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L'Asie-Pacifique doit financer la lutte contre le paludisme


L'Asie-Pacifique doit financer la lutte contre le paludisme
SYDNEY, 02 nov 2012 (AFP) - L'Asie doit trouver des financemenents pérennes pour combattre le paludisme et atteindre l'objectif d'une réduction de 75% d'ici 2015 du nombre de cas et de décès dus à l'épidémie, affirme un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans ce document intitulé "Vaincre le paludisme dans les régions Asie, Pacifique, Amériques, Moyen-Orient et Europe", le partenariat Roll Back Malaria/Faire Reculer le Paludisme (RBM) et l'OMS rappellent que deux milliards de personnes sont potentiellement exposées au paludisme en Asie-Pacifique.

"Le paludisme ne connaît aucune frontière. Nous devons nous concentrer sur la mise en oeuvre d'une action transrégionale et de stratégies nationales traditionnelles", a déclaré le ministre australien des Affaires étrangères, Bob Carr lors de la conférence "Malaria 2012: Sauver des vies en Asie-Pacifique" à Sydney.

L'Afrique concentre plus de 80% des épisodes de paludisme, selon les derniers chiffres de l'OMS faisant état de 655.000 morts dans le monde en 2010.

La quasi totalité des cas mortels hors Afrique (46.000) ont été recensés en Asie-Pacifique où 30 millions de personnes restaient porteuses de la maladie malgré une chute de 50% du nombre d'individus infectés.

L'Inde, l'Indonésie, le Pakistan, la Birmanie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont les pays les plus touchés.

Compte tenu des aléas de la conjoncture économique et de la refonte de l'aide mondiale au développement, "cette région a besoin d'un engagement politique fort", a observé Fatoumata Nafo-Traoré, directrice exécutive du RBM.

L'Asie "doit développer des stratégies de financement englobant des investissements nationaux importants et continus, une aide bilatérale et multilatérale traditionnelle, ainsi que des sources de financement réellement innovantes", a-t-elle insisté.

Les scientifiques ont rappelé qu'une forme résistante à l'artémisinine, une plante médicinale chinoise à la base des traitements antipaludiques, fait peser une grave menace sur le contrôle de l'épidémie dans la région.

Ce phénomène "constitue l'un des plus grands obstacles aux stratégies de contrôle et d'éradication du paludisme dans la région Asie-Pacifique", a ainsi mis en garde Robert Newman, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS.

L'OMS a appelé fin septembre les gouvernements concernés à agir d'"urgence" pour juguler la progression de la forme résistante du "falciparum" qui sévit dans le bassin du Mékong.

Or les régions concernées sont essentiellement des zones frontalières difficiles d'accès où vivent des populations isolées, pauvres, dans des conditions d'hygiène souvent sommaires.

Rédigé par AFP le Vendredi 2 Novembre 2012 à 05:38 | Lu 456 fois