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L’assemblée adopte à reculons la baisse des indemnités des élus et du gouvernement


L’assemblée adopte à reculons la baisse des indemnités des élus et du gouvernement
Les représentants ont vécu un moment plutôt... douloureux, vendredi : contraints et forcés par la loi organique du 1er août 2011 relative au fonctionnement des institutions, ils ont dû baisser leurs indemnités, ainsi que celles du président de la Polynésie française et des membres de son gouvernement. Deux délibérations qualifiées de « démagogues » par certains élus, dont Edouard Fritch, qui estime que les élus ont fait preuve de « masochisme » en les adoptant.

L’indemnité mensuelle des représentants à l’assemblée est désormais « plafonnée au traitement afférent à l'indice 707 », c'est-à-dire à 703 818 F au lieu de 782 070 F actuellement. Une baisse de 10% qui a déjà du mal à passer. Alors forcément, les deux amendements déposés par Sabrina Birk et Sandra Levy-Agami n’ont pas été accueillis avec beaucoup de chaleur.

La première a proposé de « baisser ces indemnités à l’indice 354 des agents publics de la Polynésie française », en rappelant que le président Temaru « avait tenu un discours dans le sens de la baisse des indemnités des fonctionnaires de 50% ». Quant à la seconde, elle est allée encore plus loin : elle a déposé un amendement qui propose de « montrer l'exemple » en baissant l’indemnité d'élu au niveau du SMIG, « afin de montrer à notre population que ce n'est pas l'argent qui nous motive mais bien la responsabilité d'élu ». Sans surprise, ces amendements ont été rejetés.

Les représentants ne sont pas les seuls à devoir se serrer la ceinture : le gouvernement est aussi concerné. La loi organique du 1er août 2011 plafonne à l'indice 760 le montant de l'indemnité mensuelle allouée au Président de la Polynésie française et aux autres membres du gouvernement. Le montant de l'indemnité mensuelle versée au Président de la Polynésie française et aux autres membres du gouvernement sera donc plafonné à 756 200 F contre 839 780 F actuellement. À cette indemnité s'ajoute l'indemnité forfaitaire annuelle de frais de représentation dont le montant est désormais fixé à 1 435 785 F (soit 119 648 F par mois) pour les ministres, 1 594 985 F (soit 132 915 F CFP par mois) pour le vice-président de la Polynésie française, et 1 914 380 F CFP (soit 159 531 F CFP par mois) pour le Président de la Polynésie française.

Le montant mensuel cumulé de ces deux indemnités est donc de 875 848 F CFP pour les ministres (soit - 18,8 % par rapport au 1er janvier 2008), 889 115 F CFP pour le vice-président de la Polynésie française (soit - 19,6 %), et 915 731 F CFP pour le Président de la Polynésie française (soit - 21 %).

L’opposant le plus virulent à ces nouvelles dispositions indemnitaires a été le représentant Tahoeraa Huiraatira Edouard Fritch, qui a relevé dans son discours la « perfidie » du parlement, qui a pris l'iniative de plafonner les indemnités des membres du gouvernement polynésien « tout en laissant toute latitude au président de la Polynésie française de fixer le montant des indemnités complémentaires ». Le principe même de la baisse dérange l'élu, pour qui « on n’a pas le droit de jouer avec ce genre de chose. Tout travail mérite rémunération. ». Pour l’ancien vice-président, pour qui les élus sont en train de se « flageller ». « Certains chefs de service touchent plus de 1,5 million par mois » a-t-il rappelé à titre de comparaison.

le Vendredi 30 Septembre 2011 à 17:35 | Lu 2907 fois