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Job dating au lycée hôtelier


Tahiti, le 28 mars 2022 – Dans le cadre d'un job dating au lycée hôtelier, les étudiants sont allés à la rencontre des professionnels du tourisme. C'était une opportunité pour les uns de se préparer à entrer dans la vie active et pour les autres de repérer de potentiels futurs employés.

 
Au lycée hôtelier de Tahiti s'est déroulé, ce lundi 28 mars, un job dating. Il s'agissait d'une rencontre entre des représentants d'entreprises de l'hôtellerie, de la restauration ou du tourisme d'un côté et une cinquantaine d'étudiants de l'autre. C'est la première fois depuis 2013 qu'une telle rencontre avait lieu. Elle repose sur une simulation d'entretien d'embauche, comme l'explique Isabelle Lihault, professeure d'hébergement au lycée hôtelier : "Le but, c'est de mettre nos étudiants en situation de recherche d'emploi". Cette matinée concernait des étudiants qui auront terminé leur formation au mois de juin et seront diplômés, prêts à entrer sur le marché du travail. "On accueille même aujourd'hui des anciens élèves qui ne sont plus chez nous, mais dont on continue à suivre l'insertion professionnelle et qui n'ont pas encore trouvé de travail", explique Pepin Mou Kam Tse, proviseur du lycée hôtelier.

 
Dans la grande salle du restaurant du lycée hôtelier, les DRH, propriétaires de restaurants, chefs de cuisine ou responsables restauration accueillaient à leur table dédiée les étudiants, recevaient leurs CV et lettres de motivation, les écoutaient présenter leur candidature et parler de leurs aspirations professionnelles. En retour, ils prodiguaient aux candidats des conseils pour améliorer leurs candidatures et détaillaient les postes qu'ils pourraient occuper au sein de leurs établissements. Les étudiants circulaient entre les tables, libres de rencontrer les entreprises selon leurs qualifications et leurs aspirations professionnelles. Vingt-huit entreprises avaient répondu à l'appel dont neufs hôtels et dix restaurants. Croisiéristes et prestataires de services complétaient le panel professionnel. "On avait fait un sondage auprès des étudiants en amont, en leur demandant quels secteurs ils souhaitaient rencontrer", détaille le proviseur, pour qui "les professionnels de l'hôtellerie ont la motivation pour former les jeunes, ce qui n'est pas le cas dans tous les corps de métiers".

 
"savoir se vendre"
 
Car l'enjeu principal de cette matinée est bien celui d'une préparation à l'entrée dans la vie active, une première étape pour préparer l'après-formation et la recherche d'emploi. La forme même de cet exercice est celui d'une simulation d'entretien d'embauche et, pour ces jeunes, c'est souvent une première, comme le confirme Jade, étudiante en deuxième année de BTS management en hôtellerie-restauration. "J'ai ainsi pu parler à ATN, l'InterContinental et le Conrad. Ils m'ont donné des conseils et m'ont parlé des postes que je pourrais occuper au sein de leurs établissements. Ça nous aide à vraiment pour préparer la suite", poursuit-elle. Avoir ces entreprises regroupées à porté de main est précieux pour les étudiants : "Ils ont l'occasion de pouvoir prendre contact avec plusieurs entreprises au même endroit, sans avoir à prendre rendez-vous, ni se déplacer", détaille Isabelle Lihault. "C'est beaucoup plus facile de le faire au sein du lycée", reconnaît Jade.
 
En amont, les élèves ont été préparés et encadrés par leurs enseignants et par le Sefi qui est intervenu pour les aider à "créer des CV, savoir se présenter, savoir se vendre, en quelque sorte", explique Vaiana Mihuraa, professeure de restaurant. Les étudiants ont également reçu une formation pour l'événement proprement dit. "Aujourd'hui on est en simulation, mais ils paraissent déjà bien préparés. On a des beaux profils et des belles personnes, c'est intéressant", constate Claire-Sophie Brogniart, directrice des ressources humaines au Sofitel de Moorea.

 

Le secteur touristique en plein rebond

 

Au-delà de la simulation, l'autre objectif de ce job dating est de provoquer un premier contact avec les professionnels d'un secteur "en plein rebond", selon Pepin Mou Kam Tse, après avoir particulièrement souffert de la crise sanitaire. Ainsi, Vaiana Mihuraa pense que "après les deux années difficiles qu'ils viennent de passer, le milieu de l'hôtellerie et de la restauration est en recherche active de potentiels et d'employés". Joanne Ekani, directrice des ressources humaines du Hilton de Moorea, va dans ce sens : "Ça fait deux ans qu'on a pas du tout embauché. Il y a des postes à pourvoir, alors pourquoi ne pas recruter ces élèves. Ces étudiants sont intéressants, ils ont une gamme de profils différents, je suis enchantée par leur motivation". Souhaitons aux étudiants que des contrats viennent matérialiser bientôt cet enchantement.

 
Jovan Culibrk, responsable de la restauration pour la compagnie de croisière internationale Windstar Cruises, nous confie l'intérêt de sa compagnie pour le vivier que représente le lycée hôtelier : "Nous voulons promouvoir la culture et le savoir-faire polynésien à bord de nos bateaux. C'est une manière de remercier la population de la chaleur de l'accueil qu'elle nous donne depuis toute ces années. Aujourd'hui, je suis très impressionné par ces étudiants. Ils font l'effort de parler anglais, à bon niveau, je ne m'y attendais pas. Ils sont enthousiastes et volontaires. Beaucoup veulent voyager, voir l'Amérique du sud, l'Asie... On s'attendait à ce qu'ils demandent à rester près des îles de Polynésie, mais il s'avère qu'ils veulent aussi explorer le monde".

Hinaia Duchek, étudiante en deuxième année de BTS : "mon profil les a intéressés".


"Pour l'instant, j'ai déjà participé à quatre entretiens dont un avec le Te Moana et un autre avec le Brando... On m'a déjà parlé des postes qui correspondraient à mon profil. J'ai même pu demander des extras au Te Moana, ils ont dit qu'ils m'appelleront mi-mai, s'ils ont besoin de moi. Au Brando, ils sont prêts à me prendre en stage, puisque je pense continuer en licence l'année prochaine. J'ai eu l'impression que mon profil les a vraiment intéressés.
 
Ce Job Dating m'a ouvert plusieurs portes, selon ce que je veux faire l'année prochaine. Ça me permet de faire un premier entretien d'embauche. C'était un peu stressant, mais les DRH nous mettent vraiment à l'aise. Ils sont à notre écoute".

Rédigé par Antoine Launey le Lundi 28 Mars 2022 à 21:22 | Lu 863 fois