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L'Asie et le Pacifique doivent se préparer à d'importants flux migratoires à cause du climat


L'Asie et le Pacifique doivent se préparer à d'importants flux migratoires à cause du climat
SINGAPOUR, 6 février 2011 (AFP) - L'Asie doit se préparer dès maintenant à d'énormes flux migratoires en raison des changements climatiques, sous peine de devoir faire face à des "crises humanitaires" au cours des prochaines décennies, indique la Banque asiatique de développement (ADB).

"Il est clair que l'Asie et le Pacifique seront parmi les régions dans le monde le plus affectées par les conséquences des changements climatiques", souligne le rapport, dont l'AFP s'est procuré ce week-end une première version, confirmée par des responsables de l'ADB.

Parmi les conséquences des changements climatiques figurent "des hausses significatives de température, des modifications de pluviosité, des moussons moins prévisibles, une montée du niveau de la mer, des inondations et des cyclones tropicaux plus violents", souligne l'étude appelée "Changement climatique et migration en Asie et Pacifique".

Les gouvernements tentent pour le moment d'agir sur le changement climatique mais ils devraient aussi mettre en place des politiques de gestion des migrations qui ne manqueront pas de survenir, selon ce rapport, dont la version définitive est attendue pour les prochaines semaines.

"L'Asie et le Pacifique sont particulièrement vulnérables en raison de leur forte exposition au risque environnemental et de leur densité élevée de population. Ils pourraient donc connaître des déplacements de population sur une échelle inédite lors des prochaines décennies", estime-t-il.

En 2010, les Asiatiques représentaient 89% des 207 millions de personnes affectées par des catastrophes naturelles, selon le Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes (CRED), basé en Belgique.

Les inondations et glissements de terrain en Chine ont causé 18 milliards de dollars (13,25 milliards d'euros) de dégâts et celles au Pakistan 9,5 mds USD, selon le CRED. Sans compter le coût humain.

"Les gouvernements ne sont pas préparés et c'est pour cela que l'ADB conduit cette étude", a déclaré à l'AFP Bart Edes, directeur de cette institution basée à Manille, qui a pour but d'améliorer la qualité de vie au sein de ses pays membres.

"Il n'existe aucun mécanisme de coopération internationale pour gérer ces migrations provoquées par les changements climatiques. Les mesures de protection et d'assistance sont peu claires, sans coordination et éclatées", a-t-il ajouté.

Les centaines de milliers de personnes déplacées au Sri Lanka ou aux Philippines en 2010 et début 2011 à cause des inondations, "nous donnent un avant-goût de ce qui va se passer", a prévenu M. Edes.

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Rédigé par AFP le Samedi 5 Février 2011 à 20:41 | Lu 1024 fois