un reconfinement strict d'un mois entre 2 et 2,5 points de PIB sur l'économie française.
Un confinement est dur "mais si ça permet de raccourcir la période d'incertitude et de vraiment limiter la propagation de la maladie, l'effet final peut être moins important que d'avoir un semi-confinement comme on a maintenant pendant une période de temps extrêmement longue", avance Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.
Comment éviter l'effondrement de l'économie?
Avec le couvre-feu, le gouvernement avait déjà renforcé un certain nombre de dispositifs d'aide aux entreprises. Emmanuel Macron a assuré que les entreprises touchées par ce reconfinement seraient aidées.
Le détail des mesures sera précisé ultérieurement par le gouvernement mais il a évoqué le chômage partiel pour ceux qui ne peuvent pas travailler, une prise en charge jusqu'à 10.000 euros des pertes des entreprises fermées ou encore un plan spécial pour les indépendants, les commerçants et les TPE.
La prise en charge du chômage partiel à 85% par l'Etat (et l'Unedic) sera prolongée au delà du 1er novembre lorsqu'une entreprise n'a d'autre choix que de mettre tout ou partie de ses salariés en chômage partiel, a aussi déjà annoncé mardi soir la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Et Bercy travaille sur une aide fiscale pour inciter les bailleurs à réduire les loyers demandés aux entreprises, sans doute via un crédit d'impôt.
Cela n'empêchera sans doute pas les faillites d'entreprises les plus en difficulté, prédit toutefois Charlotte de Montpellier car "on ne peut pas éternellement soutenir les problèmes de solvabilité des entreprises".
Quel sera le coût pour l'Etat?
Selon Olivier Dussopt, un mois de confinement représente "10 milliards d'euros de dépenses d'intervention". Il faut notamment financer le paiement des salaires via le chômage partiel ou abonder le fonds de solidarité pour les entreprises, créé en mars.
Le gouvernement avait vu large en budgétant ces dispositifs pour la première vague. Il avait provisionné 31 milliards d'euros en 2020 pour le chômage partiel, dont environ 22 milliards ont été dépensés. De même, 9 milliards d'euros avaient été prévus pour le fonds de solidarité et il en reste environ 2 milliards disponibles.
"Si de nouvelles mesures sanitaires devaient être prises dans les jours qui viennent, nous vous proposerons (...) d'augmenter les crédits des dispositifs de soutien à notre économie", avait indiqué lundi aux députés le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lors de l'examen du projet de Budget pour 2021.
Au total, depuis le début de la crise, l'Etat a mobilisé près de 470 milliards d'euros, dont environ 60 milliards de dépenses effectives, le reste étant des mesures de garanties. Des dépenses qui vont creuser le déficit public cette année, attendu à 10,2% du PIB, mais qui pourrait encore augmenter si de nouveaux crédits devaient être débloqués.
L'impact du confinement sera-t-il aussi fort qu'au printemps?
En avril dernier, mois entièrement passé sous le régime du confinement, l'activité avait chuté de plus de 30% en France.
L'impact devrait être un peu moindre cette fois, les restrictions étant moins importantes, avec un télétravail généralisé autant que possible mais une activité qui se poursuivra, notamment dans les services publics, les usines, les exploitations agricoles et le BTP, a indiqué le président de la République mercredi soir.
En mars-avril, "on était pris au dépourvu: on n'avait pas de masques, on n'était pas organisé, on n'avait pas les ordinateurs portables pour faire du télétravail", juge aussi Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes.
Cette fois, les entreprises et l'administration sont mieux préparées pour poursuivre une partie de leur activité durant le confinement, avec des protocoles sanitaires définis.
Le secteur de la construction et une partie de l'industrie devraient être moins pénalisés.
"Par contre, pour les secteurs qui sont déjà fragilisés, comme la culture, le tourisme, là ça risque d'être un coup fatal", prévient Mme Ozyurt. Ou encore pour les commerces dits "non essentiels", dont les bars et les restaurants, de nouveau fermés durant ce reconfinement.
Ces entreprises entrent en effet dans ce deuxième confinement comme des "organismes affaiblis", avait aussi prévenu le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a évalué mercredi matin l'impact d'un reconfinement strict d'un mois entre 2 et 2,5 points de PIB sur l'économie française.
Un confinement est dur "mais si ça permet de raccourcir la période d'incertitude et de vraiment limiter la propagation de la maladie, l'effet final peut être moins important que d'avoir un semi-confinement comme on a maintenant pendant une période de temps extrêmement longue", avance Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.
Comment éviter l'effondrement de l'économie?
Avec le couvre-feu, le gouvernement avait déjà renforcé un certain nombre de dispositifs d'aide aux entreprises. Emmanuel Macron a assuré que les entreprises touchées par ce reconfinement seraient aidées.
Le détail des mesures sera précisé ultérieurement par le gouvernement mais il a évoqué le chômage partiel pour ceux qui ne peuvent pas travailler, une prise en charge jusqu'à 10.000 euros des pertes des entreprises fermées ou encore un plan spécial pour les indépendants, les commerçants et les TPE.
La prise en charge du chômage partiel à 85% par l'Etat (et l'Unedic) sera prolongée au delà du 1er novembre lorsqu'une entreprise n'a d'autre choix que de mettre tout ou partie de ses salariés en chômage partiel, a aussi déjà annoncé mardi soir la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Et Bercy travaille sur une aide fiscale pour inciter les bailleurs à réduire les loyers demandés aux entreprises, sans doute via un crédit d'impôt.
Cela n'empêchera sans doute pas les faillites d'entreprises les plus en difficulté, prédit toutefois Charlotte de Montpellier car "on ne peut pas éternellement soutenir les problèmes de solvabilité des entreprises".
Quel sera le coût pour l'Etat?
Selon Olivier Dussopt, un mois de confinement représente "10 milliards d'euros de dépenses d'intervention". Il faut notamment financer le paiement des salaires via le chômage partiel ou abonder le fonds de solidarité pour les entreprises, créé en mars.
Le gouvernement avait vu large en budgétant ces dispositifs pour la première vague. Il avait provisionné 31 milliards d'euros en 2020 pour le chômage partiel, dont environ 22 milliards ont été dépensés. De même, 9 milliards d'euros avaient été prévus pour le fonds de solidarité et il en reste environ 2 milliards disponibles.
"Si de nouvelles mesures sanitaires devaient être prises dans les jours qui viennent, nous vous proposerons (...) d'augmenter les crédits des dispositifs de soutien à notre économie", avait indiqué lundi aux députés le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lors de l'examen du projet de Budget pour 2021.
Au total, depuis le début de la crise, l'Etat a mobilisé près de 470 milliards d'euros, dont environ 60 milliards de dépenses effectives, le reste étant des mesures de garanties. Des dépenses qui vont creuser le déficit public cette année, attendu à 10,2% du PIB, mais qui pourrait encore augmenter si de nouveaux crédits devaient être débloqués.