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L'ONU appelle l'Australie à protéger les migrants après le décès d'un Iranien


Sydney, Australie | AFP | mardi 07/08/2017 - L'ONU a appelé mardi l'Australie à assurer la protection des migrants au lendemain de la mort d'un demandeur d'asile iranien dans un camp de rétention controversé de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui doit être bientôt fermé.
L'Australie essuie les foudres d'organisations de défense des droits de l'homme, de même que de l'ONU, pour sa politique extrêmement dure vis-à-vis des demandeurs d'asile: sa marine repousse systématiquement les bateaux de clandestins et ceux qui parviennent à gagner ses côtes sont relégués dans des camps hors de l'Australie. Même si leur demande d'asile est reconnue comme légitime, ils ne sont pas autorisés à s'installer dans l'île-continent.
Lundi, un Iranien de 28 ans a été retrouvé pendu à un arbre par des enfants près de leur école. Il s'agit du cinquième décès à Manus depuis 2013, selon les défenseurs des droits.
Cette découverte macabre "illustre la situation précaire des personnes vulnérables", a affirmé le HCR dans un communiqué. Il s'est dit "extrêmement inquiet" de la détérioration de la situation et mis en garde contre une "escalade de la crise".
Le camp de Manus, où sont détenus environ 800 hommes, doit fermer en octobre suite à une décision de la Cour suprême de Papouasie. L'ONU explique avoir été informée que les migrants devront se réinstaller ailleurs en Papouasie ou rentrer dans leur pays d'origine. 
"L'annonce de la fermeture du centre,  en l'absence d'alternatives appropriées, provoque une profonde détresse parmi les réfugiés et demandeurs d'asiles", a ajouté le HCR. "Nombreux sont ceux qui craignent pour leur sécurité à l'extérieur du centre, en particulier après une série d'incidents violents ces dernières années".
L'agence onusienne a une nouvelle fois appelé Canberra à "trouver de manière urgente des solutions humaines et viables à l'extérieur de la PNG et de Nauru (petite île du Pacifique) pour ceux qui sont toujours soumis à ces procédures offshore".
L'existence de ces camps suscite depuis des années la colère des ONG qui dénoncent aussi les conditions de vie dans ces installations, l'absence totale de perspectives pour les détenus, les violations des droits de l'homme, les tentatives d'automutilation et de suicide.
Près de 2.000 détenus actuels ou anciens de Manus ont obtenu en juin l'équivalent de 47 millions d'euros de dédommagements à la suite d'un recours collectif qui s'est soldé par un arrangement à l'amiable.
Canberra justifie sa politique au nom de la lutte contre les gangs de passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants de tenter un périlleux voyage.

le Mardi 8 Août 2017 à 05:29 | Lu 532 fois