Tahiti, le 25 mai 2025 - La troisième édition des Oceania Open de judo s’est déroulée ce week-end à Tahiti. Quarante-deux athlètes, venus de cinq nations différentes, se sont affrontés sur le tatami du complexe Boris Leontieff de Arue, future surface de combat des Jeux du Pacifique 2027. Une occasion pour les jeunes judokas de gagner en expérience, principal objectif de cet événement. Les plus expérimentés étaient également présents, déterminés à montrer la voie aux futures générations.
Le samedi, la compétition a débuté dans l’enceinte du complexe Boris Leontieff, qui accueillera les épreuves de judo lors des Jeux du Pacifique 2027. Cette troisième édition des Oceania Open de judo a rassemblé quarante-deux athlètes, dont trente-cinq hommes et dix-sept femmes, représentant cinq nations : les États-Unis, Hong Kong, la Nouvelle-Zélande, la France et bien sûr la Polynésie française. Au fil du week-end, les judokas et judokates se sont affrontés sur des combats, dont le tirage au sort avait été effectué en amont, vendredi en fin d’après-midi. “C’est une grosse organisation. Nous avons beaucoup d’athlètes qui viennent parfois de très loin, donc cela demande beaucoup de logistique. Le tirage au sort a été fait vendredi, et c’est vrai qu’il y a beaucoup de combattants très bien classés mondialement, ce qui peut mettre un peu de pression à nos judokas. Mais c’est le but : les sortir de leur zone de confort pour qu’ils puissent progresser. C’est une compétition qui va leur permettre de grandir, car l’objectif principal reste les Jeux de 2027. Il faut qu’ils y arrivent avec beaucoup de confiance et de détermination”, confiait Stéphane Gustin, président de la Fédération polynésienne de judo.
Des propos confirmés et appuyés par le cadre technique de la fédération, Franck Bellard : “On a des athlètes de très haut niveau dans cette compétition, qui font partie du top 100 mondial. Nos jeunes, qui sont cadets (M17), vont s’opposer à un niveau bien supérieur au leur, mais malgré tout, ils arrivent à tenir tête à leurs aînés. Malgré des défaites, nous avons obtenu trois belles médailles samedi chez les garçons. Le judo est un sport d’opposition, et pour progresser, il faut varier les niveaux, les adversaires, les styles. Les résultats ne sont pas l’objectif premier : il faut qu’ils emmagasinent de l’expérience pour avancer dans leur pratique.”
Emmagasiner de l’expérience
Samedi, espoirs tahitiens ont montré tout leur potentiel malgré une forte opposition. En –53 kg, le jeune Rahiti Reia, tout juste âgé de 15 ans, termine deuxième de sa catégorie, derrière le très expérimenté Néo-Zélandais Brosius. Du côté des filles, Ambre Popoff monte sur la troisième marche du podium dans la catégorie des –48 kg. Une expérience enrichissante pour elle : “C’était dur, car nos adversaires sont beaucoup plus âgées et expérimentées que nous. Mais ça nous fait du bien : on sait maintenant ce qu’on doit travailler et le chemin qu’il nous reste à parcourir.”
Dimanche, la place était laissée aux plus “costauds”, avec les éliminatoires et finales des –70 kg aux +100 kg. Encore une occasion pour certains jeunes de s’affirmer, mais aussi pour les plus expérimentés de montrer l’exemple à la relève. Un défi brillamment relevé par la locomotive du judo polynésien, Cyril Gaudemer : “C’est important pour moi d’être là pour le pays, la fédération, nos jeunes. Je pense qu’il faut montrer l’exemple et leur faire voir que lorsqu’on s’en donne les moyens, on peut atteindre ses objectifs. Je ne suis plus le même combattant qu’avant, et malheureusement je ne peux plus m’entraîner comme je le voudrais ; mais je prends toujours autant de plaisir à être là et à essayer de performer en me donnant au maximum.”
Un bel exemple pour toute une génération. Après avoir difficilement battu un Néo-Zélandais lors de son premier combat avec beaucoup de détermination, Cyril remporte ensuite la finale face au français Marie Joseph et décroche la médaille d’or dans la catégorie des –100 kg. Durant cette dernière journée, l’équipe du Fenua s’est très bien comportée, dans le sillage de son champion. Le jeune Ra Imaru Holozet, tout juste auréolé d’une troisième place aux championnats de France cadets et aux ‘Panamerican’, monte sur la deuxième marche du podium en +100 kg. Une trajectoire prometteuse pour ce jeune espoir. Chez les filles, en –78 kg, des oppositions 100% polynésiennes ont vu la victoire de Teipoteani Tevenino en finale, face à sa compatriote Kurahei Tekurio. En –70 kg, la catégorie a été remportée par la Néo-Zélandaise Moira De Villiers. Notre représentante, Haukea Vitelli, termine au pied du podium, tandis que la jeune Française Marie-Gabrielle Mendes, venue avec son club de métropole, échoue en finale. Une belle expérience pour cette jeune athlète : “On est vraiment contents d’être là. Nous sommes cinq du même club à avoir été invités par la fédération polynésienne, et c’est une véritable aubaine pour nous de rencontrer des judokas que nous n’avions jamais affrontés. C’est une occasion incroyable de partager un même tournoi avec autant de pays différents. Cela nous fait énormément progresser, et surtout, nous garderons des souvenirs et des relations précieuses de cette aventure.”
Emmagasiner de l’expérience, progresser, partager : tels étaient les enjeux de cette troisième édition des Oceania Open de judo. Le pari est réussi, et l’avenir nous montrera que cette aventure aura été formatrice pour tous ces judokas et judokates.