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L'amour entre une sirène et un guerrier conté par la troupe Tamarii Mataiea vendredi dernier


170 danseurs étaient sur scène pour vous conter cette histoire d'amour (crédit photo TFTN)
170 danseurs étaient sur scène pour vous conter cette histoire d'amour (crédit photo TFTN)
PAPEETE, le 10/07/2016 - Les soirées de concours de chants et danses pour le Heiva i Tahiti battent leur plein. Gros plan aujourd'hui sur la prestation de la troupe Tamarii Mataiea qui a interprété, vendredi dernier, un spectacle retraçant l'histoire d'amour entre une sirène et un guerrier, une histoire réelle qui a engendré aujourd'hui, selon le chef de groupe, 25 générations.

Qui sommes-nous réellement et d'où venons-nous ? Des questions que s'est posé Alfred Ariioehau, le président de la troupe Tamarii Mataiea, pour définir le thème de leur prestation pour ce Heiva i Tahiti 2016.

Dans ses recherches, il est tombé sur l'histoire d'une de ses ancêtres répondant au nom de Aumaitua, une sirène qui a nagé depuis le large jusqu'à la pointe de Vai uriri à Mataiea. "À l'époque à cet endroit se trouvaient plusieurs pandanus côté mer et coté montagne il y avait des champs agricoles", explique-t-il. Le propriétaire de ces champs était un guerrier qui s'appelait Tetuanui. "Il était assez sauvage donc il ne travaillait que la nuit pour récolter ses produits. Non loin de là se trouvait une rivière, et c'est par là qu'il descendait vers la mer pour se rendre sur un motu pour manger."

Un jour, Tetuanui se rendit compte que quelqu'un venait se servir dans ses champs. Furieux, il décida d'épier le voleur afin de le tuer. "Mais il ne savait pas que le voleur était en fait une femme". Un soir de pleine lune, Tetuanui se rendit dans son champ et c'est là qu'il vit "une femme qui avait des yeux qui brillaient. Il était tombé aussitôt sous son charme." Le guerrier voulait faire la connaissance de Aumaitua et cela n'a pas été évident au départ, "jusqu'au jour où ils se sont retrouvés pour discuter, et c'était le début d'une longue histoire d'amour". Aumaitua et Tetuanui eurent, par la suite, trois enfants (une fille et deux garçons).

Le président de la troupe de danse assure que cette histoire est réelle, "ce sont mes ancêtres", clame-t-il. Selon lui, 25 générations sont issues de cet amour. "Ce sont nos mama qui nous ont donné le détail de notre généalogie, mon rôle a seulement été de mettre en place le spectacle, donc j'ai écrit selon les dires de nos anciens."

Pour bien représenter cet amour sur la scène mythique de To’ata, l'auteur a dû réfléchir sur les différents costumes des danseurs. Il a donc défini sept costumes différents que ce soit en végétal, en tissu ou en more. Des tenues colorées et précieusement travaillées, puisque la troupe a mis en avant divers produits de la mer comme des coquillages ou encore des nacres. Les couleurs qui ont été utilisées varient entre le marron pour la terre, le jaune pour les fruits, le gris pour les poissons et le blanc pour l'écume de la mer. Des tableaux différents effectués avec professionnalisme par les 170 danseurs et danseuses.

Les soirées de concours de chants et danses ne sont pas encore terminées, et le jury aura la lourde tâche de départager le travail fastidieux de chacun. Chaque année, le niveau ne cesse d'évoluer et les spectateurs ne sont jamais déçus. L'enchantement et la beauté du travail accompli laissent une trace indélébile dans le cœur de chaque spectateur.

La prestation d'Océane Erhardt, candidate au titre de meilleure danseuse n'a pas laissé le public indifférent (crédit photo TFTN)
La prestation d'Océane Erhardt, candidate au titre de meilleure danseuse n'a pas laissé le public indifférent (crédit photo TFTN)

Tamarii Mataiea a une nouvelle fois montré son potentiel (crédit photo TFTN)
Tamarii Mataiea a une nouvelle fois montré son potentiel (crédit photo TFTN)

Rédigé par MANAVA TEPA le Dimanche 10 Juillet 2016 à 13:02 | Lu 2525 fois