Tahiti, le 20 mai 2025 - Un homme de 40 ans était jugé ce mardi matin pour harcèlement de son ex-compagne. Laquelle entretenait, depuis la séparation, une certaine ambivalence avec le prévenu qui affirme être toujours amoureux. Il a été condamné à 10 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de deux ans et interdiction de voir la victime.
Il aura 40 ans l’année prochaine, il vit à Tahiti, il est ouvrier polyvalent et il était jugé ce mardi par le tribunal correctionnel pour harcèlement de son ex-compagne, sans incapacité mais avec dégradation des conditions de vie.
Les faits ont duré d’octobre 2024 à février 2025. Le prévenu a, par exemple, dans la première quinzaine de décembre 2024, appelé la victime 268 fois, de jour comme de nuit. Aux coups de fil et SMS répétés, l’homme a aussi suivi plusieurs fois la victime ainsi que certains de ses proches.
“Vous avez bien fait !”
“Est-ce que tout cela est terminé ?”, a interrogé le président. “Oui, mais elle sait que je suis encore amoureux d’elle, parfois elle m’appelle. Mais là, je respecte bien le contrôle judiciaire depuis février. Je suis conscient que si ça continue, ça va mal finir. Il y a un mois, elle m’a encore appelé, elle voulait que j’aille la chercher, j’y suis pas allé.” Et le président de commenter : “Vous avez bien fait !”
La relation entre le prévenu et la victime a duré deux ans (2021-2022). Elle a été jalonnée de violences réciproques. “Madame a elle aussi été condamnée pour violence”, a précisé la procureure lors de ses réquisitions. Le prévenu, depuis, est en couple avec une autre femme. “Mais elle est en prison et je crois que je suis retombé dans mes travers à cause de ça.”
À propos des faits de harcèlement, “madame est, cette fois-ci, seule victime”, a souligné la procureure. “Bien sûr, le prévenu reconnaît les faits et ses responsabilités, mais il faut continuer à maintenir la distance.” Elle a requis 10 mois d’emprisonnement totalement assortis de sursis avec interdiction de contact avec la victime et indemnisation.
Contexte particulier
“Mon client n’est pas quelqu’un de monstrueux qui s’accapare les femmes et qui en fait ce qu’il veut. On lui reproche du harcèlement ? Oui, mais le contexte est particulier du fait de l’ambivalence de la victime”, a résumé l’avocat du prévenu. “J’espère que l’on sortira de cette ambivalence qui entretient une fragilité émotionnelle et amoureuse de mon client.”
“Il n’y a que le temps qui fera que je l’oublierai. Quand j’ai des obligations, j’arrive mieux à gérer les choses”, a conclu le prévenu. Il a été condamné à 10 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de deux ans, interdiction de voir la victime et paiement d’une indemnisation de 200 000 francs au titre des dommages et intérêts.