Paris, France | AFP | lundi 21/07/2025 - Les organisations patronales ont fait part lundi de leur inquiétude concernant une contribution qui serait demandée aux entreprises en contrepartie de la suppression de deux jours fériés proposée dans le cadre du prochain budget.
Pour la troisième fois depuis avril, un "Conseil des entreprises" a rassemblé les représentants des entreprises et les principaux ministres de Bercy, lesquels ont dit vouloir leur donner des "preuves d'amour" et des garanties de "prévisibilité" dans un environnement politiquement et commercialement "instable".
Mais à l'issue de la réunion, le président de l'U2P, Michel Picon, a exprimé son "inquiétude" sur la suppression des deux jours fériés proposée par le Premier ministre François Bayrou dans son plan de redressement des finances publiques, pour un gain attendu de 4,2 milliards d'euros.
Tout en saluant ce projet de budget, il a jugé cette mesure "très préjudiciable à l'hôtellerie, à la restauration, aux collectivités locales, aux stations balnéaires".
Ces deux jours qui sont actuellement payés mais non travaillés deviendraient deux jours toujours payés, mais travaillés pour les salariés du public comme du privé, ramenant à neuf le nombre de jours fériés en France.
- "Frustré" -
Mercredi, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet avait indiqué qu'il serait demandé aux entreprises de "s'acquitter d'une contribution" en contrepartie "de la richesse créée".
Ces deux journées s'ajouteraient à la conversion depuis 2004 du lundi de Pentecôte en "journée de solidarité". Travaillée mais pas payée, elle est assortie d'un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées.
Bercy a indiqué retenir à ce stade une contribution de 0,6% pour les deux jours.
"Oui, cela m'inquiète", a commenté Michel Picon, qui représente les entreprises de proximité.
Pour les entreprises au carnet de commandes fourni, "cela peut économiquement se justifier", a-t-il expliqué. Mais pour celles dont l'activité tourne au ralenti, "ce sera une charge de 0,60(%) supplémentaire".
Pour Patrick Martin, le président du Medef, première organisation patronale, s'il y a une contribution pour les entreprises, "cela n'a plus aucun intérêt pour elles".
Tout en se disant favorable à des jours de travail supplémentaires, le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi, a lui indiqué qu'il serait "vigilant" quant à la décision qui sera prise sur cette contribution.
Le 15 juillet, François Bayrou a annoncé un effort budgétaire de 43,8 milliards d'euros en 2026 pour réduire le déficit public. S'il est adopté au Parlement, il envisage aussi un gel des prestations sociales, des retraites et des dépenses budgétaires hors Défense. Instaurée en 2025, une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt sur les sociétés n'est pas reconduite.
Pour le Medef, Patrick Martin a confirmé "sa lecture plutôt positive" de ces orientations budgétaires, apportant son "soutien à tout ce qui contribuera à augmenter la production".
Il s'est toutefois dit "frustré qu'il y n'y ait pas plus de mesures de soutien à l'investissement", à l'instar du paquet d'aides fiscales décidées en Allemagne.
"A la fois sur les investissements, notamment industriels avec les impôts de production, mais également sur la relance du logement (...) neuf, ce serait bien qu'il y ait des signaux parce qu'il faut absolument rallumer les moteurs de la croissance", a-t-il complété.
- "Protéger les entreprises" -
Outre le projet de budget 2026, les ministres Eric Lombard (Economie), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Energie) et Véronique Louwagie (Commerce et PME) se sont entretenus avec le Medef, l'Afep, la CPME, l'U2P sur les droits de douane américains, la compétitivité européenne et le chantier de simplification.
Avant la réunion, Eric Lombard a évoqué "une concurrence très forte" de certains pays, notamment la Chine, et des négociations "difficiles" de l'UE avec Washington, qui menace d'imposer des droits de douane de 30% le 1er août.
"C'est la raison pour laquelle, dans le budget (...), c'est absolument essentiel de protéger les entreprises, de ne pas augmenter la fiscalité, de ne pas augmenter les charges qui pèsent sur elles", a-t-il argumenté.
Les syndicats seront à leur tour reçus à Bercy mardi tandis que le ministre de l'Industrie réunira un Conseil national de l’industrie (CNI) "exceptionnel" face aux incertitudes créées par les menaces de surtaxes douanières américaines.
Pour la troisième fois depuis avril, un "Conseil des entreprises" a rassemblé les représentants des entreprises et les principaux ministres de Bercy, lesquels ont dit vouloir leur donner des "preuves d'amour" et des garanties de "prévisibilité" dans un environnement politiquement et commercialement "instable".
Mais à l'issue de la réunion, le président de l'U2P, Michel Picon, a exprimé son "inquiétude" sur la suppression des deux jours fériés proposée par le Premier ministre François Bayrou dans son plan de redressement des finances publiques, pour un gain attendu de 4,2 milliards d'euros.
Tout en saluant ce projet de budget, il a jugé cette mesure "très préjudiciable à l'hôtellerie, à la restauration, aux collectivités locales, aux stations balnéaires".
Ces deux jours qui sont actuellement payés mais non travaillés deviendraient deux jours toujours payés, mais travaillés pour les salariés du public comme du privé, ramenant à neuf le nombre de jours fériés en France.
- "Frustré" -
Mercredi, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet avait indiqué qu'il serait demandé aux entreprises de "s'acquitter d'une contribution" en contrepartie "de la richesse créée".
Ces deux journées s'ajouteraient à la conversion depuis 2004 du lundi de Pentecôte en "journée de solidarité". Travaillée mais pas payée, elle est assortie d'un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées.
Bercy a indiqué retenir à ce stade une contribution de 0,6% pour les deux jours.
"Oui, cela m'inquiète", a commenté Michel Picon, qui représente les entreprises de proximité.
Pour les entreprises au carnet de commandes fourni, "cela peut économiquement se justifier", a-t-il expliqué. Mais pour celles dont l'activité tourne au ralenti, "ce sera une charge de 0,60(%) supplémentaire".
Pour Patrick Martin, le président du Medef, première organisation patronale, s'il y a une contribution pour les entreprises, "cela n'a plus aucun intérêt pour elles".
Tout en se disant favorable à des jours de travail supplémentaires, le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi, a lui indiqué qu'il serait "vigilant" quant à la décision qui sera prise sur cette contribution.
Le 15 juillet, François Bayrou a annoncé un effort budgétaire de 43,8 milliards d'euros en 2026 pour réduire le déficit public. S'il est adopté au Parlement, il envisage aussi un gel des prestations sociales, des retraites et des dépenses budgétaires hors Défense. Instaurée en 2025, une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt sur les sociétés n'est pas reconduite.
Pour le Medef, Patrick Martin a confirmé "sa lecture plutôt positive" de ces orientations budgétaires, apportant son "soutien à tout ce qui contribuera à augmenter la production".
Il s'est toutefois dit "frustré qu'il y n'y ait pas plus de mesures de soutien à l'investissement", à l'instar du paquet d'aides fiscales décidées en Allemagne.
"A la fois sur les investissements, notamment industriels avec les impôts de production, mais également sur la relance du logement (...) neuf, ce serait bien qu'il y ait des signaux parce qu'il faut absolument rallumer les moteurs de la croissance", a-t-il complété.
- "Protéger les entreprises" -
Outre le projet de budget 2026, les ministres Eric Lombard (Economie), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Energie) et Véronique Louwagie (Commerce et PME) se sont entretenus avec le Medef, l'Afep, la CPME, l'U2P sur les droits de douane américains, la compétitivité européenne et le chantier de simplification.
Avant la réunion, Eric Lombard a évoqué "une concurrence très forte" de certains pays, notamment la Chine, et des négociations "difficiles" de l'UE avec Washington, qui menace d'imposer des droits de douane de 30% le 1er août.
"C'est la raison pour laquelle, dans le budget (...), c'est absolument essentiel de protéger les entreprises, de ne pas augmenter la fiscalité, de ne pas augmenter les charges qui pèsent sur elles", a-t-il argumenté.
Les syndicats seront à leur tour reçus à Bercy mardi tandis que le ministre de l'Industrie réunira un Conseil national de l’industrie (CNI) "exceptionnel" face aux incertitudes créées par les menaces de surtaxes douanières américaines.





































