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L’association Te Ora Hau hausse le ton contre les nuisances sonores


Face à l'augmentation des plaintes de victimes de nuisances sonores et au manque de civisme des amateurs de basse, l'association Te Ora Hau réclame plus de sévérité à l'encontre des voitures "boum boum".
Face à l'augmentation des plaintes de victimes de nuisances sonores et au manque de civisme des amateurs de basse, l'association Te Ora Hau réclame plus de sévérité à l'encontre des voitures "boum boum".
PAPEETE, le 13 juillet 2016 - Te Ora Hau, l'association qui prône l'art de "Vivre en paix", assiste depuis plusieurs mois à une recrudescence des nuisances sonores liées notamment aux voitures "boum boum". Face à ce constat alarmant, son président Roland Garrigou lance un nouvel appel aux autorités compétentes pour modifier et renforcer les textes de loi en vigueur afin de rendre la vie des habitants du fenua plus sereine.


Fondée en 1999, l'association Te Ora Hau lutte contre les nuisances sonores en Polynésie française et a pour vocation de recevoir et d'écouter les victimes qui souffrent de ce type de désagréments. Fraîchement élu, son président Roland Garrigou a décidé de monter au créneau et hausse le ton. Pointant du doigt une situation de plus en plus inquiétante, il réclame une plus grande clarté des textes de loi et leur renforcement. "Le 17 (numéro d'urgence de Police-secours, ndlr) est très sollicité, surtout en fin de semaine. Les plaintes viennent de toutes parts : les îles Marquises, Raiatea, Taha'a, Bora Bora, Huahine, Moorea et, bien sûr, Tahiti. Le scénario est toujours le même : des voitures suréquipées de matériel sonore afin de permettre à leurs propriétaires de faire monter les décibels au détriment du voisinage. Pourtant, les amateurs de voitures boum boum persistent à vouloir laisser croire, à travers une charte, qu’une voiture boum boum pourrait ne pas nuire à autrui…", dénonce le président.

Roland Garrigou demande aux autorités compétentes, au Pays et même à l'État de prendre toute la "mesure de la situation et de la reconsidérer en cause nationale". "C'est un problème de santé publique, il y a une génération de malentendants qui est en train de naître, et bientôt cela deviendra un problème financier car il faudra les prendre en charge via la sécurité sociale", estime-t-il. Il poursuit : "Lorsque je prends un billet pour aller à un concert, je ne l'impose à personne. Chacun est libre du choix de son mode de vie, mais pas d'agresser son voisin et de l'obliger à écouter sa musique." Et de rappeler : "Un homme originaire de Ua Pou a même été évasané dimanche dernier afin d'être suivi par des équipes médicales et obtenir un soutien psychologique !"

Ainsi son association réclame "la tolérance zéro face aux nuisances sonores, pour la santé de tous". L'amende de 3e classe en vigueur pour les contrevenants et la confiscation du matériel ne semblent en effet pas suffisants pour dissuader les addicts aux décibels, d'autant qu'ils doivent être pris en flagrant délit. "Aussi, les amateurs de basse ont pour habitude de baisser le volume à l'approche des forces de l'ordre, ce qui prouve combien la loi n'est pas efficiente en la matière." L'association Te Ora Hau demande alors à ce que "le code de la route soit revu et corrigé", et que "l'installation d'équipements audio surdimensionnés soit interdite, d'autant que cela constitue un grand risque en matière de sécurité routière". Et de conclure : "Te Ora Hau se portera désormais partie civile devant les tribunaux afin de faire cesser les délits de nuisances auditives. À ce titre, toutes les personnes victimes de ce fléau sont appelées à se faire connaître et rejoindre l’association. Le gouvernement doit revoir son budget pour résoudre ce problème de citoyenneté, en impliquant davantage les communes." À bon entendeur…


Rédigé par Dominique Schmitt le Mercredi 13 Juillet 2016 à 17:17 | Lu 3584 fois