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L'armée française envisage d'utiliser des drones de combat "vers 2025"


Le drone Reaper de l'armée Française (AFP)
Le drone Reaper de l'armée Française (AFP)
Le Bourget, France | AFP | samedi 13/06/2015 - Vers 2025, l’armée de l’air engage des Rafale et des drones de combat de manière complémentaire dans une intervention militaire extérieure. Un scénario du ministère de la Défense présenté à l'occasion du Salon de l'aéronautique et de la Défense, qui ouvre ses portes lundi au Bourget, près de Paris.

"Il s’agit de préparer l’avenir et les missions de combat du futur" de l’armée de l’air française, indique la Direction générale de l’armement (DGA) en dévoilant un petit film illustrant ce scénario.

Ce clip interactif décrit ce que pourrait être une intervention aérienne engageant des drones de combat, alors que de tels engins n’existent pas encore.

On y voit des Rafale avec des pilotes à bord opérant aux côtés de drones de combat pilotés à distance. Ces derniers sont chargés de détruire les systèmes de défense anti-aériens et d’ouvrir ainsi la voie à des Rafale qui vont viser des cibles stratégiques.

Contrairement aux drones actuels destinés à faire de la surveillance, voire éventuellement à effectuer des frappes sur des théâtres sans menace anti-aérienne, ces drones de combat ont la taille d’un avion de chasse, sont furtifs et sont armés.

Seule différence par rapport à des avions de chasse: il ne sont pas destinés au combat aérien et sont pilotés à distance.

Dans le scénario présenté par la DGA, les drones vont pénétrer les premiers sur le théâtre d’opération, transmettre les informations qu’ils recueillent et effectuer les premières opérations de bombardement des systèmes anti-aériens ennemis. Le centre de commandement prendra à chaque fois la décision ou non de déclencher la frappe.

Les drones de combat ouvrent ainsi la voie aux Rafale, plus lourdement armés et chargés de la mission finale: l’attaque d’un centre de commandement ennemi localisé par les drones. Celle-ci nécessite l’utilisation de missiles de croisière à forte capacité de destruction, que les avions sans pilotes ne peuvent emporter en raison de leur gabarit.

"2020-2025: c'est la rupture. C’est une évolution future du Rafale, l'arrivée des premiers drones de combat", a expliqué le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Denis Mercier, lors du Paris Air Forum, organisé par La Tribune à Paris vendredi.



- Des coûts réduits -



"Les drones et les avions pilotés ont chacun leurs avantages et leurs limites, c'est l'utilisation ensemble qui est intéressante", a-t-il poursuivi. Pour autant, a-t-il insisté, si les drones sont opérés à distance, il n’est pas question d'exclure l’homme du processus de décision.

"Nous avons un leitmotiv: nous n'irons pas vers du tout automatisme, nous maintiendrons l'homme dans la boucle", a-t-il déclaré.

Les avantages du recours aux drones de combat sont multiples. Le premier est bien entendu d’éliminer le risque de perdre des pilotes. Cet élément ainsi que leur furtivité permettent aux drones de combat de rester longtemps au-dessus de la zone ennemie afin de localiser les cibles à détruire, viser d’éventuelles cibles d’opportunité, comme des lance-missiles qui se déplacent.

Enfin, les drones permettent de réduire les coûts car les entraînements des opérateurs s’effectuent sur des simulateurs, et donc de faire des économies dans l’emploi du système, contrairement aux avions de chasse pilotés, dont l’heure de vol coûte cher.

Ces développements ont déjà été engagés par la DGA. Paris et Londres ont donné en novembre dernier le coup d'envoi des études industrielles pour un futur drone aérien de combat franco-britannique, le FCAS (Future Combat Air System), avec pour maîtres d'oeuvre Dassault Aviation et BAE Systems.

Cette phase doit aboutir début 2017 au lancement d'un programme de développement d'un démonstrateur de drone de combat. L'enjeu est aussi de ne pas se laisser distancer dans ce domaine par les Américains.

Dassault, qui fabrique le Rafale, a déjà développé un démonstrateur de drone furtif, baptisé Neuron, et BAE Systems le Taranis.

"FCAS est une brique pour aboutir au drone de combat", explique-t-on à la DGA. "Ce que l’on montre avec ce film, c’est la ligne d’horizon, ce vers quoi nous allons."

Rédigé par AFP le Samedi 13 Juin 2015 à 09:41 | Lu 791 fois