Territoires palestiniens | AFP | lundi 13/11/2023 - L'ONU a prévenu lundi que ses opérations humanitaires "cesseraient sous 48 heures", faute de carburant, dans la bande de Gaza, où les hôpitaux du nord du territoire, pris au piège des combats entre Israël et le Hamas, sont désormais "hors service" selon le mouvement islamiste palestinien.
Des malades et des bébés sont déjà morts, a affirmé le Hamas, à cause du manque d'électricité à l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, qui abrite aussi des milliers de civils cherchant à fuir la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante lancée par le mouvement islamiste sur le sol israélien.
La situation dans cet hôpital est "grave et dangereuse", selon le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Depuis plusieurs semaines, l'ONU demande que du carburant soit acheminé dans le territoire palestinien assiégé et bombardé par Israël, privé d'électricité, notamment pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux.
Mais Israël refuse de laisser le carburant entrer à Gaza, affirmant que cela pourrait profiter aux opérations militaires du Hamas, au pouvoir dans le territoire.
Les "opérations humanitaires cesseront sous 48 heures, aucun carburant n'étant autorisé à entrer à Gaza", a déclaré lundi le directeur pour Gaza de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Thomas White, sur X.
Mort de "sept bébés prématurés"
Israël affirme que le Hamas a installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital al-Chifa, transformé en zone de guerre tandis que médecins et organisations humanitaires s'alarment du sort de milliers de civils et de malades.
Selon un journaliste collaborant avec l'AFP, "des chars, des blindés et des véhicules de transport de troupes israéliens encerclent les abords" de l'hôpital al-Chifa, un immense complexe situé au cœur de la ville de Gaza, tandis que des drones survolent le site à basse altitude.
Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.
"Tous les hôpitaux" du nord de la bande de Gaza, là où se déroulent les plus violents combats, sont désormais "hors service", a ajouté M. Abou Rich.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait indiqué que 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnaient plus ces derniers jours.
Alors que l'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a demandé lundi à l'ONU et à l'Union européenne de "larguer de l'aide" sur Gaza.
Un navire humanitaire turc transportant pour la première fois des hôpitaux de campagne pour la bande de Gaza est arrivé au port égyptien d'Al-Arish, près du poste-frontière de Rafah.
"Intenses combats"
Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol contre des civils par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène en parallèle depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948.
L'armée israélienne a annoncé lundi que 44 soldats avaient été tués à Gaza depuis le début de la guerre. Elle estime que quelque 240 personnes ont été emmenées en otages dans la bande de Gaza au cours de l'attaque du 7 octobre.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué sur la chaîne américaine NBC l'éventualité d'un accord pour libérer certains des otages, une condition selon lui à tout cessez-le-feu.
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont tué depuis le 7 octobre 11.180 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.609 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas.
Lundi, les drapeaux étaient en berne sur les bâtiments des Nations unies à travers le monde, en mémoire du personnel de l'ONU tué depuis le début de la guerre.
Les combats se concentrent au cœur de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, notamment autour de plusieurs hôpitaux soupçonnés par l'armée israélienne d'abriter des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert selon elle de la population comme de "boucliers humains".
Israël a annoncé qu'un "couloir" d'évacuation resterait en place lundi pour permettre aux civils de quitter l'hôpital al-Chifa, tout en admettant que ce secteur était en proie à "d'intenses combats".
Lundi, l'armée a annoncé qu'elle "continuait à mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au cœur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées".
De la fumée se dégageait de la mosquée des Martyrs, dans le centre de la ville de Gaza, tandis que des alarmes retentissaient dans les rues désertes, selon des images tournées par l'AFP.
Des images diffusées lundi par l'armée israélienne montrent des colonnes de soldats progressant dans des champs de ruines poussiéreuses, appuyés par des chars et des bulldozers, ou ouvrant le feu, embusqués dans un immeuble détruit.
A Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, des familles venues du nord continuaient à fuir, moins nombreuses que les jours précédents: des hommes et des femmes à pied ou entassés sur des charrettes, des enfants installés sur un lit d'hôpital poussé par un homme.
"Les bombardements sont partout. Cela fait peut-être deux semaines que nous n'avons ni nourriture ni eau", a confié à l'AFP Mohammed Shamanna, un Palestinien portant son enfant dans les bras.
"Les destructions sont partout", "même les oiseaux ont perdu la vie", a témoigné un autre homme, Adel Shamallakh.
"Scènes de mort"
"Le monde ne peut rester silencieux quand les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation, de désespoir. Cessez-le-feu maintenant", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Des médecins ont mis en ligne des images les montrant en train d'opérer à la bougie ou s'éclairant avec des téléphones portables, faute d'électricité dans les hôpitaux.
Lundi, le commissaire européen à l'Aide humanitaire, Janez Lenarcic, a appelé Israël à mettre en œuvre de "véritables" pauses humanitaires. "Le carburant doit entrer", a-t-il insisté.
Le territoire palestinien, dont environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre selon l'ONU, est soumis à un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, qui prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.
Près de 200.000 Palestiniens, selon l'armée israélienne, avaient fui en trois jours, à la date de samedi, le nord du territoire via des "couloirs" ouverts quotidiennement, pour se réfugier dans le sud où des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions humanitaires désastreuses.
Environ 980 camions chargés d'aide internationale sont arrivés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre, dont 76 dimanche, selon l'Ocha.
Des malades et des bébés sont déjà morts, a affirmé le Hamas, à cause du manque d'électricité à l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, qui abrite aussi des milliers de civils cherchant à fuir la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante lancée par le mouvement islamiste sur le sol israélien.
La situation dans cet hôpital est "grave et dangereuse", selon le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Depuis plusieurs semaines, l'ONU demande que du carburant soit acheminé dans le territoire palestinien assiégé et bombardé par Israël, privé d'électricité, notamment pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux.
Mais Israël refuse de laisser le carburant entrer à Gaza, affirmant que cela pourrait profiter aux opérations militaires du Hamas, au pouvoir dans le territoire.
Les "opérations humanitaires cesseront sous 48 heures, aucun carburant n'étant autorisé à entrer à Gaza", a déclaré lundi le directeur pour Gaza de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Thomas White, sur X.
Mort de "sept bébés prématurés"
Israël affirme que le Hamas a installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital al-Chifa, transformé en zone de guerre tandis que médecins et organisations humanitaires s'alarment du sort de milliers de civils et de malades.
Selon un journaliste collaborant avec l'AFP, "des chars, des blindés et des véhicules de transport de troupes israéliens encerclent les abords" de l'hôpital al-Chifa, un immense complexe situé au cœur de la ville de Gaza, tandis que des drones survolent le site à basse altitude.
Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.
"Tous les hôpitaux" du nord de la bande de Gaza, là où se déroulent les plus violents combats, sont désormais "hors service", a ajouté M. Abou Rich.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait indiqué que 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnaient plus ces derniers jours.
Alors que l'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a demandé lundi à l'ONU et à l'Union européenne de "larguer de l'aide" sur Gaza.
Un navire humanitaire turc transportant pour la première fois des hôpitaux de campagne pour la bande de Gaza est arrivé au port égyptien d'Al-Arish, près du poste-frontière de Rafah.
"Intenses combats"
Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol contre des civils par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène en parallèle depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948.
L'armée israélienne a annoncé lundi que 44 soldats avaient été tués à Gaza depuis le début de la guerre. Elle estime que quelque 240 personnes ont été emmenées en otages dans la bande de Gaza au cours de l'attaque du 7 octobre.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué sur la chaîne américaine NBC l'éventualité d'un accord pour libérer certains des otages, une condition selon lui à tout cessez-le-feu.
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont tué depuis le 7 octobre 11.180 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.609 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas.
Lundi, les drapeaux étaient en berne sur les bâtiments des Nations unies à travers le monde, en mémoire du personnel de l'ONU tué depuis le début de la guerre.
Les combats se concentrent au cœur de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, notamment autour de plusieurs hôpitaux soupçonnés par l'armée israélienne d'abriter des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert selon elle de la population comme de "boucliers humains".
Israël a annoncé qu'un "couloir" d'évacuation resterait en place lundi pour permettre aux civils de quitter l'hôpital al-Chifa, tout en admettant que ce secteur était en proie à "d'intenses combats".
Lundi, l'armée a annoncé qu'elle "continuait à mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au cœur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées".
De la fumée se dégageait de la mosquée des Martyrs, dans le centre de la ville de Gaza, tandis que des alarmes retentissaient dans les rues désertes, selon des images tournées par l'AFP.
Des images diffusées lundi par l'armée israélienne montrent des colonnes de soldats progressant dans des champs de ruines poussiéreuses, appuyés par des chars et des bulldozers, ou ouvrant le feu, embusqués dans un immeuble détruit.
A Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, des familles venues du nord continuaient à fuir, moins nombreuses que les jours précédents: des hommes et des femmes à pied ou entassés sur des charrettes, des enfants installés sur un lit d'hôpital poussé par un homme.
"Les bombardements sont partout. Cela fait peut-être deux semaines que nous n'avons ni nourriture ni eau", a confié à l'AFP Mohammed Shamanna, un Palestinien portant son enfant dans les bras.
"Les destructions sont partout", "même les oiseaux ont perdu la vie", a témoigné un autre homme, Adel Shamallakh.
"Scènes de mort"
"Le monde ne peut rester silencieux quand les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation, de désespoir. Cessez-le-feu maintenant", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Des médecins ont mis en ligne des images les montrant en train d'opérer à la bougie ou s'éclairant avec des téléphones portables, faute d'électricité dans les hôpitaux.
Lundi, le commissaire européen à l'Aide humanitaire, Janez Lenarcic, a appelé Israël à mettre en œuvre de "véritables" pauses humanitaires. "Le carburant doit entrer", a-t-il insisté.
Le territoire palestinien, dont environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre selon l'ONU, est soumis à un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, qui prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.
Près de 200.000 Palestiniens, selon l'armée israélienne, avaient fui en trois jours, à la date de samedi, le nord du territoire via des "couloirs" ouverts quotidiennement, pour se réfugier dans le sud où des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions humanitaires désastreuses.
Environ 980 camions chargés d'aide internationale sont arrivés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre, dont 76 dimanche, selon l'Ocha.