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L'Agence française de développement finance des études sur la Polynésie


L'Agence française de développement finance des études sur la Polynésie
PAPEETE, 20 avril 2017 - Mercredi, l'Agence française de développement a présenté deux publications issues d'études scientifiques concernant la Polynésie française, Les Atolls du Pacifique face au changement climatique et La République, le Pays et le Tāvana

L'Agence française de développement (AFD) est connue pour être un organisme financier destiné à l'aide au développement des pays d'outre-mer mais également de différents pays en voie de développement. "Notre nom, c'est Agence française de développement. Cela veut dire que nous ne sommes pas des banquiers au sens simple du terme. Nous ne faisons pas que du financement, nous réfléchissons aussi aux politiques de développement et elles supposent que l'on s'adapte toujours au plus près du contexte local. Pour ça nous avons besoin de faire des études, de faire de la recherche et surtout de travailler avec des chercheurs locaux, des universitaire locaux, des instituts de recherche, nous le faisons régulièrement", explique ainsi Thierry Paulais, le directeur de l'AFD en Polynésie française.


Accompagner au mieux les communes dans leurs projets de développement

Ainsi, en Polynésie, ces études permettent à l'AFD d'accompagner au mieux les communes dans leurs projets de développement. De façon générale, l'AFD s'appuie sur des études et des travaux existants. Cependant, quand ces derniers n'ont pas encore été réalisés, l'agence passe des commandes à des chercheurs. C'est le cas des deux publications présentées mercredi par l'AFD.

Les Atolls du Pacifique face au changement climatique et La République, le Pays et le Tāvana répondent à des questionnements et des problématiques que s'est posés l'AFD concernant la Polynésie. Ces travaux "nous aident à améliorer la qualité de nos démarches et de nos investissements et puis ça éclaire aussi des recommandations ou des discussions que l'on peut avoir avec les autorités du Pays dans notre activité de conseil et d'appui aux politiques publique", explique Thierry Paulais.

La République, le Pays et le Tāvana est un ouvrage collectif, financé par l’AFD. Il est le fruit d’un travail de terrain de socio-anthropologues du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui s’est déroulé aux Marquises, aux Tuamotu et aux îles du Vent. Il propose un regard croisé de chercheurs sur l’appropriation par les communes des politiques publiques. Une première restitution avait eu lieu à l’université de Polynésie française fin (UPF) 2014. Cette étude se concentre sur trois grands secteurs des politiques publiques en Polynésie française : l'aménagement du territoire/équipement infrastructure, le logement social et le tourisme. Ces trois domaines de compétence relèvent, sur le plan institutionnel, de la collectivité de la Polynésie française. Toutefois, leur mise en œuvre, leurs impacts et leur acceptation par la population concernent directement les communes. C'est donc sur les communes et leurs contextes immédiats que s'est penchée cette étude.

Géographie, Anthropologie, Histoire et Archeologie

Financé également par l’AFD, Les Atolls du Pacifique face au changement climatique est un travail pluridisciplinaire réunissant géographie, anthropologie, histoire et archéologie, confié au Criobe et à l’UPF.

Une première restitution de l’étude qui a abouti à cet ouvrage s’était déroulée en juin 2015 à la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM) dans le cadre des événements portés par le Pays dans l’optique de la COP21. Cet ouvrage identifie et compare les déterminants de la résilience socio-environnementale d'atolls du Pacifique se trouvant dans une situation différente du point de vue politique et culturel (francophones/anglophones), mais néanmoins très proches en ce qui concerne leurs ressources naturelles, leur peuplement et leur histoire.

La coprahculture participe activement à l'apauvrissement des sols des atolls

Les chercheurs ont tirés plusieurs conclusions de cette étude, notamment que des phénomènes tels que l'érosion sont accélérés par certaines tentatives des populations pour se protéger de la montée des eaux.

Ainsi, par exemple, le passage aux grandes étendues de cocoteraies dû à la concentration de la coprahculture participe activement à l'appauvrissement des sols des atolls. "Les brûlis pratiqués par la population vont enlever la végétation littorale qui protège normalement le sable de l'érosion aggravant ainsi le phénomène d'érosion côté atoll", explique Frédéric Torrente, anthropologue. Parmi les solutions évoquées dans l'ouvrage, un retour aux pratiques agricoles traditionnelles, mais également aux principes "d'urbanisation" des anciens, pourraient permettre de ralentir les phénomènes d'érosion, mais aussi de se prémunir un maximum de la montée des eaux et des phénomènes dus aux changements climatiques.

Les deux ouvrages sont disponibles sur demande à l'agence de l'AFD de Papeete.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 20 Avril 2017 à 17:41 | Lu 1497 fois